• Des fautes de goût

    "Je viens d'une famille où l'on dit "la maison à mon cousin" ou "la valise à ma soeur". Où on dit "tata Nadine" et "tonton Jacques". Regarde qu'est-ce que je fais. On va sur Paris ou sur Chalon. On mange chaque soir à heure fixe devant le journal télévisé. Que les choses soient bien claires.

     

    Des fautes de goût

     Quand j'ai rencontré William, j'ai découvert un univers dont j'ignorais les usages comme les interdits. Il me reprenait, avec douceur, quand je faisais des fautes. Plus tard, il m'a félicitée pour mes progrès, je lisais des dizaines de livres et j'apprenais vite. Il était fier de moi. Quand Sonia est née, ou plutôt quand elle a commencé à prononcer ses premiers mots, il m'a dit qu'il était hors de question qu'elle appelle ma mère "mémé", ou qu'elle dise "tonton Thierry" à propos de mon frère. Les règles ont été posées. Nous avons élevé nos enfants dans la langue qui est la sienne. Ils disent "grand-mère" et "grand-père", ils vont à Paris, chez le coiffeur, ils déjeunent ou dînent, mais ne mangent jamais." (p.68)

       

    (Les loyautés de Delphine de VIGAN)

     

     

     

    « Nous ne sommes pas sous-développés Quand on ne dit pas oui, c'est non »
    Partager via GmailGoogle Bookmarks Blogmarks

    Tags Tags : , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :