-
« - Ah, ton père ! Ton père !... C'est quelqu'un !
Il était tellement quelqu'un que,, devant lui, je me sentais personne.
Moi, j'aurais préféré un père plus ordinaire. J'aurais eu moins de mal à prendre mon envol. » (p.11)
« Et mon père, pour tout arranger, disait de moi, en me posant sa patte sur l'épaule :
- C'est un vrai bourricot, mais un brave gamin. Moi je suis sûr qu'il ira loin quand même...
C'était une façon de montrer sa confiance, sans doute.
Mais ce « quand même » là sonnait à mes oreilles comme le pire des malgré tout. » (p.12)
« J'ai longtemps cru qu'il me détestait. C'était une erreur, à ce que m'a dit mon père, quelques années plus tard. Il m'aimait bien, pépé. Il me trouvait du caractère. Mais il faisait partie de ces gens à qui ça écorcherait la gueule de dire un mot gentil, de faire un compliment.
Mon père essayait de mettre ça sur le compte de sa génération.
- Avant, c'était comme ça, qu'est-ce que tu veux que je te dise ! Les gens étaient pudiques. On ne passait pas son temps à se frotter le dos ou à se lécher la poire.
Tu parles.
Pépé n'était qu'un acariâtre, un vieux râleur. J'ai dû hériter de ses gènes.
Je suis pareil que lui, un constipé du cœur. » (p.144)
(Bon rétablissement de Marie-Sabine ROGER)
votre commentaire -
planche extraite du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)
planche extraite du Nouveau Petit Larousse illustré (1938)
votre commentaire -
« Quand un enfant vient au monde, il naît avec un sexe biologique, mâle ou femelle.
Ce qui est biologique, par exemple, c'est que les femmes peuvent avoir leurs règles alors que les hommes n'en ont pas. Ou que les hommes ont des testicules mais pas les femmes.
Pour annoncer la naissance d'un enfant, les parents envoient un faire-part, souvent rose pour les filles et bleu pour les garçons. Les filles et les garçons ne savent pas à la naissance s'ils préfèrent le rose ou le bleu.
Le genre n'est pas biologique. Utilisé en sciences sociales, le genre est un concept qui définit l'ensemble des qualités et des comportements attendus de la part des hommes et des femmes par la société.
(…)
Mais tout le monde ne se sent pas forcément « homme » ou « femme ».
Aujourd'hui, un courant qu'on appelle le mouvement queer (« « bizarre »), théorisé par l'intellectuelle américaine Judith Butler, rejette la distinction homme/femme trop limitative : il y a les transgenres (qui se sentent appartenir à l'autre sexe), mais aussi ceux qui se sentent homme et femme ou ni homme ni femme...
Pour Judith Butler, le genre peut évoluer, changer, être réinventé. » (p.61)
par Zineb DRYEF et Donatien MARY
TOPO n°3 (janvier-février 2017)
votre commentaire -
« Ce n'est pas parce qu'on ne peut plus marcher qu'on perd de la valeur en tant qu'être humain !! »(p.38)
(Real - Tome 2 de Takehiko INOUE)
votre commentaire -
ça n'se voit pas du tout
« "Les enfants des chômeurs
Des sans-abris, des RMistes
Reçoivent le meilleur
De ce qui passe sur nos listes
Couverts de pied en cap
De vêtements des grandes marques
Fini le handicap
Et bien malin qui les remarque
Ca gêne beaucoup moins
Et quand ils se lavent les mains
Je vous jure, on s'y tromperait
On dirait des enfants, des vrais
Ça n'se voit pas du tout, pas du tout
Ça n'se voit pas du tout
Ces gens dans le métro
Qui nous imposent leur musique
Ou ceux qui parlent trop
En recherchant le pathétique
Jamais vous ne croiriez
Qu'ils sont vraiment ce qu'ils prétendent
Ils sont bien habillés
Y en a qui sentent la lavande
Leur faire la charité
Moi, j'aurais peur de les vexer
Entre nous, et bien franchement
Ils sont pauvres ou ils font semblant ?
Ça n'se voit pas du tout, pas du tout
Ça n'se voit pas du tout
Mon épicier m'a dit
Qu'autrefois dans le voisinage
Il y avait des taudis
Qui déparaient le paysage
Il devait s'y passer
Les choses que l'on imagine
On ne pouvait laisser
Proliférer cette vermine
On les a remplacés
Par des immeubles policés
Ce qu'on a fait des habitants ?
Ils sont relogés depuis longtemps
Ça n'se voit pas du tout, pas du tout
Ça n'se voit pas du tout
Quand ma fille a fauté
J'ai failli la mettre à la porte
Mais j'étais révoltée
A la seule idée qu'elle avorte
Il y a des endroits
Où on peut arranger les choses
Et tout le monde croit
Qu'en ce moment elle se repose
Elle a eu son bébé
Il était bien un peu foncé
Mais tout de même assez mignon
Ça sera mieux pour l'adoption
Ça n'se voit pas du tout, pas du tout
Ça n'se voit pas du tout
Mon fils qui est très beau
Va bien se décider, j'espère
A reprendre le flambeau
De la famille et des affaires
Il n'a pas l'air pressé
De rechercher le mariage
J'ai beau lui présenter
Des jeunes filles de son âge
Il n'y a que des garçons
Qui viennent le voir à la maison
Mais s'il avait des goûts pervers
Je le saurais, je suis sa mère
Ça n'se voit pas du tout, pas du tout
Ça n'se voit pas du tout
Je suis sollicitée
Par les œuvres de la paroisse
Je suis trop occupée
Pour éprouver la moindre angoisse
Je me lève très tôt
Pour attraper la première messe
Puis dans les hôpitaux
Je vais secourir les détresses
Oui, j'aime mon prochain
Et je m'applique à faire le bien
Car j'ai un cœur très généreux
Mais j'ai l'impression, c'est curieux
Ça n'se voit pas du tout, pas du tout
Ça n'se voit pas du tout"
Anne SYLVESTRE – Partage des eaux (2000)
votre commentaire -
« - Et toi ? T'as quelqu'un ?
- Eum... Je suis pas sûr... je sais pas...
- Comment ça, tu sais pas ?
- Ben, je l'ai embrassé avant qu'il parte en vacances.
- Qu'elle.
- Quoi ?
- Qu'elle. T'as dit qu'il ne parte, c'est qu'elle ne parte.
- Mmmmm.... non.
- OH ! Tu... T'es... Ah ! Euh... Tuuu ?...
- NON ! Enfin... Je sais pas trop...
Peut-être ?
- Héé... C'est pas grave.
C'est même assez cool ! J'ai jamais eu de copain gay.
- Euh, je sais pas vraiment si je...
- Enfin... J'ai jamais eu de copain "peut-être gay ou peut-être pas finalement"...
- Hum !
Merci... » (p.118)
(Simon & Louise de Max de RADIGUES)
votre commentaire