• "Devant David trônait la grosse Angie, la malheureuse Angélique Sotello, nouvelle venue dans la communauté. Elle appartenait au groupe  d'Antillais qui avaient été "importés" l'année précédente pour travailler dans les grands vergers du haut de la vallée et qui vivaient dans une sorte de camp gitan, mélange de caravanes et de baraquements, dans les bois, derrière la station service de Schwartz et l'ancienne barrière. La fillette parlait un anglais hésitant, elle était plus âgée et plus grande que les autres enfants, qui ne l'aimaient ni ne l'acceptaient.
    Jour après jour, elle restait craintive en son obésité, étrangère, bête et laide, avec ses yeux noirs et tristes pour seule beauté dans son visage gras et mou. dans l'ensemble, les gens de la vallée étaient hostiles aux Portoricains, et les intrus se tenaient à l'écart : les femmes ne se montraient jamais hors du campement, les hommes s'assemblaient le samedi soir, en petits groupes, sur la place de la ville." (p.44)

     

    "Un élan cauchemardesque propulsa l'esprit du petit garçon dans un univers d'où étaient exclues toutes les amabilités et toutes les convenances du quotidien, sacrifiées pour arrêter la menace envahissante. Il renonça à tous ses remparts.
    "Ce sont ses cheveux, dit-il en désignant Angie. Ils sont pleins d'araignées."
    Cette trahison le sauva. Mr. Pross fut décontenancé, il perdit l'avantage de l'assaillant, il n'avait plus rien de redoutable. Les élèves se mirent à ricaner en échangeant des regards ravis. Toujours décidé à punir, mais pris au dépourvu, Mr Pross se tourna vers la victime sacrificielle qu'on lui offrait." (p.49-50)

     

    Victime sacrificielle

     

    "La honte et la colère poussèrent presque David à suivre la fillette. Mais c'était trop demander. Il devait lui faire savoir qu'il était désolé, qu'il ne l'avait pas fait exprès, mais il ne pouvait pas, même si cela aurait été juste. Mr. Pross n'avait pas le droit d'insulter la pauvre Angie, mais c'était David lui-même qui la lui avait offerte en guise de bouc émissaire, qui l'avait présentée à la piqûre de cette guêpe nocturne.
    Il aurait pu supporter de s'exposer à la moquerie de ses camarades en la suivant s'il s'était agi de n'importe qui d'autre. Mais la saleté d'Angie le dégoûtait : son odeur, sa crasse, ses bourrelets de graisse lui répugnaient, même s'il avait honte d'être si délicat." (p.51)

     

    "Il repensait à Angie et aux méchancetés qu'il avait dites sur ses cheveux, il aurait voulu se repentir, mais il n'éprouvait guère autre chose que de la révulsion. Pourtant, Angie n'était que sale ; c'était lui qui était méchant. c'était un sale petit menteur, il l'avait affreusement blessée. Il était mauvais et Patsy, que l'incident ne dérangeait nullement, qui en riait même et qui voulait l'en récompenser, était mauvaise. Mais Mr. Pross était le pire, Mr. Pross qui aimait faire du mal aux gens, qui attendait l'occasion, qui avait poussé David à reprendre son rôle d'être malfaisant." (p.53)

     

    (Ainsi mentent les hommes, "Remords" de Kressmann Taylor)

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  • Arachnides

    planche extraite de l'Encyclopédie internationale Focus en 5 volumes (Bordas - 1968)

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  • Les victimes du harcèlement scolaire

    extrait du Monde des Ados n°351 du 4 novembre 2015

    Les cibles du harcèlement scolaire

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  • Becs

    planche extraite du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

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  • "CINGLER : Frapper fort avec un objet mince et flexible.

     

    Cinglée

     

    Obéir est la seule façon de complaire aux grands. mais parfois, à force d'essayer de ne pas parler à table, de ne pas parler en général si c'est pour dire des bêtises - mais comment savoir à l'avance si on va dire une bêtise ? - Donc ne pas parler du tout.
    A force de ne pas toucher (...). Pas toucher ! Pas toucher ! On regarde avec les yeux, pas avec les mains !
    A force de ne pas courir dans la maison, ni dans la rue, de ne pas sauter partout, de ne pas mettre ses doigts dans sa bouche, de ne pas chantonner tout bas (...) de ne pas dire NON, de ne pas dire JE VEUX, de ne pas, de ne pas, de ne pas, la fureur lui vient. Elle se met à hurler, à pleurer en se jetant par terre.
    (...)
    Elle se recroqueville sur son ventre et halète et hurle pour pousser hors d'elle quelque chose d'énorme, mais quoi ? Alors la mère arrive avec un torchon passé sous l'eau froide et l'en cingle jusqu'à ce qu'elle se taise. La petite fille est cinglée. tais-toi parce que tu es cinglée ! Tais-toi ou tu seras cinglée ! Plus tard le torchon ne sera plus nécessaire pour la faire taire, elle apprendra à se cingler elle-même, sans faire de bruit." (p.47-48)

    (La petite cinglée de Janine Teisson)

     

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  • Dents

    Dents

    planches extraites de l'Encyclopédie internationale Focus en 5 volumes (Bordas - 1968)

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  • "Pourquoi . Je ne mange plus parce que je suis pleine de NON. A craquer. Un NON silencieux qui s'est étendu à tout. Tout mon corps, toute ma tête. Qui a durci, comme le plâtre dans un moule. Si je n'avais pas fondu en larme, le NON aurait fini par m'asphyxier. C'était la mort. Ou la folie, je ne sais pas.

