• Aussi normale que possible

     

    "Était-ce si étonnant ? Que lui avait dit Jodi l'autre jour ? Qu'elle courait pour être aussi normale que possible.
    Luke commençait à comprendre : elle voulait qu'on voie QUI elle était, et non CE QU'elle était ; elle voulait être jugée sur se qu'elle faisait, et non sur se qu'elle ne pouvait pas faire."

     

    (Filer droit de Michael Coleman)

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  • "Quand mon frère câline une poupée en lui chantant "Une chanson douce que me chantait ma maman", on dirait que ça les rend tristes : mon frère fronce les sourcils et ma mère regarde ailleurs, d'un air très embarrassé, comme si mon frangin avait dit des gros mots en public (les gros mots en public, ça embarrasse beaucoup ma mère)." (p.11)

     

    "- Pourquoi t'aime les poupées, Colas ? Je comprends pas.
    - J'ai le droit d'aimer ce que je veux ! Je suis pas obligé d'être comme toi. Toi t'aimes pas les poupées, moi je les aime bien, c'est tout.
    ça m'impressionne qu'il me réponde de cette façon-là, sûr de lui. Pour un peu je lui dirais bravo. En plus, il a raison : moi aussi je déteste qu'on m'oblige à aimer quelque chose..." (p.13-14)

     

    "ça m'énerve encore plus quand on me traite de garçon manqué, sous prétexte que je n'aime pas les "jouets de filles"." (p.16)

     

    "Je suis pas un garçon manqué, je suis une fille réussie.
    Quand mon frère joue avec mes jouets de fille, ça embête mes parents, ils ont l'air inquiet, mais on te traite pas de fille manquée, ça m'énerve !" (p.18)

     

    "ça veut dire quoi, être une fille" ? ça veut dire aimer la couture ? aimer la cuisine ? ça m'énerve !
    (...)
    - Tu préférerais être un garçon ?
    - Non !
    J'en ai marre de ces discussions, ils comprennent rien à rien. Je veux être Ludi, c'est tout." (p.23)

     

    Fille manquée

     

    "Quand je suis rentrée, Colas repassait les robes de mes poupées avec beaucoup d'application, et j'ai été à deux doigts de le trouver "trop mignon", comme dit ma mère. Je n'ai pas fait de bruit et j'ai entendu mes parents chuchoter à son sujet.
    - ça m'inquiète qu'il soit aussi efféminé, disait mon père. ça peut lui poser des problèmes plus tard...
    - Mais non ! disait ma mère, pas forcément ! C'est un garçon très sensible, c'est tout, et ça lui sera très utile dans le vie. Ce sera un super mari et un super papa : ce sera formidable pour sa femme, il l'aidera pour toutes les choses de la maison et il adorera s'occuper des ses enfants." (p.25)

     

    "Je me demandais des fois quel genre de bonhomme il serait quand il serait grand, et j'avais hâte de connaître ce bonhomme-là.
    C'était comme si mon droit au camion lui donnait droit aux poupées ; j'étais contente pour lui : si on doit cacher ce qu'on aime faire, à quoi ça sert la vie ? C'était comme si mes parents avaient pris une grande décision : laisser les enfants aimer ce qu'ils aiment. Mais j'ai vite vu que ce n'était pas facile pour eux..." (p.29)
     

    (J'aime pas les bébés d'Isabelle Minière)

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  •  

    « Jessica a été prise dans un incendie. Elle souffre de brûlures, de graves brûlures.

     

    (…)

     

    J'ignore jusqu'à quand Jessica restera parmi nous mais je veux que vous soyez prévenus. Ses brûlures sont... Elle ne ressemble pas à... Enfin , elle ne ressemble à rien de ce que vous avez pu voir auparavant. » (p.34)

     

     

     

    « Le visage de Jessica Feeney, qu'on a tous regardé en premier, avait l'air d'un masque. J'ai vite détourné les yeux, puis je l'ai fixé à nouveau. Je n'arrivais pas à croire que c'était celui d'un être vivant.

     

    La peau était rugueuse, boursouflée, marquée de taches blanches, rouges et roses. Les lèvres étaient gonflées au point de toucher le nez. On devinait les yeux derrière des paupières informes, comme à moitié fondues. Les cheveux étaient courts, les avant-bras aussi déformés que le visage et les doigts crispés, ressemblaient à des serres d'oiseau.

     

    J'ai senti une boule monter dans ma gorge et mes oreilles siffler. Comment quelqu’un dans un état pareil pouvait-il être encore en vie ? Souffrait-elle ? Sans doute. Peut-être avait-elle envie de crier, crier, crier à en mourir à force de se voir dans cet état. » (p.36-37)

     

     

    Quelqu'un de réel

     

     

    « Si on ne voyait pas sa joue, ni sa main et son avant-bras, elle avait presque l'air d'une fille comme les autres, mis à part ses cheveux tout emmêlés et collés sur la nuque. J'ai presque commencé à me dire que c'était quelqu'un de réel.

