• Trahison

     

    « Je pense à ce qui s'est passé ces derniers jours. C'est à cause de Marina si je suis partie. On était amies depuis le CM1, on dessinait des bandes dessinées, on jouait des pièces de théâtre ensemble. On avait inventé notre propre langue. Les autres se moquaient de nous, mais on s'en fichait parce qu'on était deux. Le reste du monde ne pouvait rien contre nous.

     

    Tout a changé à cause de la troisième B.

     

    (…)

     

    Marina a commencé à porter des vêtements plus branchés et à écouter d'autres styles de musique. Ses jeans sont devenus plus moulants, elle s'est mise à faire ses achats dans des boutiques de fringues de marque, et elle a troqué sa vieille besace couverte d'écussons de groupes de folk contre un sac en cuir avec des coutures dorées qu'elle tient dans le creux de son bras. Elle n'avait plus envie d'écouter de la musique ou d'aller au cinéma avec moi, elle préférait parler de garçons, faire du shopping et lire des magazines idiots avec ses nouvelles copines. Elle critiquait tout ce que je faisais, la musique que j'écoutais, ma coiffure approximative, mes vêtements.

     

    Elle me renvoyait au visage le fait que mes goûts n'étaient pas du tout en phase avec ceux des autres élèves. Quand elle s'est mise à se moquer de moi, j'ai compris que quelque chose d'important s'était brisé. Elle n'était plus seulement amie avec les autres filles : elle était devenue une autre fille. Elle était devenue ce qu'on avait toujours détesté. » (p.13-15)

    Trahison

     

     

     

    « Jusqu'à présent, ni l'une ni l'autre n'était devenue un souffre-douleur parce qu'à deux, on se soutenait. Maintenant qu'elle était passée de l'autre côté, Marina devenait le bourreau absolu, car elle devait faire ses preuves. Elle était plus cruelle que les filles cruelles, plus intolérante et plus insensible. Et moi j'étais la victime idéale. » (p.15)

     

     

     

    « Parfois, on veut faire plaisir à ses parents, ou bien faire comme tout le monde. Et on se laisse enfermer dans une vie qui ne nous ressemble pas. » (p.71)

     

     

     

    « - Ce n'est pas en restant enfermée ici que tu vas résoudre les choses.

     

    (…)

     

    - Ah mais je n'avais pas l'intention de résoudre quoi que ce soit. Je voulais juste partir. (…)

     

    Je sais bien que tu as raison. Mais ici je suis loin des idiots du collège.

     

    - Mais les idiots du collège seront toujours idiots quand tu sortiras. En restant ici, tu les laisses gagner, c'est tout. » (p.94)

     

     

     

    (Ma fugue chez moi de Coline Pierré)

     

    « Que nous apprennent les fous ?Bizarre »
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