• « Tu regardes trop la télé, toi ! (…) C'est mon propre choix ! Tu sais, les musulmanes ne sont pas toutes esclaves de leur peur ou de leur mari ou de leur frère ou de leur cousin ! Elles sont capables de prendre des décisions et de s'exprimer ! Pour toi et ta maman, le manteau et le foulard représentent une prison, et la jupette la liberté ! Mais pour moi, c'est l'inverse ! Tu comprends ? » (p.11)

       

    « Je me fiche d'être malpoli. Ta copine, elle n'est pas halal du tout, il n'y a qu'à regarder sa jupe à paillettes, et sa fille non plus, il n'y a qu'à regarder sa robe de chambre. Je suis sûr que dans la rue ni l'une ni l'autre ne portent de foulard. Elles aussi, on va les lapider. » (p.20-21)

       

    « Ali est un homme très pieux : il fréquente la mosquée chaque vendredi, il prie cinq fois par jour comme Naïma, il porte des tuniques blanches immaculées, et il passe des CD du Coran en guise de musique dans sa boutique. Mais Ali est un homme tolérant, ouvert et respectueux des croyances et des cultures des autres. Chacun sa vie, ses oignons et son dieu ! A-t-il coutume de répéter. » (p.31)

       

    « Dans le temps, chaque village avait son idiot. Aujourd'hui, chaque quartier a son abruti. Près de l'impasse du Cachalot, l'abruti du quartier, c'est Bob, un grand baraqué d'une trentaine d'années, toujours à traîner devant la mosquée, en jogging et baskets blanches, les chaussettes remontées sur ses mollets velus. Bob n'a pas inventé le fil à couper le beurre, mais le problème n'est pas là. Le véritable souci, c'est qu'il est pour la peine de mort, et qu'il a décidé que tout le monde devait penser comme lui. Et comme il est costaud et qu'il a une grosse voix, il en profite pour influencer les petits.» (p.35)

     

      

    Être libre de penser et d'agir

      

    « Il n'a aucune envie que Salem lui traîne dans les pattes, pour une fois qu'une jolie femme lui adresse la parole. Dans le quartier, Bob est connu comme le fils extrémiste du boucher extrémiste qui veut lapider tout le monde. Du coup, aucune femme n'est prête à l'épouser ! Et là, miracle, en voilà une qui n'a pas eu vent de sa réputation !

     

    - Rentre chez ta mère, petit morveux, tu vois bien que les adultes sont occupés ! continue Bob.

     

    Salem reste les bras ballants. Où est passé Bob le chaleureux, Bob le protecteur, Bob qui lui offrait des bonbons et s'occupait de lui comme un frère, lui soufflant ce qu'il fallait dire et penser, ce qui rendrait Dieu content ou mécontent, et ainsi il irait direct au paradis ?

     

    A voir la mine décomposée de Salem, maman a le cœur déchiré. Mais il ne faut surtout pas flancher. Elle agit pour le bien de Salem, pour le bien de Naïma, pour le bien de Karima et pour le bien d'Ali. Elle fait tout ça pour le bien de tout le monde, les femmes comme les hommes, pour que jamais plus personne ne condamne qui que ce soit à la peine de mort – lapidation, pendaison, injection, peu importe !

     

    Il faut que chacun puisse croire en paix au dieu qu'il veut, ou ne croire en rien, porter des jupettes ou des hijabs, manger des carottes, des bonbons ou du cochon, des cacahuètes salées ou des grillons grillés, aller à la mosquée, ne pas y aller, au temple, à l'église ou dans aucun de ces lieux, bref, être libre de penser et d'agir ! » (p.42-43)

     

     

     

    «  C'est alors que Salem éclate en sanglots. Maman se glisse dans son dos. Un peu pour le consoler, beaucoup pour jeter un œil à l'écran de l'ordinateur. Quel choc ! Elle s'attendait à tout sauf à ça. Salem a tapé le mot « lapidation ». Depuis combien de temps regarde-t-il ces horreurs ? Son petit visage exprime le désarroi le plus grand. Et le voilà qui pleure, qui pleure, qui pleure. Je veux m'approcher, mais maman m'interdit de regarder l'écran.

