• L’humanité entière appartient à la même race

    « Marcel fixa tristement le robinet en inox et essaya d'expliquer à Dado chez qui il avait grandi. Le chemin parcouru pour s'émanciper des préjugés familiaux contre les Noirs (des feignants), les Arabes (des incapables), les juifs et les musulmans (tous les mêmes). Dans une moindre mesure, ses parents suspectaient aussi les Grecs d'être des bons à rien, les Chinois de se comporter comme des fourbes et les Anglais de partager avec les Vietnamiens un tempérament hypocrite. En un mot, Marcel lui avoué que ses géniteurs lui faisaient honte. » (p.46)

     

    « - Regarde-moi. Tu crois sérieusement que je suis arrivée à l'âge de trente-six ans, chercheuse dans un milieu conservateur, sans jamais être victime de racisme ? Sans jamais être renvoyée à mes origines, à mes casseroles de femme africaine ? » (p.47)

      « Ma peau est noire, comme l’était celle des premiers Hommes : les travaux réalisés à partir d’ARN 16 S mitochondrial permettent de remonter les générations de femmes jusqu’à ce qu’on appelle l’Eve africaine et qui serait notre ancêtre commune, à vous, Sandryne Mérindol et à moi, Dado Bocoum.

     La race noire n’existe pas. L’humanité entière appartient à la même race.

     Je ne me permettrais jamais de contredire des personnes plus âgées que moi si je n’avais pas des arguments scientifiques tout à fait solides à leur faire valoir.

     

    L’humanité entière appartient à la même race

    La race est un ensemble de caractères partagés, absents dans une autre race : sa définition repose sur un critère de discontinuité. Le teckel, par exemple, est une race de chiens : on a reproduit des teckels entre eux pour préserver les caractères propres aux teckels, qu’on ne retrouve pas chez les bassets ou les épagneuls. La variation génétique des teckels a été canalisée. Or, chez l’Homme, la variation génétique, de tout temps, est continue : le passage du noir vers le blanc a été progressif, ancien, ininterrompu. Tous les êtres humains sont des représentants partiels des populations africaines. Le patrimoine génétique s’est modifié au fil des acclimatations successives à des environnements nouveaux.

     

    Dans le passé, la plupart des individus se mariaient dans des cercles de villages accessibles à pied. Cependant, il y a toujours eu des petits curieux qui ont pris le risque d’aller chercher l’amour plus loin et ont ainsi brassé leurs gènes. Peu à peu, avec l’évolution des moyens de transport, les cercles de mariage se sont élargis et les mélanges se sont accrus. On pourrait presque dire qu’il n’y a jamais eu aussi peu de discrimination biologique entre les groupes d’Hommes qu’à l’heure actuelle. Nous n’avons jamais été plus éloignés du concept de races. » (p.74-75)

     

    « L'Afrique, dans l'atlas mental de ma mère, c'est la somme de tous les conflits et de toutes les épidémies dont on parle à la télé. Elle y met des djihadistes et des lions pêle-mêle. Dans l'univers de mon père, c'est une grande réserve où on a le droit de tirer sur les animaux, ou sur les Algériens, selon l'époque. Et tu viens leur parler de la théorie des races ? » (p.77)

     

    « On te propose de jouer une adolescente déscolarisée, toxicomane, battue par ses parents, qui squatte dans les caves de sa cité. Elle sort avec un dealer maltraitant. Il pourrait la forcer à se prostituer pour compléter le tableau. Attends, je lis la fin du synopsis : En centre éducatif renforcé, Aïcha est sauvée par une rencontre : Dominique, qui entraîne le club d’athlétisme, décèle son incroyable potentiel et l’aide à tirer le meilleur d’elle-même. Tu sais ce que c’est qu’un stéréotype ?

     (…)

     On t’a refusé le rôle de l’orpheline irlandaise parce que tu es noire. On te propose celui d’Aïcha pour la même raison, et parce qu’en plus, tu es banlieusarde. Le doublé gagnant. L’immigrée analphabète, parquée dans une cité périphérique, battue et droguée, s’en sort par le sport grâce à un type bien français qui s’appelle Dominique. Tu veux vraiment donner prise à ces conneries ? » (p.113)

     

    « - Ta tante caricature un tout petit peu, mais en gros, c’est comme ça que pensent mes parents, expliqua Marcel dans son rétroviseur. Les Noirs et les Arabes sont responsables de tout, à part peut-être des vols à la tire, qui sont l’apanage des Roms. » (p.140)

      

    (La tête ne sert pas qu’à retenir les cheveux de Pauline PENOT et Sabine PANET)

     

     

     

    « Le paratonnerre Vivre son amour au grand jour »
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