• Fruits et baies

    Fruits et baies

    Fruits et baies

    planches extraites de l'Encyclopédie internationale Focus en 5 volumes (Bordas - 1968)

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    Faire croire n'importe quoi

    « Les sectes sont vachement nombreuses. C'est dingue ce qu'il y a de gens à la recherche d'idéaux et de raisons de vivre. Beaucoup aussi sont naïfs ou fragiles... Pour les attirer, les sectes les manipulent, leur bourrent le crâne. Il y a des techniques pour, et même du matériel, par exemple des électromètres. (...) Des appareils qu'on appelait dans le temps "détecteurs de mensonges". Grâce à eux, les sectes font semblant de psychanalyser leurs adeptes, de trouver ce qui ne va pas dans leur tête. Tu comprends : quand on aborde des sujets sensibles, le cerveau réagit, l'électromètre aussi, les aiguilles bougent. A partir de là, on peut faire croire n'importe quoi." (p.33)

     

     

     

    (L'année du diable de Bertrand Solet)

     

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    « - A cette époque, nous espérions que tu orienterais ta vie autrement...

     

    - Comment cela ? Vous vouliez que je devienne machiniste ?

     

    - Günther, Tim, laissez tomber !

     

    - Mais non, maman, laisse dire à papa ce qu'il a sur le cœur.

     

    - Non, je ne souhaitais pas que tu deviennes machiniste, mais je ne pensais pas qu'un jour... tu vivrais avec un homosexuel...

     

    - Cet homosexuel comme tu l'appelles, est la personne que j'aime parce que je suis pédé comme lui... Quand comprendras-tu cela ?

     

    - Tim, nous acceptons que tu mènes la vie que tu veux... finalement tu es une grande personne... tu sais ce que tu fais.

     

    - Pas du tout ! Vous ne l'acceptez pas... pourquoi n'êtes-vous jamais venus chez nous ?

     

    - Que nous admettions ton genre de vie ne veut pas forcément dire que nous l'approuvions ! » (p.11)

     

     

    L'intolérance tue

     

     

     

    « Beaucoup d'entre nous n'ont pas de relation stable, mais les hétérosexuels aussi. Si les homosexuels multiplient les aventures c'est à cause des voisins, des collègues, des parents qui nous méprisent. Ce sont des gens comme toi qui nous forcent à vivre notre sexualité dans le secret ! »

     

     

     

    « ... Qui dira la douleur de perdre cinq, dix amis, nos amis de rencontre ou de longue date... qui dira qu'il faut porter ce chagrin et continuer de vivre... pour en enterrer d'autres.

     

    Si je ne meurs pas du sida, je mourrai parce qu'on me quitte... La solitude sera ma mort. » (p.58)

     

     

     

    « Lisa avait le sida mais c'est l'intolérance qui l'a tuée... » (p.58)

     

     

     

    (L'avenir perdu d'Annie Goetzinger)

     

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  • Bizarre

     

    « Il paraît que je suis bizarre mais sympa. Tout le monde a un truc bizarre, non ? Axel qui passe son temps à tailler son crayon. Nathasha qui tombe dans les pommes une fois par jour. Azan qui se nettoie les mains avec du gel à chaque instant. Nina qui n'arrive pas à lire des mots super simples. Même Owen est bizarre à force d'être trop parfait. » (p.63)

     

     

     

    (Enzo, 11 ans, sixième 11 de Joëlle Ecormier)

     

     

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    « Je pense à ce qui s'est passé ces derniers jours. C'est à cause de Marina si je suis partie. On était amies depuis le CM1, on dessinait des bandes dessinées, on jouait des pièces de théâtre ensemble. On avait inventé notre propre langue. Les autres se moquaient de nous, mais on s'en fichait parce qu'on était deux. Le reste du monde ne pouvait rien contre nous.

     

    Tout a changé à cause de la troisième B.

