• « Comme un homme »

     

    « Papa m’a dit cent fois qu’un garçon, ça règle ses comptes tout seul, que ça doit savoir se débrouiller, « comme un homme » il a dit. » (p.5-6)

     

     

     

    « Au bahut j'esquive toute la journée. Je suis devenu expert dans l'art de me rendre invisible une fois sorti de la salle de cours. Je ne me change pas dans les vestiaires mais dans les toilettes du bâtiment des sciences, je ne passe pas par le grand hall si j'en aperçois un de la bande, je connais à peu près toutes les issues du collège et je traîne pas sous le préau ni vers le terrain de basket, je passe la plupart des récrés dans un couloir du troisième étage, assis par terre à attendre que ça sonne pour rejoindre la classe. Mais ça suffit pas. Parce que si c'est pas dans les vestiaires, c'est dans un coin du gymnase, si c'est pas dans le hall, c'est sur le chemin de l'arrêt de bus, si c'est pas dans le couloir du troisième, c'est dans n'importe quel autre, comme si tous les chemins me menaient à la peine. » (p.22-23)

     

    « Comme un homme »

     

    « Mais on s’y fait Sarah, à ce monde qui cogne et qui heurte, c’est celui dont on avait peur la nuit quand on était petits. Quand ma mère me disait que les monstres n’existaient pas, que fallait pas avoir peur, c’était pas vrai Sarah. Ces monstres-là, ils existent, moi j’en ai rencontré. On s’y fait et c’est le pire, on s’habitue à tout.

     

    J’ai honte, je n’ose pas la regarder, j’essaie de me redresser. Elle me redemande si ça va. Non, ça va pas, mais j’ai pris l’habitude. » (p.21)

     

     

     

    « Vincent m’interpelle à nouveau :

     

    - Et ça fait quoi d’être une fiotte ?

     

    Les larmes me montent aux yeux. C'est nerveux. Comme quand quelqu'un t'engueule mais que tu trouves pas les mots pour te justifier. J'aimerais gueuler que merde, ça suffit, qu'est ce que je t'ai fait, putain? Pourquoi tu me fais chier comme ça? Et pourquoi ça t'intéresse tant que j'sois pédé ou pas? Franchement, ça va continuer encore longtemps? T'as pas autre chose à foutre? » (p.15)

     

     

     

    (A copier 100 fois d’Antoine DOLE)

     

    « Nous autres, les gitansLa liberté de penser »
    Partager via GmailGoogle Bookmarks Blogmarks

    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :