• "- Ce n'est pas ce que tu crois, Suzan !
    - Ah bon ? Et qu'est-ce que je suis censée croire ?
    Lui, après un silence embarrassé :
    - Tu m'as vu embrasser Benoît, alors heu... tu penses que je suis, heu... ?
    - Homo !? C'est ça ?
    - J'aime pas ce mot-là. Je déteste ce mot !
    - Oh ! Il y en a d'autres si tu veux : gay, pédé... lui répondis-je d'un air faussement ironique.
    (...)
    - D'abord, je croyais que c'était moi ta petite copine. Tu sors avec quelqu'un d'autre, et en plus c'est un mec. Comment tu veux que je prenne ça ?
    (...)
    - Je te demande pardon, Suzan.
    - C'est un bon début, seulement ça ne me suffit pas. je sais, tu n'as pas de comptes à me rendre, mais au moins sois sincère ! Fais face à tes sentiments !" (p.55-57)

     

    "- Tu sais, Suzan, j'ai toujours été attiré par les garçons. Ce soir, pour la première fois, j'ose l'avouer. Mais l'assumer, c'est autre chose... Ce serait tellement plus simple d'aimer une fille comme toi." (p.68)

     

    Faire évoluer les mentalités

     

    "- Ce qui t'arrive, Axel, ça porte un nom, si ça peut te rassurer. Dans le dictionnaire, c'est répertorié à la lettre H. N'essaie pas d'aller contre ce que tu es ! Si c'est ta nature, accepte-la !" (p.68)

     

    "Pour terminer, son père avait ajouté, les dents serrées :
    - Je préférerais que mon fils soit mort plutôt que pédé !" (p.78)

     

    "Eh bien, en fait, je crois que j'ai toujours préféré les filles. J'ai bien essayé de me ranger à la majorité, d'aller avec les garçons, mais ce n'était pas mon truc. Un jour, j'en ai eu assez de faire semblant, et j'ai choisi mon camp." (p.105)

     

    "Personne dans ma famille ne s'en est remis, d'ailleurs. Aussi bien mes parents que mes sœurs... Ma mère surtout. Elle n'a jamais voulu admettre ce que je suis. Du coup, je ne peux rien lui raconter de ma vie, et de son côté, elle évite soigneusement de me questionner. Comme si évoquer ce sujet risquait de la salir." (p.107)

     

    "Un soir pourtant, après un anniversaire bien arrosé, elle m'a interpellée : "J'espère toujours que tu finiras par changer d'avis, trouver un homme et faire des enfants, nous faire des petits-enfants..." (p.107-108)

     

    "- Tu sais, lui confia Barbara, on apprend à vivre avec ses différences. N'importe quel couple hétéro peut s'embrasser dix minutes sur les quais du métro, au pire ça fera sourire. Nous, on ne peut même pas se donner la main, manifester notre désir en public, ça choquerait. Alors on garde ça pour l'intimité.
    - Et ça ne vous gâche pas la vie de toujours vous cacher ? demandai-je tout à trac.
    - Tu as raison, se cacher c'est s'aimer à mi-temps, approuva Hanna. Si tu crois qu'on se complaît dans notre ghetto, les bars gays, les boîtes gays, tu te trompes. Tu voudrais qu'on se fasse des bisous dans un bar-tabac-PMU-loto face à des visages dégoûtés ou hilares, qu'on supporte les provocations ? Tu voudrais qu'on se roule des pelles dans la rue pour se faire traiter de sales gouines à longueur de journée et entendre des grosses vannes bien lourdes sur les homos ? Bien sûr, on est contre les ghettos. Mais est-ce qu'on a le choix ?
    - Oui ! On a toujours le choix, avança Axel. Si vous ne vous dévoilez jamais en public, les autres ne risquent pas de s'y habituer." (p.109-110)

     

    "- Les jeunes comme toi, qui arrivent, vont peut-être bousculer tout ça, murmura Barbara en hochant la tête. C'est vrai, tu as raison dans l'absolu. On devrait se montrer, se battre pour faire évoluer les mentalités. Mais tu sais, au quotidien, c'est usant de soutenir les regards, d'encaisser les ricanements..." (p.110)

     

    (Sweet homme de Didier Jean et Zad)

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  • Amérique

    Amérique

    planches extraites du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

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  • En parler

     

    "Je m'installe près d'elle sur le lit. Je pense : "Demande-moi comment s'est passée ma journée, demande-moi comment s'est passée ma journée, demande-moi comment s'est passée ma journée..."
    - Je suis anorexique.
    J'éclate de rire, à notre grande surprise à tous les deux.
    - Pourquoi ris-tu ?
    Je ris de plus belle. Elle me donne un coup de pied dans le bras.
    - Ce n'est pas drôle, Donnie, j'ai une maladie ! Comment peux-tu rire ?
    - C'est drôle, parce que ça fait une putain d'année que tu es anorexique, tu as été à deux reprises dans ce foutu hôpital et c'est la première fois que quelqu'un, toi, ou m'man, ou p'pa, ou n'importe qui d'autre m'en parle."

     

    (Comment j'ai disparu d'Adrienne Maria Vrettos)

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  • Le cinéma

    Le cinéma

    Le cinéma

    planches extraites de l'Encyclopédie internationale Focus en 5 volumes (Bordas - 1968)

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  • Aussi normale que possible

     

    "Était-ce si étonnant ? Que lui avait dit Jodi l'autre jour ? Qu'elle courait pour être aussi normale que possible.
    Luke commençait à comprendre : elle voulait qu'on voie QUI elle était, et non CE QU'elle était ; elle voulait être jugée sur se qu'elle faisait, et non sur se qu'elle ne pouvait pas faire."