     

    (…)

     

    Marina a commencé à porter des vêtements plus branchés et à écouter d'autres styles de musique. Ses jeans sont devenus plus moulants, elle s'est mise à faire ses achats dans des boutiques de fringues de marque, et elle a troqué sa vieille besace couverte d'écussons de groupes de folk contre un sac en cuir avec des coutures dorées qu'elle tient dans le creux de son bras. Elle n'avait plus envie d'écouter de la musique ou d'aller au cinéma avec moi, elle préférait parler de garçons, faire du shopping et lire des magazines idiots avec ses nouvelles copines. Elle critiquait tout ce que je faisais, la musique que j'écoutais, ma coiffure approximative, mes vêtements.

     

    Elle me renvoyait au visage le fait que mes goûts n'étaient pas du tout en phase avec ceux des autres élèves. Quand elle s'est mise à se moquer de moi, j'ai compris que quelque chose d'important s'était brisé. Elle n'était plus seulement amie avec les autres filles : elle était devenue une autre fille. Elle était devenue ce qu'on avait toujours détesté. » (p.13-15)

    Trahison

     

     

     

    « Jusqu'à présent, ni l'une ni l'autre n'était devenue un souffre-douleur parce qu'à deux, on se soutenait. Maintenant qu'elle était passée de l'autre côté, Marina devenait le bourreau absolu, car elle devait faire ses preuves. Elle était plus cruelle que les filles cruelles, plus intolérante et plus insensible. Et moi j'étais la victime idéale. » (p.15)

     

     

     

    « Parfois, on veut faire plaisir à ses parents, ou bien faire comme tout le monde. Et on se laisse enfermer dans une vie qui ne nous ressemble pas. » (p.71)

     

     

     

    « - Ce n'est pas en restant enfermée ici que tu vas résoudre les choses.

     

    (…)

     

    - Ah mais je n'avais pas l'intention de résoudre quoi que ce soit. Je voulais juste partir. (…)

     

    Je sais bien que tu as raison. Mais ici je suis loin des idiots du collège.

     

    - Mais les idiots du collège seront toujours idiots quand tu sortiras. En restant ici, tu les laisses gagner, c'est tout. » (p.94)

     

     

     

    (Ma fugue chez moi de Coline Pierré)

     

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    Les prophètes du quotidien

     

     

     

    L’avez-vous appris

     

    Ils sont parmi nous

     

    J’ai pris l’air surpris

     

    Les fous sont partout.

     

     

     

    Pourtant on les connaissait bien

     

    Inoffensifs et protégés

     

    Dans leur réserve on les retient

     

    Gaga, dingue, hystérique... piégés.

     

    Quel immeuble n’en avait un

     

    Qui réjouissait tout le quartier

     

    Un poète du petit matin

     

    Une folle ou un va-nu-pied.

     

     

     

     

     

    Que nous cachent les fous

     

    Sous ce sourire si doux?

     

    Leur logique dissout

     

    ... Des vérités dont on se fout.

     

     

     

     

     

    Échevelés, les yeux hagards

     

    De leur air vague ils parlent aux fleurs

     

    Se laissent porter par le hasard

     

    Mais qui divague distille la peur.

     

    Ils n’ont fait qu’accepter la part

     

    D’irrationnel qui est la leur

     

    Sagesse que trahit leur regard

     

    Leur paix et jamais la clameur.

     

     

     

     

     

    Que nous offrent les fous

     

    D’un geste d’homme saoul ?

     

    L’ordinaire qui échoue

     

    ... Aux vérités dont on se fout.

     

     

     

     

     

    Mais à la ceinture de chacun

     

    Pend un chapelet de manies

     

    Quand bien même si l’on se retient

     

    Il est fait de grains de folie.

     

    N’hésitez pas, tendez la main

     

    A celui qui dans le train dit

     

    Trop de misère, frères humains!”

     

    Clairvoyance n’est pas maladie.

     

     

     

     

     

     

     

    Que nous apprennent les fous

     

    Par leurs mots pleins de trous

     

    Et dont la parole moud

     

    Des vérités dont on se fout?

     

     

     

    La vérité des fous?

     

    ... C’est une sagesse dont on se fout...

     

    (Camille Léon)

     

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    « Demain c'est la rentrée, et pour Damien, c'est l'enfer. Il sait qu'au Collège il va retrouver Marilou. Il l'aime, il serait prêt à tout pour elle ! Et c'est bien le problème, car Marilou a toujours des "Même pas cap" à lui lancer, comme ça, pour le fun... » (résumé en quatrième de couverture)

     

    Décérébré

     

    « Chacun a commencé à s'installer sans faire attention aux autres et j'en ai profité pour déposer le plus discrètement possible la punaise au centre de la chaise du prof, pointe vers le haut.

     

    Puis, j'ai regagné ma place l'air de rien.

     

    Tandis que je déballais mes affaires, j'ai vu que Marilou me dévisageait avec son regard interrogateur.

     

    J'ai cligné de l’œil pour toute réponse, signe évident qu'une fois de plus je venais de me plier à sa volonté. »

     

     

     

    « - Je parie que t'es même pas cap de traverser !

     

    J'avais le cerveau anesthésié. Je ressemblais à un légume. Je me suis avancé vers la rambarde métallique d'un pas de zombie. Dans un même élan, Wallid et Nicolas se sont dressés en travers de ma route. Mais, tel le robot décérébré que j'étais devenu, je les ai écartés et j'ai foncé sur l'autoroute. » (p.28)

     

     

     

    « Et quand le pare-chocs m'a heurté de plein fouet, j'ai compris que, cette fois-ci, le jeu était allé beaucoup trop loin. » (p.29)

     

     

     

    (Même pas cap ! de Jean-Luc Luciani)

     

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    « Marie-Charlotte, je l'ai rencontrée un lundi midi à la cantine du collège.

     

    (…)

     

    Malgré l'humeur, la fatigue et ma faim, quand ça commence à s'agiter à la table en face, une table de sixièmes, je jette un coup d'oeil. Juste comme ça. (…)

     

    J'entends des ricanements, des chaises qui se poussent trop vite et raclent le sol bruyamment, et je vois que tous à la table, les gars, les filles, tous empêchent une fille, une sixième vu sa taille, de s'asseoir aux places vides. Et les mains vissées aux lanières de son cartable, avec son gros petit corps, la fille s'entête, on dirait qu'elle ne comprend pas.

     

    Des trucs comme ça, ça arrive tout le temps. Normalement, le ou la sixième finit par abandonner, ne vient plus à la cantine ou trouve une table où vont les comme lui ou elle, et on passe à autre chose. » (p.8-9)

     

     

    Du mauvais côté de sa carapace

     

     

    « Elle est venue vers moi, vers la chaise réservée à mes Nike, et elle a dit :

     

    - Pardon mais est-ce que s'il vous plaît je peux m'asseoir là ?

     

    (…)

     

    J'ai pensé à Amine, mon frère aîné qui est en prison et qui, dans les lettres qu'il écrit à ma mère, parle de sa solitude, et j'ai enlevé mes Nike de la chaise.

     

    Ensuite j'ai demandé son prénom à la fille.

     

    - Marie-Charlotte ??? En plus ?

     

    C'est tout ce que j'ai trouvé à lui dire.

     

    Un moment, j'ai eu peur qu'elle me réponde du tac au tac : En plus ? En plus de quoi ? En plus d'être moche ? En plus d'être grosse ? En plus d'être rousse ?

     

    (…)

     

    Mais elle a pas tiqué, elle n'a rien répondu du tout. Elle est restée muette, assise tout au bord de sa chaise à cause de son énorme cartable qu'elle avait laissé dans son dos. Elle gardait son manteau boutonné jusqu'au menton et je me suis demandé, pour la première fois, si elle faisait pas exprès d'être aussi débile. » (p.9-10)

     

     

     

    « Quelques semaines après ma rencontre avec la mère de Marie-Charlotte, je traverse le collège pour aller à mon cours de français, je suis en train de me dire que j'ai déjà faim quand j'ai l'oeil attiré par un attroupement : des élèves regardent quelque chose que je ne vois pas tout de suite, quelque chose que je ne comprends pas tout de suite même en m'approchant.

