•  

    Pourquoi ?

     

     

     

    Pourquoi ?

     

    Pourquoi je ne peux pas être heureux ?

     

    Pourquoi ne puis-je me satisfaire de ma vie comme le font les autres ?

     

    Pourquoi rien ne m'apaise jamais ?

     

     

     

    Je n'en peux plus...

     

    La vie me pèse.

     

    J'aspire à un repos définitif.

     

    Ne plus avoir l'impression de toujours me battre en vain.

     

    Qu'est-ce qui me retient encore ici-bas ?

     

     

     

    Je ne veux plus me mentir.

     

    J'ai trop joué la comédie.

     

    J'étais si fier de mon masque impénétrable.

     

    Mais je refuse de m'attacher à quiconque risquerait de percer mon secret, de découvrir que je suis quelqu'un d'autre.

     

    Je n'ai pas d'amis. Je les repousse, je fuis devant le danger que représen-terait quelqu'un que j'admire, à qui je tiens, comme un frère... et qui un jour, quand je ne m'y attendrai pas, que je baisserai la garde, me fera mal.

     

     

     

    Je me sens seul aujourd'hui.

     

    Pourquoi ça fait si mal ?

     

    N'ai-je pas toujours rêvé de cette indépendance, cette liberté sans entraves ? Ne plus penser aux autres, si mesquins, hypocrites, lâches, sournois, faibles...

     

    Seul, je ne risque rien.

     

    Alors pourquoi, aujourd'hui, cette lassitude, ce dégoût de la vie ?

     

    Comme si plus rien n'avait d'intérêt, de sens...

     

     

     

    Je n'ai pourtant pas toujours été ainsi.

     

    J'ai bien dû aimer la vie pour en arriver là ?

     

    Pourquoi cette boule dans la gorge, cette envie de crier, de pleurer sans raison aucune ?

     

    Depuis quand je résiste ?

     

     

     

    ***

     

     

     

     

     

    Je ne me souviens pas de mon enfance... ou si peu...

     

    L'insouciance, la transparence, le rire, la légèreté, la confiance, l'innocence... c'est si loin tout ça...

     

    Je ne me souviens même pas à quoi ça ressemblait.

     

     

     

    J'aimerais tant me sentir libre...

     

    J'aimerais tant ne plus m'embarrasser de questions, ne plus ressasser sans cesse cette rancune tenace et cette haine venue du fond des temps qui porte son ombre sur chaque sourire.

     

     

     

    « Aide-moi !

     

    S'il te plaît...

     

    Il fait trop noir ici.

     

    Il fait si froid...

     

    Aide-moi !

     

    Je veux ma maman !!! »

     

     

     

    Qui est ce petit garçon qui me fixe de ses yeux sans flamme ?

     

    Il a l'air tellement triste, tellement seul.

     

    On dirait qu'il a peur.

     

    On dirait qu'il souffre.

     

    Il hante mes nuits depuis tellement longtemps...

     

     

     

    Mais pourquoi moi ?

     

    Pourquoi m'appelle-t-il à l'aide comme si j'étais son dernier espoir ?

     

    Pourquoi m'appelle-t-il à l'aide alors que je ne le connais pas ?

     

    Qui est-il ?

     

    Ces yeux vides...

     

     

     

    « Tu sais ce qu'il faut faire.

     

    Tu sais ce qu'il faut dire.

     

    Toi seul le sais.

     

    Toi seul peux me comprendre.

     

    Toi seul sais ce que je ressens.

     

    Toi seul sais ce qui me manque.

     

    J'ai attendu si longtemps que tu m'entendes enfin... »

     

     

     

    A l'évocation de ces mots qui résonnent dans mon esprit, un cyclone d'émotions violentes remonte du fond de mon âme.

     

    Je vomis un torrent de larmes ininterrompues qui me noient et m'abrutissent.

     

    Je ne sais plus qui je suis.

     

    Je ne suis plus qu'une boule de douleur pure.

     

    Une boule de colère, de rage.

     

    Je voudrais hurler, griffer, déchirer ce rideau opaque qui m'empêche de contempler la lumière du monde depuis trop longtemps.

     

     

     

    Je n'ai pu en toucher du doigt qu'un pâle reflet.

     

    Toujours en décalage, toujours en retrait, refusant de participer à cette comédie à laquelle on m'invitait.

     

    Je me voulais fort pour prouver à la vie qu'elle ne pouvait plus m'atteindre.

     

    Je croyais qu'en étouffant l'horreur, celle-ci mourrait...

     

    Je ne pouvais pas deviner que c'est elle qui m'étoufferait.

     

     

     

    ***

     

     

     

    J'aurais tellement aimé vivre... comme tout le monde.

     

    Être heureux... parce qu'on a droit au bonheur sur Terre.

     

     

     

    « Il n'est pas trop tard...

     

    Tu as fait le plus dur.

     

    Le chemin n'est plus très long.

     

    Tu aperçois la lumière au bout ?

     

    Et les silhouettes qui attendent ton retour ?

     

    Ce sont les gens qui tiennent à toi.

     

    Ce sont les gens qui t'aiment.

     

    Accepte de prendre la main qu'ils te tendent.

     

    Même si tu as toujours voulu leur cacher ta douleur, ils ont deviné le petit garçon en toi qu'ils ont essayé de protéger, peut-être trop maladroitement.

     

     

     

    Ne sois pas trop dur avec toi-même.

     

    Prends conscience de la personne incroyablement belle que tu es devenu.

     

    Tu as su la nourrir malgré tout et elle a grandi toutes ces années par ta simple volonté.

     

    Tu as choisi de faire du petit garçon un homme bon malgré tout ce que tu as subi et enduré.

     

    Tu as fait preuve de tant de force...

     

    Merci d'exister. »

     

     

     

     

     

    Le 19 mai 2017

     

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  • Coiffes

    planche extraite du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

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  • « - Écoute, maman. Quand on te regardera comme un animal curieux à longueur de journée, tu comprendras... Quitte à être voyant, autant l'être vraiment !

    Bouli refuse de se fondre dans le décor. Son handicap et sa prothèse roulante sont suffisamment présents pour qu'il n'essaie pas de passer inaperçu.

    Alors il choisit le contre-pied pour éliminer l'adversaire.

     

    Un ovni bariolé

     

    Bouli est un ovni bariolé dans la grisaille du collège? Bouli est le type qui se balade dans une tenue extravagante.

    Il n'est plus ce garçon handicapé qu'on plaint par-derrière en faisant semblant de ne pas s'en apercevoir par-devant. » (p.147-148)

     

    (Désobéis ! De Christophe LEON) 

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  • Blasons

    planche extraite du Nouveau Petit Larousse illustré (1938)

    Blasons

    Blasons

    planches extraites du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

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  • « Depuis le jour où je l'avais rencontrée, j'avais été apparemment l'esclave de Tulipe.

     

    L'esclave de Tulipe

     

    Tout ce que j'avais dit, tout ce que j'avais fait, je l'avais dit et fait en pensant à elle. Comme on ramène inlassablement sa langue sur une dent qui bouge, toutes mes pensées me ramenaient toujours à elle. Je ne communiquait pratiquement plus avec mes parents. Je m'étais complètement détachée de Julius. Je n'avais pas d'amis.

    Pendant tout ce temps, je n'avais été disponible que pour Tulipe. » (p.135)

     

    (Mon amitié avec Tulipe d'Anne FINE)

     

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  • Cisailles


    planche extraite du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

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  • planche extraite du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

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