     

    - Madame Virgule, je n'ai jamais voulu dire ça ! Bob m'a expliqué qu'il était juste de lapider les gens ! Moi j'ignorais ce que ça voulait dire ! Et comme il me donnait un paquet de bonbons à chaque fois que je répétais ce qu'il me disait, j'ai répété comme un perroquet.

     

    (…)

     

    - Je n'avais pas compris ce que c'était la lapidation ! Je n'avais pas compris ! (Salem se répète, il pleure.) Tu te rends compte... tuer des gens à coups de pierres !

     

    - Oui, Salem, je me rends compte, dit maman. » (p.50-51)

     

     

     

    (Si tu me tues, je te tue de DJAAN)

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  • planche extraite du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

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  •  

    « Je sais. Il y a des mômes qui subissent des trucs horribles, et comparée à leur souffrance, ma révolte peut paraître futile. Voire carrément stupide. Parce que non, il ne m'a pas frappé. Il ne m'a pas violé. Il ne m'a pas foutu la honte devant mes amis. Il n'a pas tenté de draguer ma copine – je n'en ai pas pour l'instant, ça règle le problème. Il n'a pas non plus trompé ma mère ni incendié la maison. Rien de tout ça, et un peu de tout ça quand même, mine de rien. Surtout le viol. Sauf que c'est un viol virtuel.

     

    Il a lu mon blog.

     

    Je ne l'ai jamais autorisé à le lire, bien sûr. Je ne lui en ai même jamais parlé. Ni mentionné son existence. Dans un pavillon étriqué comme le nôtre, personne n'a réellement d'intimité. Tout se sait, tout s'entend (…). Alors le blog, c'était mon espace privé. Mon domaine. Et il a tout salopé. Je trouve ça dégueulasse. Ma révolte, je la revendique. Parce qu'il ne s'est pas retrouvé sur mon blog par hasard. Et qu'il ne s'y est pas rendu qu'une fois. Il l'a suivi, pisté, décortiqué. Quand je suis en face de lui, maintenant, j'ai l'impression de me promener nu en pleine ville. Et ça me donne envie de gerber. » (p.9-10)

     

     

     

    « - Je ne te parlerai plus jamais tant que j'habiterai sous ce toit. Je continuerai d'obéir, puisque je suis dépendant, mais toute communication est coupée.

     

    Je ne sais pas d'où venaient ces mots d'adulte et cette voix glaciale. D'une poche tout au fond de moi, sans doute – une poche où s'emmagasinent les souvenirs, les colères, les bonheurs et toutes les émotions, une poche qui se videra dans quelques années et coulera dans mes veines pour faire de moi celui que je suis censé devenir. J'espère que je ne serai pas le monstre froid que j'ai été ce jour-là avec mon père. J'espère aussi que je ne serai pas un renard aux aguets, fourbe et hypocrite, qui lit le blog de son fils en cachette et n'ose même pas l'avouer quand il est dénoncé et presque pris la main dans le sac. » (p.24)

     

     

     

    « J'étais furieux. Ce n'est pas une maladresse. C'est beaucoup plus grave que ça, mais personne n'a l'air de s'en rendre compte. Espionner son enfant, c'est ne pas lui faire confiance. C'est lui nier le droit à une existence propre. Rien ne peut justifier cela. » (p.26)

     

    « Le truc, je crois, c'est que je pensais que même s'ils étaient par hasard au courant, ils n'iraient pas jusqu'à pénétrer dans ma sphère. Qu'ils respecteraient cette intimité. Je me suis planté. Dans les largeurs.

     

    Une partie de moi me murmure de ne m'en prendre qu'à moi. Mais une autre partie se rebelle et objecte que les victimes restent des victimes et les coupables des coupables. Ce n'est pas le piéton qui se fait renverser qui est responsable de l'accident, même s'il marchait un peu trop près du trottoir. » (p.32)

     

     

     

    (Blog de Jean-Philippe BLONDEL)

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    planche extraite du Nouveau Petit Larousse illustré (1938)

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  •  

    « - André, s'il te plaît.

