• « Je n'ai pas été traumatisée plus que ça le jour où ta liste est apparue. J'ai survécu. Je savais que ce n'était qu'une blague. Et les gens que je voyais dans les couloirs, agglutinés autour de celui ou celle d'entre eux qui en brandissait une copie, ils savaient que c'était un gag, eux aussi. Rien qu'un bon gros gag idiot.

     

    Mais que se passe-t-il quand quelqu'un décrète que vous avez les plus belles fesses de première année ? Laisse-moi te l'expliquer, Alex, parce que c'est un truc que tu ne sauras jamais. Cela donne aux gens – certains, en tout cas – le feu vert pour vous traiter comme si vous n'étiez plus que cette partie-là de votre anatomie. » (p.50)

     

     

     

    « « Eh, Wally, tu sais quoi ? » J'ai senti son souffle sur mon épaule.

     

    J'ai refermé mon sac, qui était resté posé près de la caisse. Wally a baissé les yeux comme s'il fixait un point juste au-delà du rebord du comptoir, au niveau de ma taille, et j'ai tout de suite compris.

     

    J'ai senti une main sur mes fesses. Et c'est là qu'il l'a dit.

     

    « Les Plus Belles Fesses de Première Année, Wally. Ici, devant toi, dans ton magasin ! ». (p.53)

     

    Sans son consentement

     

    « Je me tenais dans l'axe de la porte, prête à partir, quand il m'a rattrapée par le poignet pour me forcer à me retourner.

     

    Il a dit mon prénom et quand j'ai levé les yeux vers lui, la rigolade était terminée.

     

    J'ai voulu me dégager, mais sa poigne était ferme.

     

    (…)

     

    Je sais de qui elle parle, à présent. Je reconnais cette manie de saisir les filles par le poignet. Ça me donne chaque fois envie de l'attraper par son tee-shirt et de le repousser jusqu'à ce qu'il lâche sa proie.

     

    Mais à la place je fais semblant de ne rien voir.

     

    (…)

     

    Alors ce salopard m'a lâché le bras et il a posé sa main sur mon épaule. « C'est juste pour rire, Hannah. Relax. »

     

    OK, analysons un peu cette scène.(...)

     

    D'abord, les mots – ensuite les actes.

     

    Déclaration numéro un : « C'est juste pour rire, Hannah. »

     

    Traduction : ton postérieur est mon jouet personnel. On croirait pourtant avoir son mot à dire, en tant que propriétaire de ses fesses, mais c'est faux. Du moins, pas tant que « c'est juste pour rire ».

     

    (…)

     

    Déclaration numéro deux : Relax. »

     

    Traduction : allez, Hannah, je n'ai fait que te toucher sans la moindre invitation de ta part. Si ça peut te faire plaisir, vas-y, touche-moi aussi, quand tu veux.

     

    Parlons maintenant des actes, voulez-vous ?

     

    Geste numéro un : me mettre une main aux fesses.

     

    Interprétation : permettez-moi de revenir un peu en arrière et de déclarer que ce mec ne m'avait jamais pelotée auparavant. Alors, pourquoi maintenant ? Mon pantalon n'avait rien de spécial. Il n'était pas particulièrement moulant. Certes, la taille était un peu basse et laissait probablement entrevoir un petit bout de mes hanches, mais il n'a pas posé sa main sur mes hanches. Il l'a posée sur mes fesses. »(p.56-57)

     

     

     

    « Petit conseil. Quand vous touchez une fille, même pour rire, et qu'elle vous repousse.... fichez lui la paix. Stop. Ne la touchez plus. Nulle part! Votre contact la dégoûte un point c'est tout. » (p.58)

     

     

     

    (Treize raisons de Jay ASHER)

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  • planches extraites de l'Encyclopédie internationale Focus en 5 volumes (Bordas - 1968)

    Charbon

    planche extraite du Grand Memento encyclopédique Larousse en 2 volumes (1936)

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  • «Pendant que je reboutonnais le babygros de Tyler, je me suis brusquement rendu compte que ces gamins étaient sacrément ordinaires. « Ils se conforment aux stéréotypes de leur sexe », dirait Liam. Pardon ? En tout cas je savais qu'on ne prendrait jamais Mirelle pour un garçon, ni Cody pour une fille. Tyler était encore un bébé, alors il ne comptait pas. Si on lui mettait des habits à volants, les gens diraient sans doute : « Quelle jolie petite fille ! » en roucoulant au-dessus de lui.

