• Le harcèlement scolaire empêche de vivre

     

    « Pédro, d’accord, c’est une sale brute, mais il est drôlement bien organisé. A midi, par exemple, il s’est débrouillé pour ne pas se trouver à côté de moi au self. Mais il avait passé la consigne à une bande de copains à lui qui m’ont serré de près. J’ai pris mon plateau, je me suis servi et… crac ! Mon repas a valdingué par terre ! Le pion m’a engueulé, les dames de service aussi, tout le monde s’est moqué de moi. j’avais l’air malin, là au milieu, avec mon assiette à moitié vide… Pour ce qui est de se faire remarquer dès le premier jour, j’avais vraiment réussi ! » (p.34)

     

     

     

    « - Et personne fait rien ?

     

    - Personne dit rien, donc personne sait rien.

     

    - Les gosses , ils racontent rien aux parents ?

     

    - Non, ils ont peur des représailles. Tu comprends, un petit de sixième, quand un grand lui dit «  Si tu parles, on te massacre à la sortie », ben il la boucle.

     

    - Et puis, ils font gaffe, Pédro et Martial, ils s’en prennent pas longtemps au même, ils changent !

     

    - Mais justement, ceux qui ont été victimes, ils pourraient s’associer, ils seraient plus forts !

     

    - Il fait pas comme ça, Pédro. Quand il a fini de racketter quelqu’un, il le prend dans sa bande et l’autre, il est tout content d’en faire baver à son tour à des plus petits…

     

    - Tu comprends, personne peut jamais s’unir ! » (p.42)

     

     

     

    « - Merci de quoi ? Celui qui t’aide pas après ce que les autres t’ont fait, celui-là, c’est un salaud intégral. D’ailleurs, tu sais… Tout à l’heure, dans les douches, on a été lâche, on a eu peur de se faire choper à la sortie et on n’a rien fait, mais c’est pas normal. » (p.83)

     

     

     

    « Je ne veux pas dire qu’ils ont envie de le tuer, mais ils essaient quand même de l’empêcher de vivre. De vivre normalement quoi ! » (p.97)

     

    Le harcèlement scolaire empêche de vivre

     

    « - Ou Maÿlis, c’est Maÿlis qui lui plaît !

     

    - Normal, c’est une naine comme lui !

     

    - Tu crois que s’ils se marient ils feront des petits nains ?

     

    - Des nains de nains, ça doit être drôle !

     

    - Des bébés nains, grands comme des poupées !

     

    - Faudra en faire sept comme dans Blanche-Neige !

     

    - Y passeront à la télé !

     

    - Eh, Maxou, tu seras célèbre !

     

    J’essayais de ne pas trop entendre ce qu’ils disaient, de ne pas y attacher d’importance. Mais leurs moqueries s’enfonçaient dans mon crâne comme à coups de marteau et je savais bien qu’il ne suffirait pas d’une tenaille pour arracher ces clous-là.

     

    (…)

     

    - Dommage qu’on n’a pas le temps, mon petit Maximou, a dit Pédro, on commençait à bien s’amuser !

     

    - Bon, on fait quoi ? A demandé Martial.

     

    - Ben, on est dans des chiottes, alors on va pisser ! A crié Pascal.

     

    - Comment ça, on va pisser ? A dit Martial qui n’y comprenait rien.

     

    - Comme on est tous un peu maladroit, a dit Pascal, on va pisser à côté…

     

    - On va même pisser carrément ailleurs, hein, les gars ?

     

    - Ouais… et ce qui est bête, c’est que Max va se trouver juste où y faudrait pas !

     

    - C’est vrai, il est trop ce type !

     

    - C’est pas un type, c’est un nain !

     

    (…)

     

    Et puis il a défait sa braguette et il a pissé sur mes baskets, tranquillement, pendant que les autres me tenaient, par précaution. (….) Fabien a fait pareil, sauf qu’il a arrosé le bas du jean. Du coup, il a donné des idées à Rénato qui a fait des fantaisies en remontant jusqu’à mes genoux. (…)

     

    Mais Pédro avait bien vu que je faisais celui qui s’en fiche. Il a dit aux deux autres :

     

    - Obligez-moi ce petit salaud à admirer la performance !

     

    Alors ils m’ont tenu la tête pour que je regarde au bon endroit et que je ne loupe rien. (…)

     

    Il a exhibé son machin, il a reculé de trois pas et il s’est mis à me viser de loin, un coup à droite, un coup à gauche, sur le jean, sur le tee-shirt, le grand art quoi ! (…) Avant de partir, il m’a dit :

     

    - Primo, c’est dommage qu’on manque de temps, sinon on aurait pu voir à quoi ressemble un nain à poil. Secundo, t’as pas intérêt à raconter ce qui vient de se passer, d’abord parce que personne te croira et qu’on aura plein de témoins, ensuite parce que ça chaufferait pour toi à la sortie. » (p.114-117)

     

     

     

    (Mini Max et maxi durs de Roselyne BERTIN)

     

     

     

     

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