•  

    « Anaïs, elle, se moquait de cette histoire. Cela ne la gênait pas du tout d'avoir un œil en haut et un œil en bas.

     

    Mais personne ne lui demandait son avis. » (p.12-13)

      

    ça fait mal

     

    « Il y avait une nouvelle dans la classe. Son nom était Daniella. Dès qu'elle aperçut Anaïs, elle éclata de rire. (…)

     

    - Eh, toi ! Cria-t-elle. Un courant d'air t'a coincé les yeux !

     

    Anaïs fit comme si elle n'avait pas entendu. Elle dit bonjour à Fanchette et à Gaspard, ses copains de l'année dernière. (…)

     

    - Eh, la bigleuse ! T'es sourde aussi ?

     

    Anaïs essaya de penser à autre chose pour ne pas l'entendre. (…)

     

    - Hou, hou ! Y a ton œil droit qui cherche les mouches !

     

    Gaspard haussa les épaules.

     

    Lui, il n'aimait pas les chipies.

     

    Daniella n'était pas une fleur de printemps. C'était une ronce pleine d'épines. Et les épines, ça fait mal.

     

    - ça doit être pratique en classe ! continua Daniella. Tu peux regarder le tableau et ton cahier en même temps !

     

    Et quand les autres enfants se mirent à rire, Anaïs sentit les larmes venir. Même si ses yeux étaient différents, ils pleuraient comme les yeux de tout le monde. » (p.16-18)

      

    « Anaïs garda le silence pendant des semaines. Elle ne dit pas à ses parents, ni même à sa chère Nona, que Daniella la martyrisait tous les jours. Dès qu'elle arrivait à l'école, Daniella se moquait d'elle. Le pire, c'était que tous les autres l'imitaient. » (p.19)

     

    (Le poisson dans le bocal de MOKA)

     

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  • planches extraites du Nouveau Petit Larousse illustré (1938)

    planches extraites de l'Encyclopédie internationale Focus en 5 volumes (Bordas - 1968)

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  • A propos de Mae JEMISON :

     

    « A la même époque, elle tombe dans le vortex des comics et de la science-fiction.

     

    - Je dirais que je suis moitié Catwoman moitié Spock. -

     

    Mais dans les romans qu'elle lit, les personnages intéressants ne sont jamais ni des filles ni des noirs. - Alors des filles noires, imaginez... -

     

     

    En tant que fille noire...

      

    A table, chez elle, ça parle de politique, de droits civiques, de Stokely Carmichael et de Malcolm X.

     

    - Ne dis plus que tu es « de couleur », Mae. Tu es NOIRE. -

     

    Sa mère lui apprend qu'elles sont belles comme elles sont et qu'elles porteront désormais avec fierté leurs cheveux naturels.

     

    Mais son père lui apprend aussi qu'elle a un devoir d'excellence.

     

    - En tant que fille noire, tu vas devoir être deux fois meilleur qu'un homme blanc pour arriver où tu veux. » (p.147)

     

     

     

    (Culottées de Pénélope BAGIEU)

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  • planche extraite du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

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  •  

    « Déjà une semaine qu'on faisait ça. Nous préparer tous les soirs. Nous asseoir aux terrasses des cafés, pour finalement rentrer bredouilles au camping avant minuit trente. Deux pauvres cendrillons de pacotille, incapables de se faire inviter à une soirée amusante. Incapables de taper dans l'oeil des beaux garçons. Voilà ce que nous étions, seules et un peu dégoûtées. Un peu cruches aussi, je m'en rends compte maintenant, à nous gâcher les soirées. On aurait mieux fait de rigoler toutes les deux, de jouer aux cartes, aux fléchettes, de nous balader sur la plage. Au lieu de ça, nous nous mettions en vitrine comme deux tartes aux fraises, attendant d'être croquées. » (p.9)

     

    L'amour fait perdre la tête

     

    "Au lycée, Maman a dit que j'étais absente pour un petit examen médical. Un mot d'excuse. Un mensonge entendu. Ces choses-là ne se racontent pas. Elles font honte. Ma mère a honte, je le sens. Elle a ce petit sourire de travers qui fait semblant de pardonner. Moi, je ne veux pas qu'on me pardonne. Je veux qu'on accepte. Je veux qu'on dise que l'amour fait perdre la tête et que les cours d'éducation sexuelle devraient être accompagnés d'autre chose que d'un kit de prévention des risques. Capote-pilule-MST. Tu parles d'un triptyque ! C'est comme ça qu'on nous parle de la première fois. Rien sur les frissons, les émotions, rien sur la force des désirs. C'est comme si un marin se préparait au tour du monde sans tenir compte de la puissance du vent. Moi, j'ai glissé dans une tornade et personne ne m'avait prévenue d'un tel cataclysme. » (p.19)

     

     

     

    « Le désir amoureux, comme la mer, n'était pas sans danger. Fascinant, hypnotique, rassurant vu de loin, mais parfois, comme la mer, il prenait des vies, brisait des corps et ravivait des manques. » (p.35-36)

     

     

     

    « - Tu sais déjà ce que tu veux faire plus tard, Pia ? M'a demandé l'amie de ma mère.

