• planche extraite de l'Encyclopédie internationale Focus en 5 volumes (Bordas - 1968)

    planche extraite du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

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    « Et puis, très vite, de nouveaux ennuis sont arrivés. Non plus ceux d'avant les vacances (encre projetée sur les vêtements, croche-pieds dans le couloir, pincements, moqueries, insultes) mais crachats et vélo crevé. » (p.84)

     

     

     

    « Le matin, aux abords du collège, Valentin doit passer sous une passerelles métallique. C'est de là-haut qu'on lui a craché dessus presque tous les jours du mois de janvier. Ceux qui l'ont pris pour cible ne se sont jamais montrés, ils n'avaient pas besoin de se pencher par-dessus le parapet, il leur suffisait de cracher dans l'espace entre les lattes de bois qui composent le plancher de la passerelle. Quand les crachats se sont calmés, c'est à son vélo qu'ils ont décidé de s'en prendre.

     

    Valentin n'oublie pas ce que lui a recommandé Alice, un jour : « Plus tu réagis et plus ça les excite ! Ça leur passera. » (p.89)

     

     

     

    « - Rien ne cloche, affirme-t-il. Le souci, c'est lui. C'est Bastien Lange.

     

    Un sourire incrédule s'épanouit sur le visage d'Yves Letalandier.

     

    - Tiens donc !

     

    - C'est Bastien qui crève mes pneus, qui me bouscule...

     

    -... Qui oublie de mettre l'alarme à mon réveil, poursuit le principal sur le même ton.

     

    Indifférent à l'ironie du chef d'établissement, Valentin reprend :

     

    - Il m'a frappé au ventre, mardi au gymnase.

     

    Yves Letalandier prend quelques secondes de réflexion avant de trancher :

     

    - Quoi qu'il en soit, Bastien Lange me semble plus « fair play » que toi. Lui au moins ne se permet pas de dire du mal de Valentin Boubard... Vous vous entendiez si bien... Que s'est-il passé ? Une histoire de fille ? La belle Alice Pregoszian ?

     

    Valentin rougit violemment.

     

    - Vous ne me croyez pas, lance-t-il buté pour cacher sa gêne. » (p.106)

     

     

     

    « Valentin se passe la main dans les cheveux. Du sang poisse sous ses doigts. Bastien sort un mouchoir en papier de sa poche.

     

    (…)

     

    Valentin n'a pas besoin de s'interroger longtemps sur la soudaine sollicitude de Bastien pour comprendre que son persécuteur craint d'être allé trop loin.

     

    - Je vais le dire, assure Valentin aussi calmement que possible et refusant le mouchoir de Bastien pour prendre un des siens. Je vais le dire que c'est toi qui m'a lancé un caillou du haut de la passerelle.

     

    - Je vais le dire, je vais le dire ! singe Bastien.

     

    - Ils seront obligés de me croire.

     

    - C'est ça, dit Bastien, et moi je leur parlerai de ta petite coquillette à la sauce blanche.

     

    Valentin sent son ventre se nouer. Inconsciemment, il ralentit le pas.

     

    - Ben oui, continue tranquillement Bastien. Je leur dirai que tu te tripotes la nouille au fond de la classe pendant les cours.

     

    - C'est même pas vrai ! se défend Valentin.

     

    - Oh, moi, tu sais, je ne fais que répéter ce qui se raconte dans la classe... Alors, ça te fait quoi, quand tu jutes ? Tu te sens décoller ?

     

    Le verbe « juter » n'est pas dans le vocabulaire de Valentin et il ne comprend pas précisément ce que lui reproche Bastien. » (p.169-170)

     

     

     

    «  Bastien ne se sépare pas de son morceau de silex. De temps à autre, il le sort de sa poche et le tient dans son poing serré, ne laissant dépasser qu'une extrémité avec laquelle il s'amuse à « rayer du Valentin » : ses classeurs, ses livres, ses vêtements. D'autres fois, il frappe au niveau du bras ou des omoplates, déclenchant une douleur aiguë.

     

    Valentin encaisse. Quand la révolte gronde en lui et qu'il est au bord de craquer, Bastien le perçoit instantanément et s'arrête toujours à temps. » (p.181)

     

    Persecutor en personne

     

    « Et pour être stimulé, Valentin l'a été. Par Stimulator en personne. Persecutor. Et il m'arrivait d'être fascinée par le talent de dissimulateur (Dissimulator !) de Bastien. Il y aurait de quoi chauffer la ville pendant dix ans avec les crayons à papier qu'il sortait négligemment de la trousse de Valentin et qu'il ne lui rendait qu'après les avoir brisés en deux. On pourrait caler toutes les vieilles armoires bancales de la région avec les gommes "empruntées" à Valentin et restituées à leur propriétaire débitées à coups de ciseaux, en deux ou quatre morceaux.