     

    - Quoi, « André, s'il te plaît » ? je suis désolé, Colette, mais il y a des choses que je ne peux pas accepter. Je n'ai pas ton ouverture d'esprit, je n'ai pas ta largeur d'idées. Moi, les gens qui marchent à la voile et à la vapeur, je...

     

    - André ! s'exclame Colette. N'emploie pas ce genre d'expression. C'est tellement... vulgaire.

     

    - Tu préfères quoi ? Que je dise pédé ! Et la prochaine fois que je croise le maire et qu'il me demande des nouvelles de Gilles et de sa petite famille, qu'est-ce que je lui dis, au maire : « Oui, ça fait longtemps que Gilles n'est pas venu. Mais vous savez, il est très occupé. Il est pédé, maintenant. »

     

    Colette plaque sa main sur sa bouche, les yeux brusquement remplis d'effroi. En voyant le regard de sa femme, André tourne la tête. Théo se tient contre le montant de la porte.

     

    Il fixe son grand-père. Le mot qu'il a crié résonne dans sa tête. Pédé. Mais de qui parle-t-il ? Il ne peut pas s'agir de son père. Gilles lui a dit qu'il avait rencontré quelqu'un avec qui il voulait vivre. Ça ne peut être qu'une femme qu'il a rencontrée. Un homme ça vit avec une femme, pas avec un autre homme. » (p.62-63)

     

     

     

     

    « Bref, Lola ne s'est pas trompée. C'est bien deux hommes qu'elle a dessinés. Gilles a dû lui parler avant de partir sans doute. Cela semble si simple pour elle. Leur papa aime un homme, donc cet homme est son amoureux. Point final. Pourquoi Théo n'arrive-t-il pas à voir les choses comme elle ? » (p.73)

     

     

     

    « - Oui, tu m'as bien entendue. Elle a demandé à son fils de ne plus fréquenter Théo. Tom est le meilleur ami de Théo. Est-ce que tu y as pensé quand tu t'es affiché avec ton... copain ?

     

    - Je ne me suis pas affiché avec lui, se défend Gilles. J'aurais cru que tu me connaissais assez pour savoir que jamais je ne ferais une chose pareille. Je suis désolé, Alice, mais la mère de Tom est une pauvre femme, et si Tom l'écoute, c'est qu'il ne vaut pas mieux qu'elle. Tu ne vois donc pas que, justement à cause de ce qui s'est passé, il est temps que Théo et Lola apprennent à se défendre. Je ne suis pas naïf, il y aura d'autres attaques. Il faut qu'on leur donne les armes nécessaires pour lutter contre tous ceux qui, comme la mère de Tom, véhiculent des a priori, sont bourrés de préjugés et se permettent de juger les autres sans les connaître. Pendant la guerre ce sont des gens comme elle qui ont dénoncé les Juifs. Et les homosexuels ! Ce sont eux qui les ont envoyés dans les camps de la mort. » (p.108-109)

     

     

     

    « - Lola, est-ce que tu sais comment on appelle les hommes qui vivent avec d'autres hommes ?

     

    - Non. Ils ont un nom ?

     

    - Bien sûr qu'ils ont un nom ! Même que c'est homosexuel ! s'était exclamé Théo.

     

    - Et les hommes qui vivent avec des femmes, comme papa avant avec maman ?

     

    Théo avait regardé sa sœur, interdit. A quoi bon essayer de lui faire comprendre. Dans le monde de Lola, les mots qui faisaient mal, c'étaient sorcière, monstre et démon.

     

    - Les hommes qui vivent avec des femmes ? avait-il fini par répéter. On les appelle des papas quand ils ont des enfants.

     

    - Alors, tu diras à ceux qui t'ont embêté que papa, c'est un papasexuel, vu qu'il nous a nous et qu'il vit avec Seamus, avait-elle déclaré en s'asseyant au bord de son lit. » (p.117-118)

     

     

     

    « - Pourquoi déchires-tu cette étiquette ?

     

    Théo observe sa mère. Qu'essaie-t-elle de lui faire dire ? Et pourquoi s'intéresse-t-elle soudain à cette étiquette ?

     

    - Je ne sais pas, dit-il. De toute façon, elle ne sert à rien. Qu'elle soit là ou pas, l'eau dans la bouteille aura le même goût.