     

    « Jolie .» Un mot pour les filles. Comme on emploie « beau » pour parler des garçons. Liam avait raison : les gens ne parlent pas des garçons et des filles de la même façon. Ils attendent un comportement différent selon le sexe. Et quand les enfants ont une attitude « hors rôle », comme disait Liam, ils reçoivent l'étiquette de « garçon manqué » ou de « chochotte ».

     

    Il y a des lignes qu'on ne franchit pas, en matière de vêtements, de comportement, d'attitude. Par exemple, si je portais du rouge à lèvres et de la dentelle au lycée, personne ne le remarquerait. Pourtant, ils devraient, parce que je n'ai jamais mis ni l'un ni l'autre. Je ne suis pas très féminine. Les gens acceptent qu'on soit plus ou moins féminine tant qu'on reste du bon côté de cette échelle graduée, ce spectre qui va de « très masculin » à « très féminin » : princesse un jour, souillon le lendemain. Pareil pour les garçons.

     

    Jusqu'à un certain point.

    Question de genre

     

    La limite autorisée n'est pas aussi éloignée dans un sens que dans l'autre, sur le spectre. Par exemple, quand on est une fille, on peut être exagérément féminine, ça ne pose pas de problème, mais si on a un comportement ou des sentiments un peu trop masculins, on est une gouine.

     

    Pareil pour les garçons. MUCHO macho, pas de problème. Doux et tendre égale tapette.

     

    Que se passe-t-il quand on est né hors du spectre, entre les deux pôles, comme Liam ? On est un monstre, voilà tout.

     

    Voilà ce que ressentait Liam, je le sais. Un jour, il m'a dit qu'il n'y avait pas de place pour lui sur cette Terre, qu'il ne pouvait s'intégrer nulle part. Il était vraiment hors du spectre. Garçon le jour, fille la nuit. Sauf qu'il était tout le temps une fille au fond de lui. C'était gravé dans son cerveau, disait-il, comme l'intelligence ou la mémoire. Son corps ne reflétait pas son image intérieure. Son corps le trahissait. A cause de la façon dont les gens voyaient Liam – comme un garçon -, il devait se conformer à ce qu'ils attendaient de lui. Se déguiser pour ressembler à son personnage. Jouer ce rôle. Et Liam était doué pour ça, un expert. Il avait eu tant d'années d'entraînement. Ç'avait dû être horrible, cela dit, jour après jour après jour, de voir partout autour de lui ce qu'il voulait être, si désespérément, et ne pourrait jamais être. » (p.81-83)

     

     

     

    « Alors quand ? Ça commence quand ? A un moment donné, la société exige qu'on soit comme ci et pas comme ça, et on sait ce qu'elle attend de nous. Comment le sait-on ? Est-ce, genre, une tendance naturelle, innée ? Sommes-nous programmés comme ça ? Peut-être qu'on apprend à observer ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas. Qu'on essaie de s'adapter. Qu'on veut s'intégrer. Qu'on ne peut pas. Est-ce que nos parents nous l'apprennent, font de nous des être conformes ? » (p.83)

     

     

     

    « Tout est possible. C'est pas noir ou blanc. Entre le genre masculin et le genre féminin, il y a diverses teintes de gris. » (p.110)

     

     

     

    (La face cachée de Luna de Julie Anne PETERS)

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  • planches extraites du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

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  • « Nos patients souffrent de maladies liées à un traumatisme crânien, de handicaps résultant d'un accident, ou encore de troubles de stress post-traumatique...

     

    Nous les aidons par un accompagnement psychologique et des thérapies de développement. Il s'agit certes d'un lieu d'hospitalisation, mais c'est aussi un établissement où des enfants et des adolescents vivent ensemble. » (p.18)

     

     

    En tant qu'êtres humains

     

     

     

    « Toutefois, je souhaiterais éviter tout malentendu...

     

    Ce que je vous ai décrit là, ce ne sont que des maladies et leurs symptômes ! Ces enfants n'ont pas de problèmes en tant qu'humains. C'est un point très important. » (p.23)

     

     

     

    « On porte tous un fardeau dans notre cœur, même si on n'en a pas envie. Et ça on n'y peut rien.

