• Pauvrophobie

    source : Journal d'ATD Quart-Monde - novembre 2016

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  • Blé

    planche extraite du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

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  • « Et soudain, je vois ce que je ne pouvais, ne voulais pas voir. Des couleurs qui me blessent. Des traces rouges, sur les bras. Des traces bleues, sur les pauvres jambes grises. L'un de ces traces laisse échapper un filet écarlate, qui goutte sur le carrelage froid. Le blanc éclatant de la chemise de corps, sous la déchirure de la blouse.

     

    Brutalement, les longs derniers mois dans cette maison défilent dans ma cervelle bouleversée. La vaillante petite machine analyse, recoupe, assemble, déduit, conclut, et me montre soudain ce que je m'obstinais à ignorer. » (p.9)

     

    Son bourreau le plus cher...

     

     

     

    « Tout s'est passé doucement, sans violence physique, d'abord, mais Maman a peu à peu privé Mamie de toutes ses activités. Pour son bien, bien sûr. Pour ne pas risquer de se brûler, il valait mieux qu'elle ne prépare plus le déjeuner, pour ne pas tomber de son fauteuil, c'était mieux de ne plus faire la poussière. Et souvent elle la trouvait trop fatiguée pour nous accompagner, quand nous sortions. Il valait mieux qu'elle reste tranquille à la maison. » (p.39)

     

     

     

    « Les petites remarques anodines dont devenues de plus en plus désobligeantes. Elle disait des choses tellement injustes, tellement méchantes, et moi, je n'intervenais pas, je ne défendais pas ma petite Mamie, si fragile, si douce. Je faisais semblant de ne pas entendre, tout au plus, j'espérais que Mamie, elle, n'entendait pas. » (p.40)

     

     

     

    « Maman se plaignait depuis longtemps de petites odeurs imaginaires. Les odeurs sont devenues réelles. Maman n'aidait désormais Mamie à sa toilette que quand ça lui chantait, c'est-à-dire le moins souvent possible. Maman oubliait, refusait de mélanger le linge de ma grand-mère au nôtre, sous prétexte qu'il sentait le pipi. Du coup, ma grand-mère portait plusieurs semaines des blouses qui fatalement prenaient une couleur douteuse. » (p.58)

     

     

     

    « Cette fois, Mamie n'essayait pas de donner le change, comme si elle avait baissé les armes. Elle avait une si petite mine, pas étonnant que l'infirmière se soit posée quelques questions.

     

    (...)

     

    Je crois que Maman, pour la première fois, a eu peur. Pour la première fois, quelqu'un de l'extérieur la mettait en garde : attention, madame, ce que vous faites peut sortir du cocon familial, on peut voir, et on peut punir ! Car on avait dû l'interroger comme moi, à la clinique, sinon pourquoi m'aurait-elle envoyée à sa place récupérer sa mère ? » (p.64-65)

     

     

     

    « Tout le temps de la convalescence, Maman a laissé Mamie tranquille.

     

    (…)

     

    Mais le jour est arrivé où Mamie a été enfin guérie, plus de rendez-vous chez le kiné, plus de radio de contrôle. Ma grand-mère était à nouveau à la merci de son bourreau le plus cher : sa fille. » (p.65)

     

     

     

    (Mamie en miettes de Florence Aubry)

     

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  • Badminton

    planche extraite de l'Encyclopédie internationale Focus en 5 volumes (Bordas - 1968)

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  •  

    « - Mais ces matchs sont trop déséquilibrés !!

     

    - Ah, ça, non !!! Arrêtez de jouer les victimes.

     

    - Hein ? Quoi ?

     

    - Ce truc, cette machine, aujourd'hui c'est la jambe de Vince.

     

    Vous n'allez quand même pas envier un type qui a une jambe mécanique ?

     

    (…)

    Déséquilibre ?

     

     

    - Pourquoi est-ce que tu dis qu'on l'envie ?

     

    - Kiyoharu Togawa, lui il a une jambe mécanique !! Et c'est là qu'est son talent.

     

    Mais en contrepartie, il est deux fois moins grand que vous.

     

    Si ce n'est pas juste, comme vous dites, alors venez vous aussi en fauteuil roulant !'

     

     

     

    (Real T.1 de Takehiko Inoue)

     

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  • Automobiles

    planche extraite du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

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  • « - Quand tu as compté tes points, tu en avais plus que moi, en fait ? Mais tu ne l'as pas dit.

     

    - Excuse-moi...

     

    - Tu voulais être gentille ?

     

    ça a été facile pour toi. T'avais quelqu'un pour t'aider. Moi par contre...

     

    - Non, je...

     

    - T'as toujours été un boulet. J'aurais été mieux sans toi. »

     

     

     

    «  Elle n'a rien dit. Elle m'aidait et ses propres résultats chutaient et je lui cachais aussi la vérité. »

     

     

     

    « Pourquoi toi t'as réussi !?