     

    - Tu penses vraiment qu'elle ne sert à rien, insiste Alice. Si aucune bouteille n'avait d'étiquette, comment savoir quelle eau on boit ?

     

    - Qu'est-ce qu'on en a à faire de savoir quelle eau on boit ! Toutes les eaux se ressemblent !

     

    - C'est faux. Chaque eau provient d'une source, et chaque source est différente.

     

    Théo redresse la tête. Le mot « différent » éveille en lui des résonances qui le touchent en plein cœur. Qui le dérangent, même. Il ne peut plus l'entendre comme avant. (…)

     

    - Papa aussi est différent dit-il.

     

    (…)

     

    - Oui, tu as raison, il est différent des pères de tes copains, mais tu auras beau déchirer toutes les étiquettes qu'on lui collera, il sera toujours ton père. » (p.128-129)

     

     

     

    « Alice observe son fils avec attention puis, d'une voix à peine au-dessus du murmure, elle lui demande :

     

    - Est-ce que tu as honte de papa ?

     

    Théo baisse les yeux et enroule l'un des lambeaux de l'étiquette autour de son index. Honte ? Il ne s'est jamais posé la question. Est-ce qu'il tait l'homosexualité de son père parce qu'il a honte ? Est-ce pour cette raison qu'il ne veut pas qu'on le voie dans la rue avec Seamus ? Non, il la tait parce que ça ne regarde personne, parce qu'en grandissant, il a appris à séparer, et bien avant le divorce de ses parents, ce qu'il vit chez lui de ce qu'il vit au collège.

     

    Tous ces copains ne font-ils pas la même chose ? Au collège, plus personne ne parle de ses parents, sauf pour les critiquer. » (p.133-134)

     

     

     

    « Oui, deux hommes vivant ensemble, c'était possible, et cela valait mieux qu'un homme et une femme qui se déchirent et ne se supportent plus. » (p.164)

     

     

     

    (Ne le dis à personne de Josette CHICHEPORTICHE)

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  • planche extraite du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

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  • « Il accéléra le pas. Sa mère allait s'inquiéter. Elle avait trop souffert elle aussi. Et son père.

     

    Maintenant encore, malgré leur nouvelle vie, s'il avait quelques minutes de retard, elle imaginait le pire. Sur Internet, elle avait découvert qu'il existait des blogs, des clubs antiroux...

     

    Du coup, il n'avait pas parlé de cette première photo. L'angoisse de ses parents aurait décuplé la sienne.

     

    (…)

     

    La photo avait circulé sur tant de portables. Il ferma les yeux. Elle surgit aussitôt à son esprit : on y voyait son visage à tête de rat, avec une chevelure longue, envahissante, presque rouge, et deux incisives bien pointues le ridiculisant.

     

    En dessous, une phrase :

     

    « Pourquoi faire des expériences sur des rats quand on a des roux ? »

     

    La rage, la haine, le désespoir l'avaient envahi.

     

    Il avait serré les dents et préféré faire comme si de rien n'était. Subir les regards. Éviter les camarades. Raser les murs. Devenir invisible.

     

    Il n'avait pas le courage d'affronter. 

     

     

     

    Il faisait doux, c'était le printemps.

     

    En lui, le noir, l'hiver.

     

    Cette première photo l'avait anéanti, le hantait encore.

     

    Et les suivantes. Et les insultes, l'enfer.

     

    (…)

     

    Il s'était souvent senti traqué. Depuis cette première photo, il était prisonnier dans une ratière. (…)

     

     

     

    Il aurait dû réagir. Leur dire merde à tous. Tous ceux qui avaient reçu cette première photo. Tous ceux qui laissaient s'appesantir sur lui leur regard méprisant, moqueur... haineux ou hypocrite. Les regards compatissants non plus, il ne les supportait pas. » (p.12-13)

     

     

     

    « Mme Marchal, des larmes dans la voix, lui avait tout raconté. L'enfer de son fils à l'école primaire, puis au collège, à cause de la couleur de ses cheveux. Le déménagement de Villeurbanne...

     

    - Mon mari et moi, pensions qu'au lycée Anton n'avait plus de problème. Nous n'avons rien vu !

