•  

    « Sois proche de tes amis et plus encore de tes ennemis, disait toujours maman. Être l'amie d'Amber me permettait de la surveiller et de m'assurer qu'elle ne me poignarderait pas dans le dos. Je la soupçonnais d'être mon amie pour la même raison. Malgré tout ça, avec les années, un accord tacite s'était installé entre nous : je gardais ses secrets, et elle gardait les miens. » (p.35)

     

     

     

    « Je me souvins avoir vu un psy, dans un talk-show, qui affirmait que les gens infidèles étaient les premiers à accuser les autres de les tromper. J'imaginais que la même chose pouvait s'appliquer à la médisance. » (p.36)

     

     

     

    « - Mais pourquoi tu fais ça, Amber ? Pourquoi tu t'en prends aux gens comme ça ? C'est pas toi.

     

    - Justement. Je n'ai pas le droit d'être qui je suis vraiment.

     

    Malgré tout ce qu'elle avait fait, je me sentis mal pour elle. Je savais exactement ce que ça faisait, de vivre une vie qui ne nous correspondait pas. Comment les choses se seraient-elles passées entre nous si nous avions été honnêtes l'une envers l'autre ? Avec tant de choses en commun, nous aurions pu devenir de vraies amies. » (p.168)

     

    Le droit d'être qui on est vraiment

     

    « Si je pouvais me débarrasser définitivement d'Amber, je pourrais me concentrer sur la reconstruction de ma réputation. Mais en y songeant, je sentis ma gorge se nouer. Honnêtement, ruiner la vie de quelqu'un d'autre allait-il rendre la mienne meilleure ? » (p.169)

     

     

     

    « J'aurais vraiment voulu parler à Amber. Lui dire que je comprenais ce que ça faisait de faire semblant d'être quelqu'un d'autre. Même si je ne pensais pas qu'elle m'aurait crue ni même écoutée. Je ne savais même pas pourquoi c'était aussi important pour moi. Après tout, elle était celle qui avait voulu ruiner ma vie. Elle ne savait pas qu'en m'exposant, elle m'avait en fait libérée.

     

    J'espérais juste qu'un jour, elle arrêterait de faire semblant et vivrait sa vie comme elle l'entendait. Chaque fois que je m'obligeais à entrer dans le moule que ma mère avait créé pour moi, j'avais l'impression de me briser encore un peu plus. Si Amber s'obstinait à jouer la comédie toute sa vie, les fragments de sa vraie personnalité finiraient par être trop petits, trop disséminés, pour être rassemblés. Je ne savais pas ce qui arrivait aux gens une fois qu'ils n'étaient plus réparables. J'espérais seulement que je n'aurais jamais à le découvrir. » (p.232)

     

     

     

    (Blacklistée de Cole GIBSEN)

     

     

     

     

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  •  

    « J'ai toujours été une rêveuse. Créer mon futur Moi m'a aidée à dominer mes peurs. (…)

     

    Pense à ce que tu seras devenu dans dix ans (…) à tout ce qui peut t'aider à te visualiser et à te projeter dans le futur. (…) Le futur Toi est une partie de toi qui a déjà triomphé du harcèlement. Il va t'aider à traverser l'épreuve actuelle. » (p.87)

     

     

     

    « Ton futur Toi est toujours disponible, surtout quand tu n'as personne d'autre. Pendant la journée, imagine-le près de toi. Il te regarde et s'assure que tout va bien, il te protège quand tu en as besoin. Il ne t'abandonnera pas tant que tu continueras de rêver et de croire en toi. » (p.91)

     

    Des astuces pour aider à traverser l'épreuve

     

    « Les trois pavillons

     

     

     

    Pavillon vert : Tu es en lieu sûr, tu te sens bien avec ceux qui sont là et avec leur comportement.

     

     

     

    Pavillon jaune : Certains détails te rendent nerveux. Sois plus vigilant surtout.

     

     

     

    Pavillon rouge : Tu es ou tu te sens en danger. Tu es mal à l'aise à cause du lieu, des personnes présentes ou de leurs actes. Cela peut dégénérer très vite. Pars ! Être en sécurité est une priorité absolue. » (p.108)

     

     

     

    « Q : Que faire si personne ne m'écoute ?

