• Un déchet humain

     

    « Cette expression contrite de mauvaise conscience et de désespoir.

     

    Ce regard, c'est celui de quelqu'un qui est acculé et qui a peur...

     

    Il obéit à un ordre, c'est tout. Et il sait ce qu'il lui en coûtera s'il n'obéit pas... » (p.25-26)

     

     

     

    « - J... J'ai rien dit !! Croyez-moi !!

     

    - Ta gueule ! T'avais qu'à pas t'faire piquer !! Et puis d'abord, t'es passé d'vant le détecteur ! Pourquoi tu crois qu'ils t'ont chopé !? C'est ton attitude, Ducon !!

     

    T'es incurable, mec, y'a rien à faire... On n'a plus qu'à t'foutre la bite à l'air... et voir c'que les filles en pensent.

     

    - Wow ! J'veux voir ça !!

     

    - Non... pas ça !! Lâchez-moi !!

     

    - « Pas ça !! Lâchez-moi !! » Ha ha !

     

    - Ben non, on va pas te lâcher.

     

    - Arrêteez !!

     

    - Aaah, dégueulasse !!

     

    - Regardez-moi c'te tarlouze !!

     

    -Enfin, c'est fun, j'prends une p'tite photo.

     

    - Ouais.

     

    - Kamoi. Si jamais on a des emmerdes avec les flics, ou les profs... j'te crève. Pigé !?

     

    - Shimoyama... j'ai rien dit...

     

    - Oh, mais il insiste, putain ! Tu cherches vraiment à c'qu'on t'fasse le cendrier !

     

    - !! Hiii !! NOOOOON !!

     

    - Fous pas l'camp !!

     

    - T'aime ça, toi aussi, avoue ?

     

    - Interdiction de jeter des mégots sur la voie publique...

     

    - C'est ça ! Fumons écolo !!

     

    - RR – RHA – HAA- AAA – AAA – AA !!!

     

     

     

    (...)

     

     

     

    4 ans ont passé depuis... et mes brûlures me lancent encore !

     

    Impossible d'oublier...

     

    Les dents de devant cassées... mon œil droit presque aveugle... bouclé une demi-journée dans un vestiaire métallique... forcé à boire dans la cuvette des chiottes... emmené au poste pour vol à l'étalage... obligé de renoncer à mes études...

     

    Et cette haine... sans borne... du genre humain !! » (p.36-43)

     

     

     

    « Mourir... qu'est-ce que ça veut dire ? Que... que tout s'en va, disparaît... rêves... espoirs... avenir... passé... Tout... s'évanouit proprement... même cet abominable passé...

     

    Vieux torchons... déchets de bouffe... bestioles... merdes de chien... cuvettes de chiottes... sacs de sable.... mon existence et mon caractère totalement bafoués, c'était comme si j'étais devenu un déchet humain...

     

    Alors que je me relevais à peine de cette vie infernale... alors que je retrouvais tant bien que mal ma normalité... est-ce que j'ai pas assez souffert comme ça !? » (p.50-51)

     

    Un déchet humain

     

    « - T'as pas idée, hein, de ce que j'ai pu en chier... à cause des photos que t'as envoyées, après ça !?

     

    Tout le bahut se foutait de moi, j'me faisais même tabasser par des mecs que j'connaissais pas !!

     

    - Je... je...

     

    - J'avais peur de toute la ville, j'pouvais plus sortir !!

     

    - Je... je... mais je... Je me souviens de rien !!

     

    - Te fous pas d'moi !!!

     

    Dix mois ! Ça a duré dix mois, que j'croyais tous les jours que j'allais crever !!

     

    Et maintenant, ça fait quatre ans que votre souvenir me hante !! Impossible d'y échapper !!

     

    Et tu m'dis qu't'as oublié ! Tu t'fous d'ma gueule ?!

     

    Et si on faisait une petite vidéo où tu te fais troncher ? On pourra l'envoyer par mail !!

     

    - !!

     

    - Comme ça, tout le reste de ta vie, tu te souviendras... que j'étais un homme, et que j'ai existé !!

     

    - NNNOOOOOOOOOON !!! » (p.65-68)

     

     

     

    « - (à Shimoyama, devenu apprenti coiffeur) Le coup du cendrier, tu t'en souviens ?

     

    - O... oui.

     

    - Vous écrasiez vos clopes sur mon crâne tous les jours. Et voilà le résultat !! (Kamoi soulève un postiche-perruque pour révéler son cuir chevelu plein de cicatrices)

     

    Comment tu veux t'entraîner sur moi !? Hein !?

     

    - ...

     

    - Et il n'y a pas que le crâne.

     

    J'ai 4 fausses dents sur le devant... et l'oeil droit presque aveugle.

     

    Je suis encore suturé et brûlé de partout...

     

    Mais le plus grave, c'est dans ma tête !!

     

    Après tout ce que vous avez infligé à mon identité... j'ai touché le fond de l'humiliation... » (p.80-81)

     

     

     

    «  C'est le môme qui a piqué quelque chose au magasin, hier.

     

    (…)

     

    - Tu vas te laisser taper dessus encore longtemps !?

     

    Ou est-ce que tu te dis que tu te vengeras un jour... et qu'il suffit de serrer les dents en attendant ?

     

    Rien ne te garantit... que tu vivras jusque-là.

     

    Mettons même que tu deviennes fort et capable de te venger. A ce moment-là , les autres t'auront oublié... Quel intérêt y a-t-il à se venger d'eux, dans ces conditions ?

     

    Si tu as envie que ça change... c'est maintenant qu'il faut agir.

     

    Si tu dois péter les plombs un jour... autant que ça soit maintenant !

     

    Si tu veux combattre la fatalité... Fais-le maintenant. » (p.95-99)

     

     

     

    (Ikigami T.1 de Motorô MASE)

    « BouturesLutte »
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