     

    Elle avait failli éclater en sanglots. Elle était partie après lui avoir remis la lettre.

     

    La vie faite à Anton par ses camarades portait un nom : harcèlement.

     

    Elle relut la lettre.

     

     

     

    « Je vous demande pardon.

     

    Je n'en pouvais plus.

     

    Je vous aime.

     

    Votre fils, Anton »

     

     

     

    (…)

     

    Racisme anti-roux

     

    - C'est pas vrai ! Murmura Salomé devant les quatre photos apparues sur l'ordinateur de Karine.

     

    « Pourquoi faire des expériences sur des rats quand on a des roux ?

     

    Au Moyen-âge, on exterminait les roux, animaux maléfiques.

     

    Tu ne vieilliras pas, tu rouilleras.

     

    Noyons le pou ! »

     

    - Les phrases sont terribles et la représentation d'Anton... Je reçois ça, moi... je pète un plomb, continua-t-elle. » (p.96-97)

     

     

     

    « - Et Hakim et Saïdou ? Demanda Salomé.

     

    L'interrogatoire des deux adolescents s'était avéré éprouvant aussi. Aucune remise en cause de leur part. Aucun regret. « A chacun d'en baver du racisme, non ? » Leur réaction avait fait une sacrée entaille dans l'enthousiasme de la jeune lieutenante.

     

    - Ils seront poursuivis pour harcèlement...

     

    - Ils risquent quoi ?

     

    - Je ne sais pas... Je ne suis pas juge...

     

    Salomé ne dit plus rien.

     

    Elle se souvint : en classe de seconde, une prof courageuse, avait fait étudier aux élèves, un court reportage d'un journaliste aux actualités nationales.

     

    Elle se rappelait le texte par cœur.

     

    « En Israël la Gay Pride est prévue le vendredi 10 novembre.

     

    Les juifs orthodoxes, les chrétiens et les musulmans s'unissent contre la Gay Pride. Et deux chanteurs connus : un juif et un musulman s'unissent un temps, le temps d'une chanson... contre la Gay Pride. »

     

    A cause de cet article, peut-être, elle avait tenu à intervenir dans la classe d'Anton.

     

    Le temps de quelques photos, trois adolescents, un garçon français de souche, un autre d'origine africaine, et un troisième d'origine maghrébine, qui ne s'aimaient pas, s'étaient entendus, s'étaient unis pour... mettre à mort un roux.

     

     

     

    L'unisson pour le rejet, la discrimination, le harcèlement. L'idée n'était pas seulement dérangeante, inquiétante, elle était terrifiante, atterrante. » (p.168-169)

     

     

     

    (Mise à mort de Claire MAZARD)

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  • planche extraite du Nouveau Petit Larousse illustré (1938)

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  • « Il n'était ni bon, ni méchant, ni fourbe, ni cynique, ni autre ; il se bornait à choisir : c'est le pouvoir de faire avec un moment et avec soi, un ensemble qui plaise.

     

    Il avait sur tout le monde un avantage qu'il s'était donné : celui de posséder une idée commode de lui-même ; et, dans chacune de ses pensées entrait un autre Monsieur Teste, - un personnage bien connu, simplifié, uni au véritable par tous ses points... Il avait en somme substitué au vague soupçon du Moi qui altère tous nos propres calculs et nous met sournoisement en jeu nous-mêmes dans nos spéculations, - qui en sont pipées, - un être imaginaire défini, un Soi-Même bien déterminé, ou éduqué, sûr comme un instrument, sensible comme un animal, et compatible avec toute chose, comme l'homme.

     

    Un individu durable

     

    Ainsi Teste, armé de sa propre image, connaissait à chaque instant sa faiblesse et ses forces. Le monde se composait, devant lui, d'abord de tout ce qu'il savait et de ce qui était à lui – et cela ne comptait plus ; puis, dans un autre soi, du reste ; et ce reste pouvait ou ne pouvait pas être acquis, construit, transformé. Et il ne perdait son temps ni dans l'impossible ni dans le facile. » (p.106-107)

     

     

     

    (Monsieur Teste de Paul VALERY)

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  • planche extraite du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

    planches extraites de l'Encyclopédie internationale Focus en 5 volumes (Bordas - 1968)

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