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"A la bibliothèque, la pluralité implique en partie l'impersonnalité pour que chacun s'y retrouve dans un univers à sens attribué par une majorité. le lecteur est une poule qui picore un livre dur sur une étagère, au hasard, picoti, picota... merveilleux hasard des livres qui se côtoient et ne se ressemblent pas..."
(Le rat, la Célestine et le bibliothécaire de Pierre-Yves Lador, page 174
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"Elle avait entendu des enfants hurler comme elle dans la même situation, mais elle ne s'en était jamais mêlée, et aujourd'hui personne ne volait à son secours." (p.12)
"Mais ce jour-là, quand elle vit Sarah assise par terre plongée dans les comptes du magasin, Lucy se dit pour la première fois qu'elle ne voulait pas lui parler d'une histoire aussi grave. Elle ne voulait pas, mais surtout elle ne pouvait pas. Comme si ce qu'elle voulait dire était trop personnel, même pour en parler à sa mère.
Grave ? Personnel ? Debout dans la cuisine au milieu de tant d'objets familiers entassés à la va-vite, comme d'habitude, toute cette histoire semblait idiote. Trois filles qui en taquinent une quatrième pour s'amuser un peu. Voilà de quoi aurait l'air son histoire, non ? Qui donc la prendrait au sérieux ?
Pendant un quart de seconde Lucy se demanda si la scène du hangar à vélo était vraiment arrivée. Ou du moins si elle avait été aussi horrible que dans son souvenir. Ce n'était pas possible, hein ?" (p.31)"Elle ne pourrait pas supporter une autre humiliation de ce genre, elle le savait.
Elle aurait pu résister aux ridicules prises de catch et aux pinçons lamentables de Fattant. Aux méchancetés de cette saleté de Simpson. Elle pouvait même résister aux menaces de Prosser, et à ses minables tours de cochon.
Mais elle ne pouvait pas supporter d'être ridiculisée devant tout le monde, ni d'entendre rire à ces imbécilités débitées sur son père et sa mère. Et pire que tout, elle ne pouvait pas supporter l'idée de voir les mots d'Angus en vitrine. Ce n'était pas parce qu'Angus les avait écrits, ou qu'ils venaient d'un garçon - au fond de son cœur, elle en était flattée. Mais ils étaient personnels. Ils ne concernaient personne. Ils étaient à elle. Pour elle. Les autres n'avaient pas à les lire ni à les commenter. Et c'était parce qu'ils étaient personnels que tout le monde rirait de les voir, et qu'on se moquerait d'elle.
Elle détestait Mélanie à cause de ça." (p.85)"Un lourd silence tomba dans la pièce.
Puis la colère de Jack déborda. "Ce ne sont pas que des cadeaux que cette misérable fille leur prend. pas des objets. C'est le présent. Le moment présent. Tout ce qu'ils possèdent, Bon Dieu ! C''est ça le vrai crime." (p.115)"- Comme ça tout le monde saura.
- Ils savent déjà, remarqua Angus.
- Mais pas comme ça. Elle nous prend un par un, non ? Et aucun de nous ne vient le raconter d'un coup à tous les autres. Et nous ne tentons jamais rien contre elle tous ensemble." (p.138)"NOTRE SORT
Poème-Enigme
de Claire Tonks
Matins clairs où l'on arrive à l'école
Egayée par la journée qui vient, mais là
Lorgnant par-dessus le portail
Attend une brute et ses deux amies
Non personne ne leur échappe jamais
Impossible je le sais. Alors
Envolée la gaieté.
Peur, peur panique quand
Réfugiées derrière le hangar à vélos des
Ordres fixent notre sort :
"Si demain tu ne nous apportes pas des cadeaux
S'ils ne sont pas flambants neufs
En mauvais état, tu finiras, toi,
Rappelle-toi qu'on te tient dans nos griffes." (p.145)(Racket d'Aidan Chambers)
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"Quelle que soit son origine ou la forme qu'elle prend, la discrimination est porteuse de violences et d'exclusion et trouve son origine dans l'intolérance et le refus de la différence."
rappel : les 20 critères de discrimination
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"C'est fou comme les gens ont besoin de s'enfermer les uns les autres dans des camps bien étanches. Quand ce n'est pas ta religion, c'est la couleur de ta peau, le pays de tes parents, le quartier où tu vis, les gens que tu aimes...
Tu penses qu'il ne suffit pas d'être une personne pour exister. Pour parler de quelqu'un, tu as besoin de tout un tas d'étiquettes. Comme si nous étions des bêtes en route pour l'abattoir. Avec leurs labels accrochés sur l'oreille." (p.168)(J'envie ceux qui sont dans ton cœur de Marie Desplechin, aux éditions de l'Ecole des Loisirs)
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Petit Larousse illustré (1938)
Nouveau dictionnaire étymologique Larousse (1969)
Petit Robert (1992)
Dictionnaire des synonymes Maxi-Poche (1994)
Hachette encyclopédique (2001)
Harrap's compact (2003)
Petit Larousse illustré (2005)
Robert des collèges (2005)
Nouveau petit Littré (2005)
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"En français, ce mot [bébé] n'a pas de féminin. Et, curieusement, il en va de même pour tous ceux qui désignent un nouveau-né. Par chance, quelque bon génie de la langue a épargné aux oreilles délicates l'affreuse sonorité de nourrissonne et enfançonne !"
"Pendant neuf mois il n'y aurait rien, ni dans la chambre du bébé ni dans l'esprit de la famille, qui puisse marquer sa future identité sexuelle : elle attendait un enfant à aimer, et elle l'aimerait de toute façon."
"Est-il humain d'enfermer quelqu'un pour toujours dans une catégorie au seul prétexte que la population dans son ensemble se contente d'être esclave de son apparence ?" (p.38)
"Car finalement, comment s'assurer de l'adéquation entre une anatomie et la personne qui va devoir vivre avec ? Difficile de résumer un être à deux ou trois stigmates physiques !"
(Dominique de Cookie Allez)
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