• Exprimer ce qu'on ne comprend pas

    « - Ils ont incendié la maison d'une famille parce que l'enfant avait le sida. Il les ont obligés à quitter l'endroit où ils vivaient, s'exclama Liam.

    - Les gens bêtes et méchants aiment leur stupidité. Elle leur donne un pouvoir immense. » (p.27)

    «Mais son père ne lui avait jamais parlé d'hommes aimant d'autres hommes comme s'aiment les hommes et les femmes. Bien que, d'une manière confuse, Liam ait vaguement su quelque-chose là-dessus depuis longtemps. Des copains lui en avaient parlé. Il avait entendu sans y prêter beaucoup d'attention, des débats télévisés sur le sujet.
    Il avait vu des articles dans les journaux. Il y avait un mot, gay.
    Avant, c'était un mot qui signifiait gai, content. Le sens des mots pouvait se dissoudre et changer.

    Il connaissait d'autres mots, que les garçons se lançaient parfois les uns aux autres pour leur résonance agressive – pédé, tante, pédale, tapette, gouine. Des mots de combat. » (p.42-43)

    « Il restait pétrifié à la vue de son père et de l'homme enlacés comme si rien ne pouvait les séparer.» (p.47)

    Exprimer ce qu'on ne comprend pas



    « - Je sais comment tu as attrapé ça ! Je t'ai vu sur la plage avec cet homme. Dans les bras l'un de l'autre ! Dans les bras l'un de l'autre ! Vous mentez tous. Tout le monde ment, ment toujours ! Et tu sais que je t'ai vu ! Tu le sais !
    (…)
    Son père se redressa lentement et resta immobile, une expression indéchiffrable sur le visage.
    - Tu ne sais rien, dit-il calmement.

     

    Le souffle court, Liam dit :
    - Je sais tout.
    - Rien.
    - Tu as tué notre famille.
    (…)
    Ta propre sœur ne veut plus rien avoir à faire avec toi car tu es un vieux pédé... Et ma mère ! Qu'est-ce qui va lui arriver ? Est-ce qu'elle l'a attrapé ? Et moi ? » (p.80-81)

    « - Est-ce que tu m'as traité de pédé en toi-même ? demanda son père, sur un ton presque léger.
    - Je déteste ce mot ! s'insurgea Liam.
    - C'est simplement un autre mot pour exprimer ce qu'on ne comprend pas.
    - Tu peux me dire comment c'était ? demanda Liam.

    Il entendit sa voix trembler. Voulait-il vraiment savoir ? C'était plutôt comme s'il s'était senti obligé.

     

    - ça déferle sur soi comme une vague immense, dit son père. On est submergé. Il y a des gens qui arrivent à sortir de la vague. Moi, je n'ai pas pu. J'ai mortellement blessé ta mère. Parfois, c'était pire pour elle – l'histoire avec Geoff – que ma maladie. Elle a eu l'impression que je lui avais préféré quelqu'un d'autre. Non. Que je lui avais préféré un homme. » (p.125)

    « Ce n'était pas tant à Délia, à Luther ou à n'importe qui d'autre qu'il avait voulu cacher l'origine de la maladie de son père. C'était à lui-même. La condamnation et le mépris qu'il avait tellement craints chez les autres, c'est en lui-même qu'il fallait les chercher, depuis qu'il avait vu Philip enlacer un autre homme sur la place. » (p.189)

    (Le cerf-volant brisé de Paula FOX)

    « Sous prétexte qu'ils sont différentsQuand vous m'avez abandonné... »
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