     

     

     

    R : Ne jamais renoncer. Il faut continuer de chercher la bonne personne qui prendra le temps d'écouter et d'aider. On doit parfois subir des échecs avant de réussir. Mais surtout, surtout, il ne faut pas laisser tomber. C'est vrai qu'on se sent transparent, invisible, mais il faut en tirer de la force.

     

    Pendant des années, j'ai cru que je ne rencontrerais jamais de profs, d'élèves ou d'adultes qui m'écouteraient enfin. Je pensais que c'était fichu, mais j'avais tort. Finalement, j'ai trouvé un enseignant pour m'aider. Et j'ai rencontré de vrais amis qui ont pris la peine de m'écouter. Cela te semble impossible maintenant, mais impossible ne veut rien dire. Ça l'est seulement si tu le penses.

     

    Crois-moi, c'est possible. Tu connaîtras le même bonheur que moi. » (p.156)

     

     

     

    (Guide de survie pour ados et autres conseils pour résister au harcèlement d'Aija MAYROCK)

     

     

     

     

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  • « Les trucs quotidiens, ce que les autres font sans y penser, comme verser de la sauce, faire ses lacets ou pisser, me demandent une concentration énorme. Quand je fais la queue à la cantine et que c'est à moi de me servir, les autres s'écartent parce qu'ils savent que quelques morceaux de poisson pané risquent de gicler de la louche.

    Kristin craint que ce ne soit dû à une lésion cérébrale. Moi, je sais ce que c'est : je réfléchis trop. Je pense tout le temps mais jamais à ce qui occupe mes mains et mes pieds. Mes pensées sont comme des oiseaux. Et mon visage est comme la scène d'un théâtre. Ce qui se passe à l'intérieur de moi y est représenté ouvertement. » (p.54-55)

    « En fait, pour moi, les jours gris n'existent plus, il n'y a plus de jours dépourvus de sens. Il n'y a plus que des jours et ils ont tous de la valeur puisque chacun d'entre eux constitue un morceau du puzzle qu'est ma vie. Il n'y a pas non plus de jours bons, même s'il m'est arrivé de me dire qu'un jour sans douleur était un jour bon. » (p.199)

    « Quand vous m'avez abandonné sur la colline, j'étais convaincu que j'allais mourir. J'ai d'abord fait le mort pour avoir la paix, pour que vous arrêtiez de frapper. En réalité, c'est quand vous vous êtes barrés que l'enfer a commencé.. » (p.200)

    « Je n'éprouve pas le besoin de pleurer. Ce qui s'est passé ne m'a pas rendu triste. On pleure quand on perd un chat. Mais on ne pleure pas quand nos copains nous trahissent, quand ils nous tabassent, nous humilient, essaient de nous tuer et nous abandonnent dans la forêt. On est blessé. On est en colère. On se relève. On montre qu'on n'accepte pas. On ne peut pas faire autrement. Il faut se venger. Sinon, on coule. » (p.212)

    Quand vous m'avez abandonné...


    « Pourquoi je n'ai rien dit ?
    C'est seulement maintenant que cette question m'apparaît. (…)
    Je me demande si j'ai eu raison de ne rien dire.
    Et je ne sais pas pourquoi je commence à en douter. Existe-t-il une manière de faire qui soit la bonne ? Si oui, y en aurait-il une mauvaise ?
    (…)
    Quand l'hélicoptère a atterri sur la colline, je me croyais en train de mourir, persuadé que le sauvetage arrivait trop tard. J'étais convaincu que j'étais resté couché à côté de mon feu pendant des jours et des jours et il m'a fallu un certain temps pour accepter que ce n'était pas le cas. Par moment, j'avais perdu connaissance.
    Oui, j'avais fait un feu, relativement grand, j'avais mangé un peu de lièvre et j'avais réussi à descendre au marécage pour boire.
    On m'a dit que je m'en étais sorti de façon exemplaire. Je n'ai pas bien compris ce qu'ils avaient voulu dire par là. » (p.231-232)