     

    C'est le cartable que je reconnais d'abord, cet affreux cartable trop lourd et qui d'ailleurs l'empêche de se relever du sol, parce que Marie-Charlotte est à quatre pattes.

     

    Le cartable s'est ouvert, des livres, des stylos se sont barrés. Je ne vois pas son visage, mais ce sont bien ses cheveux rouges. J'ai le temps de penser que sa mère a les mêmes. Et puis j'entends un abruti de sixième rire et je le vois l'empêcher de se relever quand elle essaye. Personne ne l'aide. Elle ressemble à une tortue tombée du mauvais côté de sa carapace et moi je n'arrive pas à faire un mouvement. Un autre abruti se penche sur elle, il fait une grimace en la reniflant, il dit que c'est vrai que les roux puent. Je ne vois toujours pas le visage de Marie-Charlotte mais je l'imagine très blanc, avec les taches de rousseur phosphorescentes presque, en panique. Certains élèves autour se marrent, d'autres se tirent, je crois, je ne suis pas sûr, en tout cas il n'y a toujours personne pour l'aider, pas plus moi qu'un(e) autre.

     

    Et puis elle essaye de se relever encore une fois et là, je vois le visage de Marie-Charlotte, et je sais qu'elle me voit, moi.

     

    Et que même si elle ne parle pas, elle m'appelle au secours.

     

    Alors, c'est comme un vent violent et chaud qui se lève dans moi, en une foulée je suis près d'elle et je la relève. » (p.33-34)

     

     

     

    (Au secours elle m'adore ! De Juliette Arnaud – Je bouquine n°356)

     

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  • Les équerres

    planche extraite du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

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    « Il a mimé l'ivresse :

     

    - Hips ! C'est chouette, un prof pompette !

     

    - Puisque tu m'y obliges, je vais mettre les points sur les i, a déclaré Sabine en se raclant la gorge. Ce matin, à sept heures, nous avons eu une réunion de crise en salle des profs. Le directeur nous a informés que l'ensemble des enseignants de l'établissement, et en particulier ceux qui figurent sur cette vidéo, sont désormais la risée de la ville. Quant à Mme Korweiler, elle est en arrêt maladie pour dépression. Elle sera absente pour trois mois au moins. A cause de vous. » (p.50)

     

     

    Tout est public sur les réseaux sociaux

     

     

    « Mais ça va beaucoup trop loin. Tout est public sur ON SHOW, et ça, c'est une affaire ultra privée. Pense à la dépression nerveuse de Mme Korweiler... » (p.65)

     

     

     

    « Eddie m'a donné un petit coup de coude. En face de nous, Ivo, notre génie universel, dormait à poings fermés, avachi sur le banc, la tête penchée en avant, la bouche légèrement ouverte. Retrouvant aussitôt la forme, Eddie a dégainé son iPod pour prendre une photo.

     

    (…)

     

    - Attends, ai-je soufflé, il manque quelque chose. (…)

     

    Je me suis tournée vers le comptoir et j'ai subtilisé, aussi discrètement que possible, deux bouteilles vides, une de vin et une de bière, que j'ai posées devant Ivo. (…)

     

    J'ai rempli un verre à pied de coca, et je l'ai installé dans la main molle qu'Ivo avait abandonnée sur la table. Trop fort ! Il a vraiment l'air d'un ivrogne qui ne comprend rien à ce qui lui arrive. » (p.93-94)

     

     

     

    « A cause de la publication de mes photos, Ivo n'allait plus en cours. Même si Eddie avait été complice de cette opération, j'en avais été l'instigatrice : c'est moi qui avait eu l'idée de mettre en scène les bouteilles de vin, c'est mon appareil qui avait pris les photos et c'est moi qui les avais postées. » (p.102)

     

     

     

     

     

    (Like me, chaque clic compte de Thomas Feibel)

     

     

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