• Voter comme tout le monde

    « La participation à la citoyenneté revêt plusieurs formes. Dans le secteur du handicap et de la dépendance, on pense souvent aux droits civils et à la possibilité de participer à la vie associative ou, de manière plus restrictive, à la vie d'un établissement dans lequel la personne peut vivre. Participer à la citoyenneté revient également à s'engager dans la vie sociale, à s'inscrire dans le tissu qui compose le collectif de la cité ; avoir des loisirs, aller chez le coiffeur, aller chez le médecin, pouvoir dépenser son argent dans des commerces, etc. Une autre interprétation de cette participation concerne l'exercice d'un mandat électoral ou un engagement syndical. Elle désigne aussi l'implication dans les médias et les réseaux sociaux. Enfin, elle comprend le droit de vote et la participation à la désignation des représentants politiques. » (p.21)

     

    « Le retrait systématique ou optionnel pour une catégorie de la population entre en contradiction avec le droit de vote au suffrage universel affirmé par la Déclaration Universelle des droits de l'homme (1948) dans son article 21. En 1991, l'Organisation des Nations Unies érige en principe numéro un "qu'aucune discrimination fondée sur la maladie mentale n'est admise" et que "toute personne atteinte de maladie mentale a le droit d'exercer tous les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels". » (p.38)

     

    Voter comme tout le monde

    « Tous ces acteurs veulent repositionner les personnes vivant avec un handicap non plus comme des objets de soins mais comme des sujets de droits et les réhabiliter dans toutes les dimensions de leur citoyenneté. » (p.40)

     

    « Ici, il semblerait que, pour le juge des tutelles, le désir de voter de la personne l'emportait sur la capacité de vote. Or, les médecins prenaient peu en compte ce souhait dans l'avais qu'ils remettaient au juge (Bosquet, Mahé, 2018). » (p.41)

     

    « Le travail d'Hélène Thomas montre, ensuite, que ce droit est également un symbole générationnel pour les personnes âgées qui ont pu vivre l'Occupation lors de la seconde guerre mondiale et genré pour les femmes âgées qui n'ont pas pu voter avant 1944 en France. » (p.41)

     

     

    « Une certaine similitude apparaît entre l'histoire de l'accès au vote des femmes et celle des personnes vivant avec un handicap. Cependant, cette dernière ne porterait pas tant sur le fait que les membres de ces deux catégories aient été accusés d'être influençables et manquants de discernement. Les catégories de genre et celles de handicap me semblent recouvrir des spécificités asymétriques relatives à la manière de justifier une difficulté de discernement ou d'influençabilité. Cette similitude porte plutôt sur le besoin d'une période d'apprentissage et le degré d'inclusion des personnes vivant avec un handicap dans les différents espaces composant le monde social. » (p.99)

     

     

    (Vote et handicap de Cyril DESJEUX)

     

    « Des noeuds dans mon cerveauCamoufler le dénuement »
    Partager via GmailGoogle Bookmarks Blogmarks

    Tags Tags : , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :