• La surface

    "Bien entendu, elle avait eu, au long de sa carrière en Seine-Saint-Denis, beaucoup d'élèves noirs. Elle avait appris sur le tas, comme tous les profs lâchés dans cette arène, à faire la différence entre les Antillais et les Africains, à ne froisser les sensibilités ni des uns ni des autres, même quand elle devait aplanir les différends et interdire les insultes qui fusaient.
    "Esclaves", disaient en substance les Africains aux Antillais, "sauvages", répondaient les Antillais aux Africains, en termes moins choisis.
    Elle avait entendu le mot de "toubab", dont elle savait qu'il signifiait "Blanc", mais pas au juste dans quel pays.
    Elle portait comme tous les Français, le complexe de la colonisation tel un fardeau."

    "Et puis, il savait que des idées préconçues sont attachées à l'odeur des roux ou des Noirs. " La couleur et l'odeur, se disait-il, le racisme de bases des ignorants et des imbéciles. "   

    "Aurais-je été une autre, habillée autrement ? se demanda Catherine Tournant. Se peut-il que les vêtements agissent comme la peau ? Que la surface modifie l'intérieur au lieu de le cacher ? "   

     

    (Comment trouver l'amour à 50 ans quand on est parisienne (et autres questions capitales) de Pascal Morin)

    « MarineAfrique »
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