• Racket

    "Elle avait entendu des enfants hurler comme elle dans la même situation, mais elle ne s'en était jamais mêlée, et aujourd'hui personne ne volait à son secours." (p.12) 

     

    "Mais ce jour-là, quand elle vit Sarah assise par terre plongée dans les comptes du magasin, Lucy se dit pour la première fois qu'elle ne voulait pas lui parler d'une histoire aussi grave. Elle ne voulait pas, mais surtout elle ne pouvait pas. Comme si ce qu'elle voulait dire était trop personnel, même pour en parler à sa mère.
    Grave ? Personnel ? Debout dans la cuisine au milieu de tant d'objets familiers entassés à la va-vite, comme d'habitude, toute cette histoire semblait idiote. Trois filles qui en taquinent une quatrième pour s'amuser un peu. Voilà de quoi aurait l'air son histoire, non ? Qui donc la prendrait au sérieux ?
    Pendant un quart de seconde Lucy se demanda si la scène du hangar à vélo était vraiment arrivée. Ou du moins si elle avait été aussi horrible que dans son souvenir. Ce n'était pas possible, hein ?" (p.31) 

     

     

    "Elle ne pourrait pas supporter une autre humiliation de ce genre, elle le savait.
    Elle aurait pu résister aux ridicules prises de catch et aux pinçons lamentables de Fattant. Aux méchancetés de cette saleté de Simpson. Elle pouvait même résister aux menaces de Prosser, et à ses minables tours de cochon.
    Mais elle ne pouvait pas supporter d'être ridiculisée devant tout le monde, ni d'entendre rire à ces imbécilités débitées sur son père et sa mère. Et pire que tout, elle ne pouvait pas supporter l'idée de voir les mots d'Angus en vitrine. Ce n'était pas parce qu'Angus les avait écrits, ou qu'ils venaient d'un garçon - au fond de son cœur, elle en était flattée. Mais ils étaient personnels. Ils ne concernaient personne. Ils étaient à elle. Pour elle. Les autres n'avaient pas à les lire ni à les commenter. Et c'était parce qu'ils étaient personnels que tout le monde rirait de les voir, et qu'on se moquerait d'elle.
    Elle détestait Mélanie à cause de ça." (p.85) 

     

    "Un lourd silence tomba dans la pièce.
    Puis la colère de Jack déborda. "Ce ne sont pas que des cadeaux que cette misérable fille leur prend. pas des objets. C'est le présent. Le moment présent. Tout ce qu'ils possèdent, Bon Dieu ! C''est ça le vrai crime." (p.115) 

     

    "- Comme ça tout le monde saura.
    - Ils savent déjà, remarqua Angus.
    - Mais pas comme ça. Elle nous prend un par un, non ? Et aucun de nous ne vient le raconter d'un coup à tous les autres. Et nous ne tentons jamais rien contre elle tous ensemble." (p.138) 

     

    "NOTRE SORT
    Poème-Enigme
    de Claire Tonks

    Matins clairs où l'on arrive à l'école
    Egayée par la journée qui vient, mais là
    Lorgnant par-dessus le portail
    Attend une brute et ses deux amies
    Non personne ne leur échappe jamais
    Impossible je le sais. Alors
    Envolée la gaieté.

    Peur, peur panique quand
    Réfugiées derrière le hangar à vélos des
    Ordres fixent notre sort :
    "Si demain tu ne nous apportes pas des cadeaux
    S'ils ne sont pas flambants neufs
    En mauvais état, tu finiras, toi,
    Rappelle-toi qu'on te tient dans nos griffes." (p.145) 

     

    (Racket d'Aidan Chambers)

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