• L'ignorance qui entoure le sida

     

    « Mme Tafa n'a pas tort : je sais parfaitement de quoi elle parle. A peine ouverts, les nouveaux cimetières sont déjà pleins à craquer. Officiellement, les gens meurent de pneumonie, de la tuberculose et du cancer. C'est un mensonge, et tout le monde le sait.

     

    La vraie raison pour laquelle les morts s'amoncellent, c'est autre chose. C'est une maladie trop effrayante pour qu'on ose la nommer à voix haute.

     

    Si le bruit court que vous en êtes atteint, vous risquez de perdre votre emploi. Votre famille peut vous chasser et vous laisser mourir dans la rue, seul. Alors, vous vivez en silence, en vous cachant derrière vos rideaux. Pas seulement pour vous protéger, mais aussi pour protéger ceux que vous aimez, et le nom respectable de vos ancêtres. C'est affreux de mourir, mais c'est encore pire de mourir seul, dans la peur et dans la honte, avec un mensonge sur la conscience. » (p.75)

     

    L'ignorance qui entoure le sida

     

    « - J'en ai assez des mensonges, de me cacher et d'avoir peur. Je n'ai pas honte du sida ! J'ai honte d'avoir honte !

     

    Je raccroche violemment le téléphone. Quand je me retourne, je m'aperçois que les gens sont bouche bée. Tous observent celle qui vient de dire l'indicible. » (p.344)

     

     

     

    « Un grand drap blanc était déployé dans le hall d'entrée. Sur le côté, un crayon feutre pendait au bout d'une ficelle. Des dizaines de visiteurs l'avaient utilisé pour écrire sur le drap : « Tout le monde est soit infecté, soit affecté » ; « On ne peut pas changer le passé, mais on peut changer l'avenir » ; quand il y a de l'amour, il y a de la vie. Quand il y a de la vie, il y a de l'espoir » ; « Vivez au présent. » (p.364)

     

     

     

    « Je me rappelle que maman me conseillait de garder ma colère pour combattre l'injustice. Eh bien, désormais, je sais ce qui est injuste. L'ignorance qui entoure le sida. La honte. La stigmatisation des malades. Les secrets qui incitent les gens à se cacher derrière leurs volets. Le centre d'accueil ouvre les volets pour laisser entrer l'air frais et la lumière.

     

    Hélas, c'est le seul centre qui existe à des kilomètres à la ronde. Ce n'est pas étonnant, dans ces conditions, que les gens craignent de s'y rendre. Il faudrait ouvrir des centres partout. » (p.365)

     

     

     

    (Le secret de Chanda d'Allan STRATTON)

     

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