• Accessibilité ou confidentialité ?

     « Ces personnes vivant avec une altération neuro-développementale, neurodégénérative, intellectuelle, psychique et/ou cognitive ont comme point commun d'avoir une autonomie décisionnelle que je qualifie d'altérée ; elles se caractérisent par un processus d'autodétermination qui ne leur permet pas toujours de faire des choix, ou seulement partiellement ou de manière aléatoire, au regard de l'appréhension qu'elles ont de leur environnement dans une situation donnée.

    (...)

    Cependant, cette altération existe également pour des personnes qui n'ont pas été catégorisées avec une déficience, une incapacité, un désavantage ou un trouble spécifique. » (p.22)

     

    « L'article 64 du Code électoral modifié par la loi de 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées autorise "tout électeur atteint d'infirmité certaine et le mettant dans l'impossibilité d'introduire son bulletin dans l'enveloppe et de glisser celle-ci dans l'urne ou de faire fonctionner la machine à voter" de se faire assister par un électeur de son choix. En outre, si la personne se retrouve dans l'impossibilité de signer, elle peut également se faire aider.

    (...)

    Ce tiers est une aide humaine qui vient compenser les conséquences d'une situation de handicap. Les besoins en aide humaine pour aller voter sont différents selon que les difficultés surviennent à la naissance ou sont acquises avant ou après 60 ans. » (p.25)

     

    Accessibilité ou confidentialité ?

    « Dans le cadre du vote, et plus largement dans le cadre de toutes relations sociales, cette perception trouve ses limites dans la mesure où une personne qui vote, quelle que soit sa situation, est également prise dans un jeu d'interactions, d'influences, et dans un système de contraintes qui entremêlent des êtres humains.

    En effet, "nous sommes tous socialement incorporés, dans un réseau de soutien, même quand nous cherchons à nous émanciper de notre environnement social. Ces soutiens ne se limitent pas à la prise de décision ; ils valorisent notre identité personnelle (Quinn, 2018)". » (p.27)

     

    « Cette perception revient à gripper les leviers d'action favorisant l'accessibilité au vote pour toutes les personnes, et plus particulièrement celles en tutelle nécessitant une aide humaine. En creux, cette option continue à exclure une partie de la population du vote et ne reconnaît pas l'intersectionnalité des handicaps. » (p.28)

     

    « L'acte de vote superpose au moins deux registres de l'autonomie : le fait de compenser une limite strictement physique (impossibilité de donner sa carte) et le fait d'accompagner une décision.

    Ce second registre implique éventuellement de compenser une limite physique (mettre l'enveloppe dans l'urne), mais il inclut également un partage du choix politique avec une tierce personne. Dans cet exemple et dans le cadre des élections, l'autonomie fonctionnelle relève du registre professionnel et l'autonomie décisionnelle relève de la sphère privée. » (p.57)

     

    « Ces possibilités d’expression questionnent au moins une composante de la démocratie : le rôle de l’influençabilité. Elles viennent également redéfinir la manière dont on peut se représenter l’individualité du vote. » (p.93)

     

    (Vote et handicap de Cyril DESJEUX)

     

    « La démocratie égalitaristeLe déterminisme social »
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