     

    Si l'encre pouvait faire avancer les voitures, on roulerait jusqu'à la fin des jours avec le contenu des cartouches que Bastien vidait dans les affaires de Valentin, dans sa trousse, dans son cartable, dans ses poches, dans son cou...

     

    Il avait l'art de s'arrêter au bon moment pour n'être pas pris en faute. Jamais rien de trop. Et surtout, sa victime ne protestait pas, ne protestait plus. 

     

    (…)

     

    Bastien avait réussi à le soumettre, et à soumettre les autres aussi dans le silence, la complicité plus ou moins active. Il tenait Valentin à sa merci. Il n'avait qu'à prononcer le mot « nouille » ou « coquillette » et Valentin rougissait et bafouillait un « arrête » suppliant. Quand Bastien, grand prince, consentait à l'épargner, Valentin lui lançait un regard servile, mouillé de reconnaissance.

     

    Je caricature à peine. J'en ai voulu à Valentin de se comporter ainsi. Aujourd'hui, avec le recul, je ne le juge plus. Je sais qu'il n'avait pas le choix. Bastien avait pris un ascendant terrifiant sur lui.

     

    (…)

     

    Tout ne se passait pas au vu et au su de la classe. En artiste de la dissimulation, Bastien savait ce qu'il pouvait se permettre devant les uns ou les autres. J'ai surpris par hasard une conversation entre lui et sa victime. En fait de conversation, Bastien était seul à parler. Il demandait à Valentin s'il avait « le fric ». Et un billet a circulé de la main de l'un dans celle de l'autre. Un assez gros billet, le bleu, celui de vingt euros.

     

    J'ignorais par quel chantage Bastien obtenait cet argent et peut-être cela ne s'était-il produit qu'une fois, mais quoi qu'il en soit, ce jour-là, il rackettait bel et bien sa victime.» (p.185-187)

     

     

     

    «  Ce que je découvris alors en regardant machinalement dans la cour, un étage plus bas, aurait pu sembler anodin : Valentin et Bastien étaient assis l'un à côté de l'autre, face à deux de leurs camarades. Ils avaient rapproché des bancs. Valentin se mit à sortir de ses poches une assez grosse quantité de goûters, j'entends par là des barres chocolatées, des paquets de petits gâteaux, qu'il distribua aux autres.

     

    Cela m'intrigua et quand j'en eus fini avec la documentaliste, je regardai de nouveau par la fenêtre. Je surpris alors un geste de Bastien, d'une brièveté et d'une violence inouïes, pour frapper le genou de Valentin avec un objet qu'il serrait dans sa main. Valentin se tordit de douleur et je le vis articuler une protestation que je ne pus entendre, bien sûr. Mais il est resté en compagnie des trois autres, comprenez-vous, il ne s'est pas séparé d'eux et ils ont continué comme si rien ne s'était passé ! Le décalage entre la violence du coup et la soumission de Valentin m'a mis extrêmement mal à l'aise.

     

    Voilà ce qui m'a convaincu d'explorer l'hypothèse du harcèlement. Mais vous êtes bien placée pour le savoir, dans ce domaine nous manquions de protocoles, il ne s'agissait pas encore d'un sujet sur lequel nous nous penchions facilement. Il fallait, et il faut encore, vaincre des résistances. » (p.200-201)

     

     

     

    (Harcèlement de Guy JIMENES)

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  • planche extraite du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

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    Cancre ?

    planche extraite du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

     

     

    « Tous décrivent un calvaire fait d'humiliation, de honte et de punitions. « Démarrer sa vie de petit enfant en étant rejeté et humilié, cela crée des symptômes durables dans la construction d'un être humain », assure Réjane Varrod.

     

    Même quand arrive le succès, ou du moins une forme d'accomplissement personnel, les morsures de l'échec scolaire ne s'effacent pas d'un coup de baguette magique. (…)

     

    Avec cent cinquante mille jeunes qui décrochent chaque année, la réalisatrice réaffirme la nécessité pour l'école de la République de mieux considérer les élèves en difficulté : « Quand un enfant travaille mal, même s'il fanfaronne, il souffre. Il faut s'en occuper. » (p.99)

     

     

     

    (« Quand les mauvais élèves s'élèvent », article d'Emmanuelle SKYVINGTON pour Télérama n°3530 à propos du film documentaire de Réjane VARROD)

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  • planche extraite du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

    planches extraites du Grand Memento encyclopédique Larousse en 2 volumes (1936)

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  • « En rejetant ton milieu et en cachant ta vraie personnalité à tes parents... tu t'enfermes dans ton passé... et tu ne peux pas aller de l'avant !