    « Il faut dire que tu ne passes pas inaperçu avec ton béret noir et ta longue écharpe noire. Tu sembles si différent, Kim. Je sais que tu l'es aussi. Tu es quelqu'un de très particulier. Oui, je t'aime bien. Plus qu'avant. Ce n'était pas le cas au début. Tu me faisais un peu peur à cause de tes vêtements. Je croyais que tu cherchais à te faire remarquer pour montrer que tu étais mieux que nous. Nous l'avons tous cru, d'ailleurs. Nous pensions que tu faisais partie de ces gens qui savent tout mieux que tout le monde. C'était avant que je ne comprenne que tu es réellement différent. Et que tu penses d'une manière différente. Tu réfléchis tellement, Kim !
    J'avais peut-être aussi un peu de peine pour toi. Tu étais toujours si seul. C'est moi qui ai demandé à Philip de te proposer de venir avec nous. D'abord, il n'a pas voulu. Probablement parce qu'il te trouvait trop... oui, différent. Je crois qu'il ne t'avait même pas remarqué jusque-là.
    » (p.247)

    (Faire le mort de Stefan CASTA)

     

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  • « - Ils ont incendié la maison d'une famille parce que l'enfant avait le sida. Il les ont obligés à quitter l'endroit où ils vivaient, s'exclama Liam.

    - Les gens bêtes et méchants aiment leur stupidité. Elle leur donne un pouvoir immense. » (p.27)

    «Mais son père ne lui avait jamais parlé d'hommes aimant d'autres hommes comme s'aiment les hommes et les femmes. Bien que, d'une manière confuse, Liam ait vaguement su quelque-chose là-dessus depuis longtemps. Des copains lui en avaient parlé. Il avait entendu sans y prêter beaucoup d'attention, des débats télévisés sur le sujet.
    Il avait vu des articles dans les journaux. Il y avait un mot, gay.
    Avant, c'était un mot qui signifiait gai, content. Le sens des mots pouvait se dissoudre et changer.

    Il connaissait d'autres mots, que les garçons se lançaient parfois les uns aux autres pour leur résonance agressive – pédé, tante, pédale, tapette, gouine. Des mots de combat. » (p.42-43)

    « Il restait pétrifié à la vue de son père et de l'homme enlacés comme si rien ne pouvait les séparer.» (p.47)

    Exprimer ce qu'on ne comprend pas



    « - Je sais comment tu as attrapé ça ! Je t'ai vu sur la plage avec cet homme. Dans les bras l'un de l'autre ! Dans les bras l'un de l'autre ! Vous mentez tous. Tout le monde ment, ment toujours ! Et tu sais que je t'ai vu ! Tu le sais !
    (…)
    Son père se redressa lentement et resta immobile, une expression indéchiffrable sur le visage.
    - Tu ne sais rien, dit-il calmement.

     

    Le souffle court, Liam dit :
    - Je sais tout.
    - Rien.
    - Tu as tué notre famille.
    (…)
    Ta propre sœur ne veut plus rien avoir à faire avec toi car tu es un vieux pédé... Et ma mère ! Qu'est-ce qui va lui arriver ? Est-ce qu'elle l'a attrapé ? Et moi ? » (p.80-81)

    « - Est-ce que tu m'as traité de pédé en toi-même ? demanda son père, sur un ton presque léger.
    - Je déteste ce mot ! s'insurgea Liam.
    - C'est simplement un autre mot pour exprimer ce qu'on ne comprend pas.
    - Tu peux me dire comment c'était ? demanda Liam.

    Il entendit sa voix trembler. Voulait-il vraiment savoir ? C'était plutôt comme s'il s'était senti obligé.

     

    - ça déferle sur soi comme une vague immense, dit son père. On est submergé. Il y a des gens qui arrivent à sortir de la vague. Moi, je n'ai pas pu. J'ai mortellement blessé ta mère. Parfois, c'était pire pour elle – l'histoire avec Geoff – que ma maladie. Elle a eu l'impression que je lui avais préféré quelqu'un d'autre. Non. Que je lui avais préféré un homme. » (p.125)

    « Ce n'était pas tant à Délia, à Luther ou à n'importe qui d'autre qu'il avait voulu cacher l'origine de la maladie de son père. C'était à lui-même. La condamnation et le mépris qu'il avait tellement craints chez les autres, c'est en lui-même qu'il fallait les chercher, depuis qu'il avait vu Philip enlacer un autre homme sur la place. » (p.189)

    (Le cerf-volant brisé de Paula FOX)

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  • « - Je ne suis pas là pour juger vos goûts personnels.

