-
Ton apparence ne compte pas
« - Les autres jeunes, les profs, ils ne m’aimaient pas. Je n’avais pas ma place parmi eux.
- Écoute. » Danny a laissé tomber ce qu’il était en train de faire pour venir se planter à côté de moi.
(…)
Ton apparence ne compte pas, ma chérie. Peut-être que ces enfants se comportent d’une certaine manière mais il faut que tu leur laisses une chance. Mon plus jeune fils, Ben, a le syndrome de Down. Pourtant, il va à l’école et il a une tonne de copains. Alors ne laisse pas tomber, OK ? »
J’ai senti les larmes gonfler mes paupières et j’ai penché la tête pour qu’il ne les voie pas. Si Danny avait été mon père, les choses auraient été différentes.
« Tu vois, a-t-il poursuivi, le monde est grand et cet endroit est tout petit. Une petite ville, de petits esprits. Mais toi, tu peux être plus grande que ça. D’accord ? » Il a tapoté mon épaule avec sa grosse paluche, très gentiment. Je lui ai adressé un sourire à travers mes larmes et j’ai essuyé mes yeux avec la manche de mon pull. » (p.143-144)
« « Tu es parfaite, mon coeur. Tu es différente mais ça ne t’empêche pas d’être parfaite. Tu ne peux rien changer à ton apparence, ce n’est pas ta faute. Tu entends ce que je te dis, Rebecca ? Tu comprends ce que je suis en train de te dire ? »
Elle m’a dit que j’avais quelque chose, un syndrome. Je lui ai demandé si on pouvait l’attraper comme un rhume, par exemple, et si ça partait quand on grandissait.
Elle m’a répondu tristement : « Non. Non, mon coeur, je suis désolée. » Elle m’a dit que ça s’appelait Treacher Collins. Elle m’a expliqué que les os de mon visage ne s’étaient pas formés comme il le fallait quand j’étais dans le ventre de ma mère et que c’était la raison pour laquelle mon visage était un peu différent.
(…)
Même si elle m’avait expliqué ce qui n’allait pas, même si elle avait donné un nom à cette chose, même si elle m’avait dit que je n’étais pas la seule à devoir endurer cela, Les Parents avaient déjà décidé depuis longtemps de mon sort et je portais leur dégoût de moi comme une marque au fer rouge. » (p.206-207)
(Des bleus au coeur de Louisa REID)
Tags : marginalité, apparence, différence, discrimination, monstruosité
-
Commentaires