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Les règles non écrites
" A bien des égards, être sympathique repose sur un mensonge très élaboré, une performance, un code de conduite qui nous dicte les bons comportements. Les personnages qui ne respectent pas ce code deviennent antipathique. Il ne faut pas forcément en vouloir à ceux qui pointent le caractère antipathique d’un personnage. Ils expriment un malaise dans la culture, un rejet plus général de tout ce qui est déplaisant, qui ose transgresser la norme du socialement acceptable. » (p.131)
« Quand une personne noire déroge à l’image idéale que la culture dominante a d’une personne noire, cela pose toutes sortes de problèmes. L’authenticité de sa négritude est immédiatement remise en question. Nous sommes censés être noirs mais pas trop noirs, ni trop vulgaires ni trop bourges. Il existe toutes sortes de règles non écrites sur ce qu’une personne noire devrait penser et faire, sur comment elle devrait se comporter, et ces règles changent tout le temps.
On demande à tout le monde d’obéir à des lois tacites qui régissent l’identité, le comportement, le mode de pensée et la parole. Nous prétendons détester les stéréotypes, mais nous avons un problème lorsque les gens s’en écartent. Un homme, ça ne pleure pas. Les féministes ne se rasent pas les jambes. Les habitants du sud des Etats-Unis sont racistes. Chacun, par sa simple humanité, enfreint une règle ou une autre, et bon sang, qu’est-ce qu’on déteste qu’une règle soit enfreinte ! » (p.369)
(Bad Feminist de Roxane GAY)
Tags : marginalité, apparence, préjugés, racisme, identité, apparence, hypocrisie, stéréotype, genre
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