    Ta vraie personnalité

     

    Ce que tu veux faire de ta vie... c'est toi qui décides ! » (p.117)

     

     

     

    (Arte T.6 de Kei OHKUBO)

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  • planche extraite du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

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  • « Il déroute d'abord celui, ou celle, qui des années durant avait appris à deviner les désirs et les réactions du compagnon de vie. Après tant d'années partagées, découvrir que l'autre cesse d'être un autre soi-même pour devenir un étranger est source d'une blessure indicible, d'une douleur immense. C'est une déchirure souvent plus difficile à porter qu'une mort imprévue. C'est une nouvelle rencontre qui s'amorce, une nouvelle vie qu'il faut inventer. C'est un monde nouveau où tout se mêle, sans logique apparente ni repères visibles, qu'il faut affronter. » (p.11-12)

     

     

     

    « ...l'aidant ? Ce terme affreux dont on a affublé le compagnon de vie qui accompagne le départ de l'autre vers un ailleurs de plus en plus inaccessible. » (p.18)

     

     

     

    « Il prendra son temps puisque, à chaque pas, il oublie le précédent et l'échéance dont il se rapproche. Sur ce chemin dont nul ne connaît la longueur, mais tous l'issue, il perdra chaque jour un fragment de lui-même et de leur histoire. On se fait à l'idée de la mort. Mais comment va-t-elle faire désormais avec celui qui est là sans être là ? Peut-on faire le deuil d'un être vivant ? » (p.20)

     

     

     

    « Elle, (…) va entrer dans le temps de la colère, qui s'infiltre en elle comme une inondation sournoise puis explosive. Phase nécessaire du deuil, dit-on. Mais il est encore là et subit sa colère. L'amour, la tendresse, la compassion se mêlent à sa violence. Rage de détresse. Elle ne le supporte plus, c'est de sa faute, il est responsable, le médecin l'a dit. Elle a envie de le battre, de le prendre dans ses bras, de le protéger, de le tuer. Dix mois de lutte avec ses démons vont s'engager. Sa traversée de l'enfer. Elle combat, il s'absente. Elle pleure, il la regarde, étonné. » (p.32-33)

     

     

     

    « Non pas que j'ai envie de hurler à l'injustice lorsque, au moindre signe d'agacement, il se plaint : « Tu me parles toujours mal. » Ce « toujours », un poignard de reproche qui creuse à chaque fois plus profond mon impuissance, mon incapacité à n'être qu'amour, tendresse, patience infinie. » (p.45)

     

     

     

    « Nous avons partagé trente ans de vie commune. Une telle intimité de pensée et de sentiments avait entretenu le mirage d'un paysage familier. J'étais certaine que je savais tout de lui, que rien ne m'avait échappé de ses moindres frémissements. Et voilà que je ne le reconnaissais pas, il s'échappait, s'enfuyait et se réfugiait dans des espaces inaccessibles. Un puzzle éclaté. Une géographie inconnue. Des pièces manquantes, des morceaux non identifiés impossibles à placer ou déplacer. » (p.46-47)

     

    Devenir un étranger

     

    « J'ai cessé de me demander si la maladie d'Alzheimer est un accident ou une malédiction programmée depuis longtemps. A l'instar des neurones, je me suis derechef assigné une nouvelle mission. Voilà, je tenais le fil, j'avais la vision de ce que je devais faire désormais : aider ce cerveau maltraité à réorganiser ce qui pouvait l'être encore ! J'étais cependant suffisamment lucide pour ne pas m'engouffrer dans l'hypothèse illusoire d'une guérison. Simplement, je me trouvais enfin un rôle minuscule, une infime chance d'agir dans ce déroulement implacable de la maladie qui nous anéantissait. » (p.54)

     

     

     

    « Tu n'en veux plus depuis longtemps de mon désir incessant de faire et de défaire, de construire et de réaliser des projets qui se sont les uns après les autres fracassés contre ta résistance douce, puis passive, et enfin ton effacement. » (p.77)

     

     

     

    « Tu veux seulement que je reste assise à côté de toi, main dans la main. Tu es devenu mon guide aveugle vers les ténèbres. Je suis devenue l'otage de ta maladie. Je suis ta prisonnière. » (p.78)

     

     

     

    « Je m'obstine à inventer notre mythe, je cherche encore un refuge pour nous deux, à l'abri d'un monde que tu as fui et où je ne trouve plus notre place. » (p.79)

     

     

     

    « Chose inhabituelle, j'ai moi aussi été accueillie et écoutée. On m'a raconté la vie ici, une vie aménagée pour prendre soin de ces exilés d'une société qui ne peut plus ou qui ne sait pas encore assumer leur état. J'ai découvert un camp dont les réfugiés sont désormais à l'abri de nos peurs face au mystère qu'ils nous opposent.