     

    Alors arrête de te faire du mal et accepte-toi tel que tu es, tout entier. C'est probablement la seule solution. » (p.92)

     

     

     

    « Avant, je voulais être acceptée par les autres... mais aujourd'hui, je veux être ignorée par la terre entière ! » (p.163)

     

     

     

    (Tokyo Kaido, T.1 de Minetarô MOCHIZUKI)

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  • planche extraite du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

     

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  • « Je tombe sur un article sur la prostitution masculine au Maroc. Et je pense à Camille.

     

    J'ai été lamentable.

     

    Je lui ai parlé avec la prétention de ceux qui se croient sages parce qu'ils disent tout haut le fond de leur pensée. Comme s'il suffisait d'être sincère pour être habilité à donner son avis. « Si j'avais un

     

    gamin, ça me tuerait de savoir qu'il fait ce que tu fais... »

     

    Comment j'ai pu oser dire ça ?!

     

    Toujours à la ramener, mézigue et ma grande gueule, et mon air doctoral.

    Comment j'ai pu oser dire ça ?!

     

    Il a vécu du lourd, du méchant, ce gamin. Je repense à la façon qu'il a eue de me dire :  « Dans ma famille, on n'aime pas les pédés. »

     

    Je suppose que ses parents ont eu honte de lui et qu'ils l'ont foutu à la porte, comme des clients déçus renvoient la marchandise.

     

    Pas de ça chez nous, merci.

     

    Chez ceux qui sont bornés, la bêtise est sans bornes.

     

    Ils devraient voir son courage, aujourd'hui. Il en faut de la volonté pour supporter tous ces moments sordides, tout en gardant intactes sa détermination et son envie de réussir.

     

    Il habiterait en Thaïlande ou dans les favelas, ce môme, on trouverait son parcours admirable, on ferait des reportages, ça tirerait des larmes. Là-bas, il serait une sorte de héros.

     

    Ici, c'est seulement une pute à homos.

     

    C'est un mec bien, Camille, ce n'est pas si fréquent. Non seulement il m'a sauvé la vie, mais il est allé témoigner au commissariat, au risque de se faire emmerder par les flics sur son emploi du temps et son emploi tout court. Il est venu prendre de mes nouvelles. Et moi...

     

    Moi, je peux toujours critiquer les cons, dans leur équipe je jouerais avant-centre. » (p.114-115)

     

     

     

    (Bon rétablissement de Marie-Sabine ROGER)

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  • planche extraite du Nouveau Petit Larousse illustré (1938)

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  • « Je dois faire honneur à ces prénoms, soutenir tous les jours le regard de mon père et de ma mère qui auraient tellement voulu que je fusse ce garçon fort et baraqué, différent de ma sœur, de mes tantes, de ce gynécée étouffant, et ce, d'autant plus que mon père est fils unique. J'ai honoré autant que j'ai pu ce prénom d'Alex et j'y ai même trouvé du plaisir. Ça m'amusait quand j'étais petite ces « bonjour p'tit gars, comment ça va ?, « il est adorable, votre fils ».

     

    A force de voir papa m'encourager à faire du foot, à force de m'applaudir quand je battais tous les records d'athlétisme ou que j'arrivais à grimper au sommet des réverbères puis à courir plus vite que papa, Manon, ma grande sœur, celle qui avait eu le droit, elle, d'être une fille a cru longtemps que j'étais son petit frère.

     

    Garçon manqué

     

    Sur les photos de mon enfance, impossible de distinguer si je suis Alexandre ou Alexa. Je n'ai jamais porté de robes, j'ai toujours refusé les maillots de bain deux pièces, je me suis même baignée souvent en tee-shirt. Mes parents ne se sont pas vraiment inquiétés de cette obstination. Ils ne m'y ont pas non plus encouragée. Je dois leur rendre cette justice.

     

    C'est moi qui ai refusé d'être Alexa, qui ai imposé Alex, y compris à mes profs et à tous mes copains, c'est moi qui ai voulu toujours avoir les cheveux ultracourts, c'est moi qui ai voulu devenir la reine du roller. » (p.16-17)

     

     

    (Rollermania de Brigitte SMADJA)

     

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  •  

    planches extraites de l'Encyclopédie internationale Focus en 5 volumes (Bordas - 1968)

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