     

    T'es un boulet. Casse-toi !

     

    Disparais de ma vie ! »

     

    La douleur

     

     

     

    « J'ai regardé le sang couler. Au bout d'un moment il s'est arrêté.

     

    C'était comme si le trop plein dans ma tête s'écoulait par ces plaies. »

     

     

     

    « Ressentir de la douleur, c'est la seule chose qui m'apaise.

     

    Moi qui suis incapable de comprendre la douleur des autres... 

     

    Je me demande si un jour, moi aussi je comprendrai la douleur des autres, si moi aussi je deviendrai une gentille fille. »

     

     

     

    « J'ai pas besoin d'amies.

     

    Si je ne veux pas encore blesser quelqu'un, je suis mieux toute seule, ça c'est sûr. »

     

     

     

    « Les soucis, la déprime, je les change en douleur.

     

    Quand je mets ma main dans ma poche (où se trouve le cutter), pour un temps, je me sens sauvée.

     

    Pourtant je ne veux pas mourir. Alors pourquoi je fais ça ?

     

    Pourquoi suis-je si faible ? 

     

    Dire que je me sens mieux en voyant mon sang couler... suis-je une mauvaise personne ?

     

    Je veux juste qu'on ne me déteste pas.

     

    Je peux parler de ça à personne.»

     

     

     

    (Life T.1 de Keiko Suenobu)

     

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  • Algues

    planche extraite du Grand Memento encyclopédique Larousse en 2 volumes (1936)

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  • « Sa formation de psychiatre lui commandait d'aborder le problème sous un angle symbolique. Mais une vie entière passée au contact de malades atteints de troubles du comportement le poussait à garder l'esprit ouvert. D'autant que les individus auxquels il était confronté depuis son arrivée à la Clinique du Lac, quelques mois plus tôt, ne ressemblaient en rien à ceux qu'il avait déjà rencontrés.

     

    Pauvres gosses ! Ils étaient tous abandonnés ici par des parents dépassés et effrayés. L'agrément de la clinique par les institutions leur permettait de sauver la face et de garder bonne conscience.

     

    Barthélemy avait été étonné par la rigidité du personnel, par sa dureté à l'égard des pensionnaires qui se voyaient fréquemment traités de « monstres » ou de « phénomènes de foire ». Il avait rapidement compris que personne ne se souciait de les soigner. Les jeunes gens confiés à la Clinique du Lac étaient considérés comme irrécupérables. La clinique se contentait de gérer leur présence et d'engranger mensualités et subventions. Bien sûr, on ne lésinait pas sur les moyens : ceux qui le pouvaient suivaient des cours, faisaient du sport, bénéficiaient de soins médicaux attentifs. Mais c'était en attendant. Car il arrivait toujours un moment où, prisonniers de leur folie, les pensionnaires restaient prostrés et ne quittaient plus la chambre, se murant dans un silence définitif.

     

    Pierre Barthélemy savait qu'il était illusoire de vouloir guérir de tels troubles. Cependant, rien n'empêchait d'essayer de les soigner. Il espérait même que l'évolution des pensionnaires n'était pas inéluctable. Sa méthode était simple, et avait quelques fois porté ses fruits. Il cherchait à comprendre, à établir des relations, poussant les malades à résister aux démons qui les hantaient. » (p.14-15)

     

     

     

     

    « Votre enfant est étrange, votre enfant vous dérange ! Votre enfant manifeste des troubles, votre enfant vous trouble ! Vous ne parvenez plus à faire face...

     

    Située dans le cadre enchanteur de la campagne suisse, à moins d'une demi-heure d'une gare européenne et d'un aéroport international, la Clinique du Lac est LA solution à vos problèmes. Elle vous propose ce que vous n'avez pas trouvé et ne trouverez pas ailleurs. Ici, une équipe médicale constituée des plus grands spécialistes assure le suivi personnalisé de chaque enfant. Des éducateurs parfaitement formés l'épaulent dans ses apprentissages et tous les moments de sa vie.

     

    Là où tous les autres baissent les bras, nous relevons le défi ! Là où tous les autres échouent, nous réussissons depuis vingt-cinq ans ! Alors, n'hésitez plus. Pour son bien et pour le vôtre, confiez-nous votre enfant. Agréé et encouragé par de nombreux ministères européens, notre établissement n'est pas la clinique du dernier espoir : elle est celle d'un nouvel espoir !

     

    (Extrait de la plaquette de présentation de la Clinique du Lac.) » (p.18)

     

     

     

     

     

    (Phaenomen d'Erik L'Homme)

     

     

     

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  • Coeur

    Coeur

     

    planches extraites du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

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