     

    Quelqu'un de réel. Quelle stupidité de dire une chose pareille. Mais c'est ce que je pensais, même si cela restait difficile de la considérer comme semblable à nous. » (p.50)

     

     

     

    « - Merci de m'avoir pris la main pendant la prière.

     

    - ça... Oh oui... Je regrette ce qui s'est passé.

     

    - Plus personne ne veut me toucher. » (p.94)

     

     

     

    « Sur le chemin du retour, j'ai eu l'impression d'avoir reçu des coups. Je ne parvenais pas à imaginer à quoi cela ressemblait d'être prisonnier d'une voiture en feu. Et elle était vivante, elle se battait pour vivre. Elle allait en classe ! C'était trop dur à comprendre, à accepter. Je me suis remis à pleurer et, une fois à la maison, je me suis rué dans la salle de bains et j'ai été très malade. » (p.101)

     

     

     

    « Je tremblais en pensant à l'hôpital, puis à la voiture, et à Jessica en feu à l'intérieur. Mes larmes commençaient à déborder.

     

    - Mais les gens ont peur de toi, en réalité. Ils ont peur quand ils te voient. Peur de t'approcher. Tu dois les détester...

     

    J'ai vu qu'elle tremblait, elle aussi, puis elle a dit :

     

    - C'est sûr que je les déteste. Tu n'imagines pas à quel point. Mais il restera toujours quelques personnes qui n'auront pas peur à ce point-là. » (p.133)

     

     

     

    « Au début, je me suis demandé combien de temps elle se rappellerait être venue à Sainte-Catherine. Je veux dire, ça n'a pas dû réellement compter pour elle. Elle se déplaçait sans cesse d'une ville à l'autre, d'une école à l'autre, pourquoi se serait-elle souvenue de notre classe plutôt que d'une autre ? De nos visages en train de la fixer, nous qui avions si peur d'elle. Tout cela se mélangeait sûrement peu à peu. Elle avait des choses bien plus importantes à faire que penser à nous, qui étions plus stupides les uns que les autres. Il fallait qu'elle vive. Et ses journées devaient être remplies de moments tellement durs que j'osais à peine les imaginer. » (p.141)

     

     

     

     

     

    (La fille brûlée de Tony Abbott)

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  • "Le racisme, c'est quoi ?

     

    Le racisme

     

    Le racisme, c'est quand on rejette une personne sans le connaître, parce que sa couleur de peau, son origine, sa religion, sa façon de vivre sont différentes de la nôtre.

     

    Le racisme

     

    C'est quand on lui refuse un travail ou une maison. C'est quand on l'agresse. C'est quand on évite de s'asseoir à côté d'elle ou de devenir son ami.

    Le racisme

    Chacun a le droit de vivre et d'être respecté.

    Le racisme est interdit et puni par la loi."

    (Le petit livre pour dire NON à l'intolérance et au racisme, supplément au n°452 d'Astrapi - Bayard Presse)

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  • "Qu'est-ce que c'est que ces clous ? C'est toi qui a fait ça ?
    - Non, papa, répondit Richard, heureux de ne pas être coupable, pour une fois. C'est maman qui a essayé de la réparer.
    - Ah !" dit son père. Il s'assombrit un instant, puis donna une claque sur le genou de Richard et eut un petit rire. "C'est ça, les bonnes femmes. On ne peut pas leur demander d'avoir de la jugeote."
    Il traitait Richard exactement comme si c'était Gordon, lui inculquant son savoir, partageant avec lui, riant avec lui ; cette plaisanterie sur sa mère, Gordon et son père la faisaient souvent.

     

    "Les bonnes femmes"


    A présent, son père attendait une réaction, qui tardait un peu à venir. Richard éprouva un moment de panique à l'idée de décevoir son père et de perdre cette complicité nouvelle. mais cela le blessait de rire de sa mère, parce que cette blague la poussait toujours à redresser un peu la tête, le visage immobile et fermé.
    Alors que Gordon aurait éclaté de rire avec enthousiasme, Richard put tout juste sourire, et un peu en retard. mais son père vit le sourire et fut satisfait." (p.21)

     

    (Ainsi mentent les hommes, "Humiliation" de Kressmann Taylor)

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  • Le handicap

    (extrait de Dico ado, les mots de la vie sous la direction du docteur Catherine Dolto)

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  • "Bien entendu, elle avait eu, au long de sa carrière en Seine-Saint-Denis, beaucoup d'élèves noirs. Elle avait appris sur le tas, comme tous les profs lâchés dans cette arène, à faire la différence entre les Antillais et les Africains, à ne froisser les sensibilités ni des uns ni des autres, même quand elle devait aplanir les différends et interdire les insultes qui fusaient.
    "Esclaves", disaient en substance les Africains aux Antillais, "sauvages", répondaient les Antillais aux Africains, en termes moins choisis.
    Elle avait entendu le mot de "toubab", dont elle savait qu'il signifiait "Blanc", mais pas au juste dans quel pays.
    Elle portait comme tous les Français, le complexe de la colonisation tel un fardeau."