    Le problème est que cette chose a été placardée partout et que ça jase chez les élèves. (...)
    Ce genre de rumeurs font très mauvais genre dans un lycée pour garçons.
    (…)
    Qu'y a-t-il mademoiselle Yamaguchi ? Cette histoire ne vous concerne en rien ! Je vous prie de sortir !


    - Il était une fois un yakuza qu'on appelait Hama !
    - Plaît-il ?
    - C'était une brute incontrôlable, qui ne sortait de zonzon que pour y retourner. (…) Et il y a à peine cinq ans, il a changé du tout au tout... Et pourquoi à votre avis ?!
    - Je... je n'en sais rien...
    - Il y a cinq ans, Hama a rencontré Akira !
    Akira avait fugué de chez lui, il s'agissait d'un petit voyou qui faisait le mal partout où il allait, mais au fond c'était un gars en or.
    Hama s'est attaché à lui, et à force de prendre soin de lui, chacun d'eux a fait de l'autre une meilleure personne.
    (…)

    Sous prétexte qu'ils sont différents


    Pour faire court, le monde est rempli de gens différents les uns des autres et chacun est unique !
    - ça, je le sais, pas la peine de me le dire !
    - Dans ce cas... vous savez que vous avez tort !!
    C'est mal de maltraiter et de brimer ses camarades sous prétexte qu'ils sont différents ! À charge pour les professeurs de l'enseigner à leurs élèves !
    Au lieu de ça, vous êtes là à ergoter et à justifier le renvoi de M. Miura...
    Un tel comportement revient à la même chose que de choisir un gamin comme souffre-douleur !
    Ordonnez-nous plutôt : « Retournez dans vos classes sur-le-champ et allez passer un savon à tous ces petits braillards, si vous êtes des profs ! ». (p.166-173)

    (Gokusen tome 11 de Kozueko MORIMOTO)

     

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  •  

    « Maria Candea souligne à quel point le genre influe sur le sens pour certains métiers : « La perception du « cuisinier », qui évoque les chefs de restaurant, n'est pas du tout la même que celle de la « cuisinière », qui rappelle la cantine scolaire ou la mère au foyer. »

     

     

     

    « Spécialiste de l'apprentissage de la langue, Danièle Manesse donne du crédit à l'accord de majorité – l'accord se fait par rapport au nombre : deux féminins l'emportent sur un masculin. Non pas pour contrer le « sexisme » de la règle de domination du masculin sur le féminin, mais pour pallier son « invraisemblance » : « Il faudrait au moins remplacer la stupide formule « le masculin l'emporte toujours sur le féminin » par « on accorde avec le genre appelé masculin ». Cela cesserait d'entretenir la confusion entre genre des mots et genre sexuel. »

     

    Un point de discorde

     

    « C'est une bonne idée d'écrire « agriculteurs.rices », mais il y a un problème de transcription à l'oral !, défend le socio-linguiste Louis-Jean Calvet. La langue, c'est d'abord le reflet de la parole. Une modification écrite qui entraîne un changement de prononciation, ça ne s'est jamais vu dans aucune langue. Il y a ici une double illusion : celle selon laquelle on peut changer la langue par l'écriture, et celle selon laquelle on peut changer les rapports sociaux avec la langue. »

     

     

     

    « Puisque « l'usage est le tyran des langues », soyons-en les despotes éclairés. »

     

     

     

    (extraits d'un article de Romain JEANTICOU pour Télérama n°3545-3546 – décembre 2017)

     

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    Une trans splendide

     

     

    « - Tu as eu le coup de foudre ?

     

    - Oui...

     

    - Elle est belle, Jun, hein ? On ne croirait pas que c'était un homme avant.

     

    - Quoi ? Hmm...

     

    - Tu préfères être avec une fille super moche ou une trans splendide ?

     

    - N'empêche, elle était belle... » (p.60-61)

     

     

     

    (La cantine de minuit de Yarô ABE)

     

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