     


    La folie, je la voudrais, pour m'évader, pour que ça s'arrête. Ils ont toujours dit que j'étais folle. Ce n'est pas vrai, malheureusement. je ne suis pas folle. Je ne décolle jamais, jamais. Je suis au bord du précipice mais je n'y tombe pas.
    La folie ce doit être autre chose que cette douleur qui me rabote. C'est une liberté. Plus de limites. Larguer les amarres.
    Ne pas se retenir, ne rien retenir.
    S'évader de la citadelle du corps, de la famille, de la loi.
    Se vider de toutes les paroles, de tous les cris, sans souci du mal qu'on peut faire.
    Et puis avaler le silence comme un acide à dissoudre les mots. Plus de pensées qui rongent. Lisse à l'intérieur. Courant d'air dans la tête. Tout est propre.
    La folie ce serait hurler de NON. Et s'envoler comme un ballon sans fil. ne plus toucher terre. Je veux être folle !" (p.9)

     


    (Non ! de Janine Teisson)

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  • Des avions militaires

    Des avions militaires

     

    planches extraites de l'Encyclopédie internationale Focus en 5 volumes (Bordas - 1968)

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  • "Je hais ma mère et elle me hait depuis toujours. Mon père vient de mourir dans un accident de voiture. Je n'ai pas d'amis à part quelques relations de gamers. Je pense que je vais me tuer. Ce sera plus facile." (p.69)

    "Depuis la mort de son père, blesser les autres était à peu près la seule sensation vivante qu'il ressentait. Pas tout à fait du plaisir, mais quelque chose en lui qui se remettait à vibrer dans ces moments-là." (p. 71)

    "Elle savait élever la voix. Elle savait trancher, ordonner, orienter. Il y avait quelques jours, quelques mois, ces nouvelles capacités l’auraient sans doute rassuré. Il se serait attaché à cette maman libérée de ses fantômes et enfin sortie d’un coma de quinze ans. Mais les contes de fées n’existaient pas et la Belle au bois dormant qui s’éveillait dans son monde en lambeaux lui donner envie de la tuer. De l’éliminer. Ca bouillonnait en lui, il avait peur. Peur de cet amour qu’elle lui exhibait sous le nez et qu’il ne pouvait pas supporter parce que cet amour aurait pu lui donner envie de vivre et d’espérer, de s’attacher et peut-être d’oublier le visage de son père."

    "Il eut envie de la gifler. Et à la colère succéda la honte. Quel genre de mec frappe sa mère ? Oui, mais tout le monde n'a pas une mère comme la mienne. Un cercle vicieux. Une mauvaise relation mère-fils. Un lien malsain. Il aurait voulu que tout soit différent."

    "Il avait vu la jalousie, la possession et son égoïsme. Elle ne voulait pas qu'il soit heureux, qu'il ait des copains, des amours, des éclats de rire. Florence avait raison, la seule chose qu'elle souhaitait était de le garder pour elle. L'étouffer dans ses bras. Il avait quinze ans et elle l'aimait comme un nourrisson dans une relation fusionnelle, loin des autres et du reste du monde.
    Il fallait qu'il se libère." (p.191)

     

     

    "Les gosses n'étaient pas toujours en sécurité dans leur maison, car c'était là que pour certains leur vie se faisait bousiller à jamais. Une violence sans témoins, bien calfeutrée derrière les doubles rideaux." (p.223)

    "La famille, ce havre de sécurité, est en même temps le lieu de la violence extrême."

    "Il s'en était tenu à un fil. A une main levée dans cette nuit d'hiver. Au courage d'un garçon qui avait refusé le carnage au péril de sa propre vie. Ce résistant s'appelait Henry-Pierre d'Archambaud. Un premier de la classe à la santé fragile. Un être transparent dont tout le monde s'était toujours moqué. Un figurant des matins lycéens qui, en une fraction de seconde, s'était métamorphosé en premier rôle.
    - Je ne suis pas un héros, Ed, juste un ami."

     

    (Un hiver en enfer de Jo Witek)

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  • planches extraites de l'Encyclopédie internationale Focus en 5 volumes (Bordas - 1968)

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