• D’une prison à une autre

    « Quand un garçon naît, c’est la fête, on dit qu’un champion est né.

     Quand c’est une fille, on dit que ce n’est pas grave, la prochaine fois, ce sera un garçon.

      Mariam voit ses frères courir, sortir dans la cour et jouer avec des cousins et des voisins.

     - Moi on me dit de rester assise et de ne pas bouger.

     Pourquoi eux, ils peuvent faire tout ça ?

     - Ce sont des garçons. Tiens, va ranger ce bazar. » (p.12)

       

    « - Jouer avec des filles, ce n’est pas bien pour tes frères. Ils doivent être de vrais hommes. Et toi, tu dois être exemplaire.

     - C’est quoi être exemplaire ?

     - Tu dois cacher ton visage. Aucun homme ne doit le voir.

     Et si d’autres filles laissent dépasser une mèche de cheveux ou un bout de visage : réprimande-les.

     - Pourquoi ?

     - Parce que c’est bon pour ta réputation. Tu dois montrée que tu es très attachée aux traditions. La réputation se travaille dès le plus jeune âge.

     - Pourquoi ?

     - Il faut tout faire pour que les gens parlent bien de toi, sinon on ne te trouvera jamais un mari. » (p.13)

       

    « Ce que recherche un homme, ce n’est pas une femme forte ou intelligente, c’est une femme qui respecte les traditions et qui obéit. » (p.14) 

    D’une prison à une autre

      

    « A l’école, j’ai souvent vu des filles arriver avec des marques de coups, des bleus.

     Elles les cachaient, non pas pour couvrir les auteurs des coups, mais parce qu’elles avaient honte d’avoir été punies : cela voulait dire qu’elles avaient désobéi.

     Elles pensent que si elles sont battues, c’est pour être élevées, c’est pour leur bien. » (p.15)

       

    « C’est très compliqué de manger avec un niqab. Mais la plupart des Saoudiennes en se livrant à des acrobaties, y parviennent. » (p.22)

     

     « - écoute, jeune fille… on vit dans une société traditionnelle, on ne peut pas faire n’importe quoi… C’est pour te protéger, tu comprends ?

     Alors ça ira pour cette fois, mais fais attention.

      

     Mais le 1er novembre 2016, la vie de Mariam bascule. Elle est arrêtée et envoyée dans un centre de détention. C’est son père qui a demandé à la police de l’arrêter.

     

    Son crime ? Elle avait refusé de lui obéir. » (p.23)

      

     « Depuis plusieurs semaines, Mariam était entrée en conflit avec l’un de ses frères. Il ne voulait pas qu’elle aille rendre visite à sa grande sœur, mariée, qui vit dans une autre ville.

     Mariam insiste.

     Il la bat et l’insulte.

     Mariam décide alors, contre la volonté de son père, de déposer plainte contre son frère.

     Elle est accusée de désobéissance parentale. » (p.24)

      

     « Si ma famille choisit pour moi, ce sera quelqu’un qui pense comme eux. Je passerai d’une prison à une autre. » (p.25)

     

      (« Au royaume du flirt interdit » de Julie LERAT et Léon MARET in TOPO n°8)

     

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