     

    J'ai eu envie de la mordre. De lui gueuler que je ne voulais pas être enceinte à quinze ans et faire des études longues, très longues. Parce que j'étais une bonne élève, parce que j'aimais étudier, parce que je n'avais pas envie de devenir mère à un âge où on ne veut surtout pas ressembler à la sienne. J'avais envie de lui hurler ma peur de l'avenir. Ce terrible avenir qui se cachait peut-être sous mon pull, tout cela parce que j'avais eu envie de faire l'amour avec un garçon et que je l'avais fait. » (p.60)

     

     

     

    « Je ne suis pas une jeune fille rangée. J'ai grandi plus vite que prévu. Je suis tombée enceinte par accident et j'ai décidé d'avorter, parce que je ne veux pas être mère. Pas maintenant. Pas comme ça. C'est un choix, un droit, c'est la moindre des choses et pourtant ce n'est pas une moindre chose. Je hais ceux qui osent penser que les femmes font cela à la légère. Je n'oublierai jamais ce jour, je le sais. Je sais aussi que désormais, j'ai un corps. Un corps avec ses désirs, ses fougues, ses blessures, ses secrets. Un corps qui m'appartient. » (p.93)

     

     

     

    (Trop tôt de Jo WITEK)

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  • planche extraite du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

    planche extraite du Nouveau Petit Larousse illustré (1938)

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    « Je sais. Je dis trop de choses. Je veux trop de choses. Et je ne suis pas un garçon ! La belle affaire ! Comme s'il fallait être un garçon pour souhaiter vivre libre ! Est-ce qu'être une femme est une malédiction ?

     

    Vous me reprochez d'avoir un cerveau et de m'en servir ! Vous dites que je prends de mauvais chemins, que vous craignez que je ne sois pas une bonne chrétienne. Pourtant je suis comme votre dieu m'a faite, et qu'y puis-je s'il a placé sous mes cheveux quelque chose qui vit, qui bat, un esprit qui me dit que la vie est pleine de choses à tenter et qu'il est inutile de porter corset et bas de soie pour être vivante ! » (p.9)

     

    Souhaiter vivre libre

     

    « J'aime discuter avec Louison, elle aussi veut apprendre le beau métier de la médecine. Nous parlons toutes les deux chaque soir de tout ce que nous ferons dans le monde. C'est moi qui lui ai appris à lire, ma mère, à la cuisine. Et j'en suis fière !

     

    Vous voyez qu'il s'en passe de belles choses dans les cuisines. Louison, en plus d'être femme, est née pauvre, alors apprendre lui est doublement interdit ! Et tout cela ne vous révolte pas, non, je sais. Vous trouvez que le monde est ainsi fait et qu'il va bien. Il y a les hommes et les femmes, les riches et les pauvres comme il y a les malades et les bien portants !

     

    Eh bien non ! Je ne m'y ferai jamais à un tel monde ! » (p.18-19)

     

     

     

    (Même les chinoises n'ont plus les pieds bandés de Jeanne BENAMEUR)

     

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  • planche extraite du Grand Memento encyclopédique Larousse en 2 volumes (1936)

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    Vous parlez d'une rencontre...

     

     

     

    Je veux bien m'y essayer

     

    Oui mais soyez indulgents

     

    S'il m'arrive de bégayer

     

    Ou de manquer d'arguments.

     

     

     

    L'enjeu pour moi est de taille

     

    Je ne sais guère m'exprimer

     

    D'une moins d'une manière qui vaille

     

    La peine d'à l'oral tenter

     

     

     

    D'expliquer quoi que ce soit

     

    D'un petit peu personnel

     

    Ou qui au fond de moi appelle

     

    Le besoin de cet exploit

     

     

     

    Il me faut être en confiance

     

    Ce qui ne peut s'obtenir

     

    Qu'en s'armant bien de patience

     

    Et de foi en l'avenir

     

     

     

    Une ultime solution

     

    Est toujours envisageable

     

    C'est celle pour moi plus vivable

     

    De ce moyen d'expression.

     

     

     

    Fin mai 1997

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  • planche extraite du Nouveau Petit Larousse illustré (1938)

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