• Une particularité comme une autre

     

    « Il n'était plus question de reculer. Il allait devoir le lui dire. Et ce serait la première fois qu’il prononcerait ces mots. Solomon était gay et en avait pris conscience depuis l’âge de douze ans. Oh, ça n’avait pas été bien compliqué : un jour, il avait tout bonnement constaté qu’il préférait les garçons. À cet âge-là, c’était aussi simple que ça. Il ne se préoccupait pas du jugement qu’on pouvait porter sur lui: vu qu’il n’avait aucune intention de quitter la maison, il n’aurait jamais à évoquer publiquement sa préférence. » (p.95)

     

     

     

    «  - Et ils sont au courant ? Je veux dire... que tu es gay ?

     

    - Je ne veux pas les embêter avec ça. De toute façon, on ne peut pas dire que ça ait beaucoup d'influence sur notre existence.

     

    - Mais c'est un aspect important de ta personnalité, non ?

     

    - C'est vrai, mais je ne leur mens pas non plus.

     

    - Quand est-ce que tu as su ?

     

    - Quand j'avais douze ans. Du jour au lendemain, j'ai compris que j'étais différent de mes copains.

     

    - Tu veux dire que tu as réalisé que tu préférais les garçons .

     

    - C'est bien plus qu'une simple préférence. Plutôt une particularité, comme avoir les yeux bleus ou les cheveux bruns. Sauf que je ne pouvais pas l'identifier avant de comprendre de quoi il s'agissait.

     

    - Au fond, c'est exactement comme être hétéro. Sauf que moi, je n'ai jamais eu besoin de me cacher ni de sortir du placard.

     

    - Voilà, tu as tout compris. » (p.103-104)

     

    Une particularité comme une autre

     

    « - Je suis tellement heureuse pour vous !

     

    - Attends, ne t'emballe pas. Ce n'est pas aussi simple que ça. Il est hétéro.

     

    - Ah, je vois. Je suppose que tous les garçons gays sont confrontés au même problème. Il n'est pas évident de savoir qui joue dans son équipe. Ce doit être épuisant.

     

    - De toute façon, je ne veux pas faire de la peine à Lisa.

     

    - Évidemment. Elle a été si gentille avec toi. Mais tu es sûr qu'il n'est pas... comment dire... intéressé par toi ?

     

    - Oui, ça, j'en suis certain.

     

    - Je ne sais pas trop quoi te répondre. Il me semble étrange qu'un garçon hétéro passe tout son temps avec un garçon gay... Oh, et puis non, qu'est-ce que je raconte ? C'est un préjugé parfaitement stupide !

     

    - Merci d'avoir rectifié, dit Solomon en la gratifiant d'un sourire. » (p.234)

     

     

     

    «  - Je ne veux pas continuer à vous cacher qui je suis vraiment, même s'il ne s'agit que d'un détail. Parce que ce détail fait partie de moi.

     

    - Mais de quoi tu parles à la fin ? demanda Valérie.

     

    - En fait, je crois que vous le savez déjà.

     

    Solomon n'avait pas toujours eu de la chance. Il souffrait d'anxiété pathologique, avait l'estomac fragile et il était tombé amoureux de son meilleur ami hétéro. Mais du côté parents, il avait gagné le gros lot. Il avait souvent imaginé leur réaction à l'instant où il leur révélerait enfin son secret. Ils l'assureraient que ça n'avait pas d'importance. Que ça ne changeait strictement rien. Qu'ils l'aimaient comme il était. Que rien ni personne n'y pourrait jamais rien changer.

     

    Et c'est très exactement ce qu'ils firent. » (p.237)

     

     

     

    « - Hier, quand je suis arrivé chez Solomon à l'improviste, il se baignait tout nu. Alors j'ai enlevé mes vêtements et j'ai sauté dans la piscine. J'ai pensé que ça pouvait être amusant.

     

    - Il faut croire que tu te trompais.

     

    - Ben, je croyais que ça ne le dérangerait pas. Tu sais bien que je ne suis pas pudique. Pendant toute la saison de water-polo, je porte des slips de bain moulants devant de parfaits inconnus.

     

    - Mais il est gay, Clark. Tu ne peux pas enlever tes vêtements devant un garçon qui craque pour les garçons !

     

    Tu es qui, toi, pour me faire la morale ? Ma grand-mère ? Sol est gay, c'est un fait, mais ça ne veut pas dire qu'il fantasme sur tous les mecs ! » (p.240-241)

     

     

     

    (Phobie douce de John Corey WHALEY)

     

     

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