    "Et puis, il savait que des idées préconçues sont attachées à l'odeur des roux ou des Noirs. " La couleur et l'odeur, se disait-il, le racisme de bases des ignorants et des imbéciles. "   

    "Aurais-je été une autre, habillée autrement ? se demanda Catherine Tournant. Se peut-il que les vêtements agissent comme la peau ? Que la surface modifie l'intérieur au lieu de le cacher ? "   

     

    (Comment trouver l'amour à 50 ans quand on est parisienne (et autres questions capitales) de Pascal Morin)

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  • "Même dans ma bêtise, je savais que j'étais inférieur. Les autres avaient quelque chose qui me manquait - qui m'avait été refusé. Dans ma cécité mentale, j'avais cru que cela était une manière ou d'une autre lié à l'aptitude de lire et écrire et j'étais persuadé que si je pouvais acquérir ces talents, j'acquerrais également l'intelligence."

    "Comme c'est étrange que des gens qui ont des sentiments et une sensibilité normaux, qui ne songeraient pas à se moquer d'un malheureux né sans bras, sans jambes ou aveugle, n'aient aucun scrupule à tourner en ridicule un autre malheureux né avec une faible intelligence."

    "Je suis "exceptionnel" - terme démocratique utilisé pour éviter les étiquettes infamantes de "doué" ou de "faible" (qui signifient "brillant" ou "attardé"), mais dès qu'"exceptionnel" commencera à avoir quelque signification pour quelqu'un, on le changera. "Exceptionnel" s'entend aussi bien pour un extrême que pour l'autre, si bien que j'ai été "exceptionnel" toute ma vie." (p.221)

    "Comment puis-je lui faire comprendre qu'il ne m'a pas créé ?
    Il commet la même erreur que les autres quand ils regardent une personne faible d'esprit et rient parce qu'ils ne comprennent pas qu'il a tout de même des sentiments humains dont il faut tenir compte. Il ne comprend pas que j'étais une personne humaine avant qu'il me rende intelligent."

    "Avant ils riaient de moi, me méprisaient pour mon ignorance et ma lenteur d'esprit ; maintenant, ils me haïssaient pour mon savoir et ma facilité de compréhension. Pourquoi cela mon Dieu ? Qu'auraient-ils voulu que je fasse ?"

    « Je suis un être humain, une personne, avec des parents et des souvenirs et une existence - et je l'étais avant que vous me poussiez sur un chariot dans la salle d'opération ! »

     

    (Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyez)

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  • Suppôt de Satan

    "Ben tiens !... Un beau monsieur poudré pousse un pauvre type à t'assassiner ; tu te découvres devant lui et l'appelles "Monsieur le commandant" !... Mais qu'une brave fille te propose d'échanger un peu de tendresse : c'est un suppôt de Satan !
    Ah ! Ils ne t'ont pas loupé les bons pères !... Tu sais ce qu'ils ont fait de toi ?... Un larbin ad vitam aeternam, un brave garçon qui se fera hacher menu pour défendre ses bons maîtres... Un dévoué petit mâle qui ne se laissera pas piéger par ces foutues femelles capables de tout, y compris de donner le goût de vivre à de la chair à canons !" (p.17)   

     

    (Les passagers du vent (tome 1), La fille sous la dunette de François Bourgeon)

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  • "Qu'est-ce que ça veut dire aimer ? J'en ai marre de ce mot qui va changer une lycéenne en bonne à tout faire. Mais je ne sais rien faire. Repasser ses chemises ? Coucher avec lui chaque fois qu'il en aura envie ? L'assouvir, le chouchouter ? Laver les chiottes ? Faire des chichis pour lui plaire ?

     

    Un être humain qui pense


    Je ne veux pas être une femme au service de celui qui dit je t'aime.
    (...)
    Je ne veux pas être la moitié de quelqu'un, la femme de quelqu'un.
    (...)
    Je ne veux être ni homme ni femme.
    Seulement un être humain qui pense." p.17-18)

     


    (Non ! de Janine Teisson)

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