     

    (Filer droit de Michael Coleman)

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  • Diamant

    planche extraite du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)

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  • "Quand mon frère câline une poupée en lui chantant "Une chanson douce que me chantait ma maman", on dirait que ça les rend tristes : mon frère fronce les sourcils et ma mère regarde ailleurs, d'un air très embarrassé, comme si mon frangin avait dit des gros mots en public (les gros mots en public, ça embarrasse beaucoup ma mère)." (p.11)

     

    "- Pourquoi t'aime les poupées, Colas ? Je comprends pas.
    - J'ai le droit d'aimer ce que je veux ! Je suis pas obligé d'être comme toi. Toi t'aimes pas les poupées, moi je les aime bien, c'est tout.
    ça m'impressionne qu'il me réponde de cette façon-là, sûr de lui. Pour un peu je lui dirais bravo. En plus, il a raison : moi aussi je déteste qu'on m'oblige à aimer quelque chose..." (p.13-14)

     

    "ça m'énerve encore plus quand on me traite de garçon manqué, sous prétexte que je n'aime pas les "jouets de filles"." (p.16)

     

    "Je suis pas un garçon manqué, je suis une fille réussie.
    Quand mon frère joue avec mes jouets de fille, ça embête mes parents, ils ont l'air inquiet, mais on te traite pas de fille manquée, ça m'énerve !" (p.18)

     

    "ça veut dire quoi, être une fille" ? ça veut dire aimer la couture ? aimer la cuisine ? ça m'énerve !
    (...)
    - Tu préférerais être un garçon ?
    - Non !
    J'en ai marre de ces discussions, ils comprennent rien à rien. Je veux être Ludi, c'est tout." (p.23)

     

    Fille manquée

     

    "Quand je suis rentrée, Colas repassait les robes de mes poupées avec beaucoup d'application, et j'ai été à deux doigts de le trouver "trop mignon", comme dit ma mère. Je n'ai pas fait de bruit et j'ai entendu mes parents chuchoter à son sujet.
    - ça m'inquiète qu'il soit aussi efféminé, disait mon père. ça peut lui poser des problèmes plus tard...
    - Mais non ! disait ma mère, pas forcément ! C'est un garçon très sensible, c'est tout, et ça lui sera très utile dans le vie. Ce sera un super mari et un super papa : ce sera formidable pour sa femme, il l'aidera pour toutes les choses de la maison et il adorera s'occuper des ses enfants." (p.25)

     

    "Je me demandais des fois quel genre de bonhomme il serait quand il serait grand, et j'avais hâte de connaître ce bonhomme-là.
    C'était comme si mon droit au camion lui donnait droit aux poupées ; j'étais contente pour lui : si on doit cacher ce qu'on aime faire, à quoi ça sert la vie ? C'était comme si mes parents avaient pris une grande décision : laisser les enfants aimer ce qu'ils aiment. Mais j'ai vite vu que ce n'était pas facile pour eux..." (p.29)
     

    (J'aime pas les bébés d'Isabelle Minière)

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  • Plantes sauvages

    Plantes sauvages

    Plantes sauvages

    planches extraites de l'Encyclopédie internationale Focus en 5 volumes (Bordas - 1968)

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  • planches extraites du Nouveau Larousse Universel en 2 volumes (1948)  

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  • "J'ai gardé un souvenir très confus de toute cette période. Comme une douleur diffuse et continue. Il me semble que tout est arrivé en même temps, dans la même journée. Il me semble aussi parfois que ça dure encore aujourd'hui. Comme si le temps n'avait pas passé. Comme si j'avais grandi avec cette peur-là qui ne me quittera jamais.
    Parce que c'est arrivé. En vrai. Je ne l'ai pas rêvé.
    On m'a abandonnée.
    J'ai failli en crever.

    Ca a été aussi soudain qu'une bombe. J'ai perdu Sabrina et j'ai perdu ma mère. D'un coup. Comme j'avais perdu mon père quelques années plus tôt.
    Autour de moi, il n'y a plus eu personne."

    "J'en étais sûre, ce serait bientôt écrit sur les murs de l'école, tagué en noir et rouge, et gravé sur les tables, dans les classes, sur les portes des toilettes. Mon nom à côté de celui de Nafi la salope, du CPE qu'on déteste, de tous ceux dont on se moque, mon nom comme une pancarte dans le dos."

    "Elle a hurlé :
    - T'es qu'une pute Aïcha, t'es qu'une sale pute !
    Et elle m'a craché dessus. J'avais plus le choix. "Pute", c'est la pire des humiliations. Mon arrêt de mort dans la cité. Et la cité, ça comptait plus que tout. Ca venait avant ma mère. Ou juste après.
    Je l'ai poussée en arrière. Elle a crié, surprise, elle n'avais pas vu le coup venir, elle est revenue à la charge et on a commencé à se battre, collées l'une contre l'autre, à taper, taper, taper pour se faire mal..."

    La vérité ou la rumeur ?

    "J'ai pas couché avec Walid, je l'ai juste embrassé... une fois une seule fois ! c'est ça la vérité !"

    "- Si, je te l'avait dit. C'est toi qui m'as pas crue.
    Il s'est tu, je disais la vérité même si la vérité était plus dure à croire que toutes ses certitudes, les rumeurs de la cité, et ce qu'on dit des filles, une fois qu'elle ont fait "ça"."

    (On s'est juste embrassés d'Isabelle Pansazopoulos)

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