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Aussi irréversible qu'atroce
«Ta maladie est un Golem qui, quoi qu'on fasse, avancera et détruira tout sur son passage.
Le programme qui t'attend est aussi irréversible qu'atroce : tu vas perdre peu à peu la mémoire, oublier les mots les gestes les visages.
Ton mal porte un nom barbare : Alzheimer. C'est le nom du psychiatre allemand, Aloïs Alzheimer, qui, le 26 novembre 1901, à l'asile de Francfort, a examiné une femme qui ne connaissait pas encore l'usage du Post-it mais présentait les mêmes bizarreries que toi.
Une maladie de vieux, dit le Net.
Toi, tu as seulement quarante-neuf ans. » (p.47)
« C'est quoi ce bordel, ce désordre, ce foutoir, où les mères retombent en enfance alors que leurs enfants en sont à peine sortis ?
Je te hais.
Je hais le monde entier.
Comment as-tu pu devenir une menace, toi qui étais le rempart, l'abri. » (p.63)
«Maintenant tu prends des tas de médicaments. Ils font taire en toi la mauvaise la brutale sorcière. Ils laissent vivre l'enfant douce et inoffensive. » (p.78)
(Arrête de mourir d'Irène COHEN-JANCA)
Tags : Alzheimer, maladie, folie, marginalité
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