     

    Énigme que les soignants ont choisi de côtoyer sans forcément la comprendre. Ils ont pris le parti d'accompagner des personnes plutôt que des malades, d'accéder à leurs souffrances, à leurs désirs, à leurs goûts, à leurs demandes, sans nécessairement chercher à les expliquer. » (p.89)

     

     

     

    « A la fin de la séance, j'interroge Virginie. Question tout droit sortie du dehors, de là où il faut des résultats, de la performance. « Vous les voyez faire des progrès ? » Un grand sourire modeste accompagne la réponse : « Je suis juste là pour leur donner du bien-être."

     

    (…)

     

    On s'interroge, on s'inquiète, deviendra-t-il un jour nécessaire d'obtenir des résultats pour continuer à s'occuper d'eux ? Pourrons-nous longtemps encore dire avec Virginie que seul compte « leur bien-être » ? Ces patients sont dérangeants. (…) Un miroir embarrassant pour notre société qui ne sait plus que faire de ces gens tombés du train en marche. » (p.100-101)

     

     

     

    « Dans l'intensité de cette vie qui s'écoule loin des considérations neurologiques et médicales, on ne suit pas des malades, on accompagne des personnes. Tous ont la ferme croyance que malgré et au-delà de toutes les pertes apparentes subsiste une zone indemne. A chaque instant, c'est « cette part intacte de leur âme » qu'ils cherchent à contenter. » (p.106-107)

     

     

     

    « Nathalie s'est assise auprès de Simone qui, dans un douloureux moment de lucidité, pleure sur son épaule. Tout à coup, une question se fraie un chemin au milieu des larmes :

     

    « Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?

     

    - C'est pour que vous puissiez poser votre tête sur mon épaule. » » (p.117)

     

     

     

    (Alzheimer mon amour de Cécile HUGUENIN)

     

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  • planche extraite de l'Encyclopédie internationale Focus en 5 volumes (Bordas - 1968)

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    « Ce serait horrible d'avoir un cancer.

     

    Ce serait horrible d'être attaché

     

    à une machine une fois par semaine

     

    qui me pomperait du poison dans les veines

     

    dans l'espoir de me sauver la vie.

     

     

     

    Notre oncle Calvin est mort d'une maladie du coeur à trente-neuf ans

     

    laissant derrière lui trois fils et une femme enceinte.

     

     

     

    La soeur de Grammie s'est noyée dans un tonneau

     

    de pêches pourries et d'eau stagnante

     

    quand elles vivaient à la ferme

     

    étant enfants.

     

     

     

    Les actualités sont pleines d'histoires

     

    d'enfants battus et de famine et de génocide et de sécheresse

     

    et je ne me suis jamais dit, pas une seule fois, que je voudrais

     

    échanger ma vie avec les existences tragiques de ces gens-là.

     

     

     

    Parce que avoir une jumelle

     

    comme Tippi ce n'est

     

    pas

     

    La pire

     

    Chose

     

    Au monde. » (p.105)

     

     

    Normal

     

     

    « Pourquoi t'es ami avec aucun des mecs qui font du sport

     

    ou de la musique

     

    ou de l'informatique

     

    ou d'ailleurs avec aucun des mecs

     

    du lycée ? »

     

    je demande à Jon.

     

     

     

    « Je suis boursier, Grace.

     

    Tu sais bien ce que ça veut dire.

     

    On est trop normaux pour eux. »

     

     

     

    « Tu rigoles ?

     

    Toi, t'es normal.

     

    C'est bien d'être normal.

     

    Être normale, c'est mon but »,

     

    je lui dis.

     

     

     

    Il secoue la tête et

     

    me prend la main,

     

    caresse mon pouce de ses doigts ;

     

    incendie dans mes veines.

     

     

     

    'Dans le coin, être normal, c'est une insulte, dit-il.

     

    Au fond de soi,

     

    tout le monde veut être une

     

    star

     

    et être normal c'est risquer de devenir

     

    rien.'

     

     

     

    Mais tout le monde a tort.

     

     

     

    Être normal, c'est le Graal

     

    et c'est seulement ceux qui ne le sont pas

     

    qui comprennent pourquoi.

     

     

     

    C'est tout ce que j'ai toujours voulu

     

    et j'échangerais

     

    ma bizarrerie ma monstruosité ma spectaculaire

     

    exceptionnalité

     

    pour être normale

     

    à la seconde où on me le demanderait. » (p.151-152)

     

     

     

    « Quand deux siamois sont séparés,

     

    on estime que c'est une réussite si

     

    l'un d'entre eux survit.

     

    Quelque temps.

     

     

     

    Et, ça,

     

    pour moi,

     

    c'est la chose la plus triste

     

    que les gens puissent penser

     

    quand ils nous voient. » (p.279-280)

     

     

     

    (Inséparables de Sarah CROSSAN)

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