• La singularité

     

    « Tout ce qui concerne la façon de parler, en particulier, je l'apprends par imitation. Mon langage actuel est un mélange d'Izumi et de Sugehara.

     

    N'est-ce pas ainsi que fonctionne tout le monde ? Je me souviens avoir vu le groupe de Sugehara passer au magasin de temps en temps ; les filles s'habillaient et parlaient comme elle. Et depuis que Sasaki a commencé à travailler avec Izumi, elle reproduit ses salutations. Quant à l'ancienne collègue d'Izumi qui est venue nous donner un coup de main en magasin, elle arborait un style tellement similaire qu'on aurait pu les confondre. Nul doute qu'à mon tour j'influence aussi la façon de parler de quelqu'un d'autre. C'est en nous imprégnant ainsi les uns des autres que nous préservons notre humanité. » (p.26-27)

     

     

    La singularité

     

    « Les gens perdent tout scrupule devant la singularité, convaincus qu'ils sont en droit d'exiger des explications.

     

    Personnellement, je trouve ça pénible, et d'une arrogance exaspérante.» (p.49)

     



     

    « - Comme vous le disiez, le monde vit peut-être encore à l'ère Jômon. Les êtres inutiles à la communauté sont persécutés et bannis. Ce que je veux dire, c'est que le kombini fonctionne sur le même modèle. Tout employé inutile est viré.

     

    - Le kombini... ?

     

    - On n'a pas d'autre choix que de garder son poste le plus longtemps possible. Rien de plus simple : il suffit d'enfiler son uniforme et d'appliquer les règles du manuel. Il en va de même avec le monde à l'ère Jômon : si on enfile la peau d'une personne normale et qu'on applique les règles du manuel, la communauté nous laissera en paix. (...)

     

    Autrement dit, il nous suffit d'interpréter le rôle d'un être fictif, une « personne normale » parmi les autres. De même qu'à la supérette, je joue le rôle d'un être fictif, une « vendeuse » parmi les autres. » (p.75)

     



     

    « Les individus en marge de la société n'ont aucune intimité. Tout le monde vient nous marcher dessus, sans ménagement. » (p.83)

     



     

    « Les gens ordinaires n'aiment rien tant qu'à juger ceux qui sortent de la norme. » (p.96)

     



     

    (Konbini de Sayaka MURATA)

     

     

    « Le métier des parentsQuand la situation a-t-elle dérapé ? »
    Partager via GmailGoogle Bookmarks Blogmarks

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :